Le nouveau film de Catherine Breillat dissèque les mécanismes d’emprise amoureuse entre un beau fils ado et sa belle-mère au sein d’une famille bourgeoise. Pour ajouter à l’âpreté du propos et de la situation, la belle-mère en question est avocate en lien avec la protection de la jeunesse ; elle va vivre une situation d’arroseur arrosé. Toute cette montée du désir et surtout les stratégies misent en place par le jeune homme pour arriver à ses fins relèvent d’un thriller assez habile. Ensuite, le film perd en intensité mais aussi en intérêt avec une redondance de situations non déplaisantes mais poussives. Jusqu’à une séquence finale peu attendue en suspension qui laisse pantois et donne un sens surprenant à tout le film ; une forme de perte de contrôle des émotions réciproque que rien ne laissait présager au cours du récit. Sans être fascinant, ce film est assez captivant. Mais pourquoi s’attarder sur des scènes de sexe aussi longues et répétitives ? Peut-être que c’est la patte Breillat ; dans ce cas, elle a la main lourde.
Ensuite en termes de direction d’acteur, j’ai été sidéré par l’émulation générale autour de Samuel Kircher. Pourquoi le faire jouer tout le film avec ce regard de manipulateur pervers alors que le final démentira cette posture ? Ensuite, c’est tout bonnement insupportable de le voir durent 95 minutes constamment la bouche entrouverte telle une baleine à bosse. Olivier Rabourdin au jeu monolithique n’est pas en reste ; entre lui et Kircher, on peut se dire que Léa Drucker joue un personnage avec un sérieux problème ; amoureuse de deux types avec une sale gueule et aussi désagréable. Même la scène de sexe du couple légitime est grossière ; quel message veut faire passer Breillat en filmant çà ? Heureusement que dans ce casting Léa Drucker est là avec une partition juste, magnétique et tout en finesse.
Pas trop envie de le voir à sa sortie… mon feeling était le bon.
Sorti en 2023
Ma note: 11/20