11ème long métrage de Bruno Podalydès depuis "Dieu Seul me Voit (Versailles-Chantiers)" (1998) et après son récent "Wahou !" (2023). Le cinéaste a tête ce projet depuis de nombreuses années, depuis qu'il a pris l'habitude de petites croisières fluviales : "Petit à petit, j'ai découvert une multitude de canaux - il est extrêmement facile de circuler en bateau du sud de la France jusqu'en Allemagne, et même au-delà, tant le réseau de ces canaux est riche. Mai il faut un rapport au temps apaisé pour ce genre de coyage. Je rêvais d'une histoire qui puisse se dérouler dans ce rythme et ce cadre." Ainsi, se procurer d'une pénichette à été facile pour le cinéaste qui a simplement demandé à son loueur habituel, et ainsi le Réalisateur-scénariste a aussi assumé le casquette de pilote de croisières fluviales... Justine et son groupe d'amis ont tous des problèmes d'argent. Mais quand Franck, un gros investisseur, demande à Justine d'organiser un séjour ou un petit voyage pour séduire une femme, Justine et ses amis voient là un bon moyen de résoudre leur problème...
Justine est incarnée par Sandrine Kiberlain qui retrouve Bruno Podalydès après "Comme un Avion" (2015) et "Les Deux Alfred" (2020) sans compter "Pupille" (2018) de Jeanne Herry où pour une fois le réalisateur fait l'acteur pour un autre film que le sien, elle retrouve aussi après "Amoureux de ma Femme" (2018) son partenaire Daniel Auteuil vu récemment dans "Un Silence" (2024) de Joachim Lafosse et retrouve après "La Belle Epoque" (2019) de Nicolas Bedos son partenaire Denis Podalydès et frère du réalisateur-scénariste-acteur pour lequel il a joué dans tous les films et vu plus récemment dans "Bernadette" (2024) de Léa Domenech ou "Making Of" (2023) de Cédric Khan. Les frères Podalydès retrouvent plusieurs de leurs fidèles camarades avec Jean-Noël Brouté vu tous récemment dans "5 Hectares" (2023) de Emilie Deleuze, qui est de tous les films à l'exception de "Wahou !" (2023) et retrouve sa partenaire Isabelle Candelier après "La Créateur" (1999) de et avec Albert Dupontel et surtout dans 8 des 9 films sous la direction de Bruno Podalydès, ainsi qu'avec Patrick Ligardes qui est à son 8ème film de Podalydès et vu depuis "Wahou !" (2023) dans un tout autre registre "Farang" (2023) de Xavier Gens, puis Florence Muller et ses 6 collaborations avec son réalisateur en comptant le segment "Montmartre" dans "Paris, Je t'Aime" (2006) et en ajoutant sa participation à "Pupille" (2018), et enfin Yann Frisch vu dernièrement dans "Jeanne Du Barry" (2023) de et avec Maïwenn qui retrouve Podalydès pour la 3ème fois après les deux derniers "Les Deux Alfred" (2020) et "Wahou !" (2023)... Bruno Podalydès revient à l'élément de l'eau qu'il a déjà placé au centre de "Liberté-Oléron" (2001) et "Comme un Avion" (2015). Il offre une nouvelle fable fluviale et bucolique où une troupe de trublions sans le sou voit une chance de se refaire grâce à un chef d'entreprise énamouré. On retrouve toute la poésie presque naïve du réalisateur-scénariste qui retrouve aussi sa troupe d'acteurs fidèles pour voguer sur un canal doucement burlesque.
L'idée est savoureuse malgré qu'elle repose sur un truc tout simple, une arnaque a priori facile et une croisière tout ce qu'il y a de plus simple. Un conte moderne où on peut remarquer aussi les gadgets chers au cinéaste, des péchés mignons comme une main articulée, un banc à air ou un QR Code. Le plus décevant reste le personnage du patron joué par Daniel Auteuil, où comment croire qu'un patron important puisse être aussi naïf, voir benêt ?! Par contre on apprécie la troupe d'amis-escrocs, touchants et soudés dont un Denis Podalydès particulièrement émouvants en jaloux pris à son propre piège. Le scénario manque pourtant de réelles rebondissements, presque trop sages, qui prend son temps sans combler petits moments d'ennui. Les astuces de la troupe pour faire croire à une croisière de luxe restent trop invraisemblables pour convaincre même si le patron en goguette s'avère finalement plus intelligent que prévu. Il y a de jolis séquences comme un peu d'onirisme et de grâce avec la fillette sur la balançoire, ou l'instant émotion avec la chanson en triangle amoureux. Podalydès signe avec sa troupe une nouvelle aventure champêtre qui ne manque pas de charme mais qui reste sans doute un peu trop inoffensive.
Note :