Un jeune couple débarque d’Espagne aux Etats-Unis projetant de s’y installer et d’y faire leur vie. La Police des Frontières va les soumettre à un interrogatoire d’abord classique pour cerner leurs motivations ; l’entretien va être de plus en plus intrusif et intime. De gênantes, les questions vont devenir inquisitoires jusqu’à mettre en péril le couple ; semer le doute dans l’esprit de chacun. On sort groggy de ce film avec un sentiment qu’une démocratie mettant de côté les libertés publiques au profit de la sécurité peut vite virer à l’Etat policier. Comme les deux migrants, nous sommes mal à l’aise très vite et dans un crescendo insécurisant. Condensé et concentré au maximum, cet huis clos étouffant (enfermé dans une pièce de quelques mètres carrés la plus part du temps) dure 1 heure 15 ; ramené à l’essentiel avec des dialogues millimétrés. Ce premier film minimaliste est une leçon, le réalisateur est à l’os, on ne peut plus rien enlevé. Ceci lui permet de tenir un rythme de bout en bout avec un scénario sans faille bien documenté ; jusqu’à une phrase finale qui fait froid dans le dos par son double sens : « Welcome to United States ».
Un thriller politique abrupt et étouffant qui montre au combien la peur de l’autre peut devenir mortifère. Une belle leçon de cinéma, une belle leçon tout court
Sorti en 2024
Ma note: 16/20