Vice Versa 2 (2024) de Kelsey Mann

Près d'une décennie pour une suite qui était attendu, du moins logiquement du point de vue de chez Disney/Pixar après le succès de "Vice Versa" (2015) de Pete Docter et ses 858 millions de dollars amassés au box-office Monde dont 4,5 millions d'entrées France. Ce 28ème long métrage siglé Pixar est le premier long métrage en tant que réalisateur pour Kelsey Mann, qui a été auparavant animateur sur "Monstres Academy" (2013) et "En Avant" (2020) tous deux de Dan Scanlon, mais aussi sur "Le Voyage d'Arlo" (2015) de Peter Sohn sur lequel elle était aussi co-scénariste et retrouve donc à l'écriture Meg LeFauve qui était déjà sur "Vice Versa" (2015) et qui a entre temps écrit pour le film "Captain Marvel" (2019) de Anna Boden et Ryan Fleck et le film d'animation indépendant "Le Dragon de mon Père" (2022) de Nora Twomey, puis en collaboration également avec Dave Holstein auteur notamment sur les séries TV "Weeds" (2008-2012) ou "Kidding" (2018-2020). Comme l'équipe technique, une grande partie du casting vocal est de retour mais la production a connu une petite polémique, la voix de Joie alias Amy Poehler a obtenu 5 millions de dollars (!) alors que ses collègues sont restés à 100000 dollars, ce qui a poussé Mindy Kaling (Dégoût) et Bill Hader (Peur) a quitté l'aventure... Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente ce qui la déclencher de nouvelles émotions ! Un grand chamboulement s'engage donc au quartier général, Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût accueillent Anxiété, et doivent apprendre à composer avec cette nouvelle mais très vite il va s'avérer que Anxiété ne sera pas la seule nouvelle émotion...

Dans le casting V.O. On retrouve donc logiquement Amy Poehler (Joie) habituée du genre qui est entre temps passée derrière la caméra notamment avec le film "Moxie" (2021), Lewis Black (Colère) vu auparavant dans "Hannah et ses Soeurs" (1986) de Woody Allen, "L'Echelle de Jacob" (1990) de Adrian Lyne ou "La Manière Forte" (1991) de John Badham, Phyllis Smith (Tristesse) surtout connue pour des séries TV comme "The Office" (2005-2013) ou "The OA" (2016-2019), les deux remplacements sont assurés par Liza Lapira (Dégoût) aperçue dans "Cloverfield" (2008) de Matt Reeves ou "Crazy, Stupid, Love" (2011) de Glenn Ficarra et John Requa et plus récemment dans la série TV "The Equalizer" (2021-...), puis Tony Hale qui a déjà prêté sa voix dans "Toy Story 4" (2019) de Josh Cooley et vu récemment dans "Being the Ricardos" (2021) de Aaron Sorkin ou "Hocus Pocus 2" (2022) de Anne Fletcher. La voix de Riley n'est plus la même, d'enfant avec Kaitlyn Dias c'est désormais pour l'adolescente la jeune Kensington Tallman qui assure le rôle, tandis que ses parents sont par contre une nouvelle fois incarnés par Diane Lane surtout vu en maman de super-héros dans "Batman v Superman : l'Aube de la Justice" (2016) et "Justice League" (2017-2021) de Zack Snyder, et Kyle MacLachlan vu entre temps dans "Tesla" (2020) de Michael Almereyda ou "Capone" (2020) de Josh Trank. Parmi les nouvelles émotions citons Maya Hawke (Anxiété) vue dans "Once upon a Time... in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino, "Asteroid City" (2023) de Wes Anderson ou "Maestro" (2023) de et avec Bradley Cooper, Paul Walter Hauser (Gêne) vu entre autre dans "Le Cas Richard Jewell" (2019) de Clint Eastwood ou "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie, Ayo Edebiri (Envie) qui a prêté sa voix dans "Spider-Man : Across the Spider-Verse" (2023) et "Ninja Tutles : Teenage Years" (2023) de Jeff Rowe, June Squibb remarquée dans "Monsieur Schmidt" (2002) et "Nebraska" (2013) tous deux de Alexnader Payne ainsi que pour sa voix déjà dans "Toy Story 4" (2019) de Josh Cooley, puis enfin dans un autre rôle Yvette Nicole Brown qui a prêté sa voix auparavant dans "Gus, Petit OIseau, Grand Voyage" (2015) de Christian De Vita puis dans la franchise "DC Super Hero Girls" (2016-2018). Au casting V.F. on retrouve les cinq majeurs avec Charlotte Le Bon (Joie) qui a depuis réalisé son premier long avec "Falcon Lake" (2022) à l'instar de Marylou Berry (Tristesse) qui a réalisé "Joséphine s'arrondit" (2016) et "Quand on crie au Loup" (2019), Pierre Niney qui a depuis renouvelé l'expérience avec les films d'animation "Cro Man" (2018) de Nick Park, "Toy Story 4" (2019) et "Les Bad Guys" (2022) de Pierre Perfielet retrouve après "Goliath" (2022) de Frédéric Tellier son partenaire Gilles Lellouche (Colère) qui retrouve également après "Plonger" (2017) sa réalisatrice et partenaire vocale Mélanie Laurent et retrouve après "La Rafle" (2010) de Roselyne Bosch et son propre film "Voleuses" (2023) une nouvelle venue Adèle Exarchopoulos (Ennui) qui retrouve aussi Gilles Lellouche après "BAC Nord" (2020) de Cédric Jimenez, "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Tarantino et "Je verrai toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry, puis enfin n'oublions pas Dorothée Pousséo, spécialise doublage avec pas moins d'une quarantaine de films d'animation de "Le Roi Lion 2" (1998) à "Wish, Asha et la Bonne Etoile" (2023) et ses nombreux doublages voix étant entre autre la voix de la star Margot Robbie depuis ses débuts chez Martin Scorcese... On retrouve avec grand plaisir tous les personnages de "Vice Versa" (2015) et surtout évidemment les émotions de Riley qui a grandit un peu avec ses 13 ans. L'adolescence est un terrain toujours fertile pour les scénaristes pour (trop) souvent tombé dans les facilités et les clichés ; les meilleures amies avec crises et loyauté, les camarades rebelles comme des exemples à suivre, la crise d'ado face aux parents désemparés, l'idylle et ses premiers émois, la puberté logiquement et la petite intrigue qui va la faire grandir... etc... ATTENTION SPOILERS !... Finalement on évite l'écueil du premier amour, les parents sont sous-exploités voir complètement occultés pour le père, et la puberté est survolée timidement et oui un manque d'audace flagrant pour (r)assurer le plus grand nombre de toutes les communautés... FIN SPOILERS !...

Le choix des nouvelles émotions sont pertinentes et sont une fois de plus merveilleusement animées, cohérentes avec l'univers émotionnels de Riley. Mais on a finalement peu de temps pour apprendre à les connaître et à s'amuser avec elles, à peine arrivées l'aventure fusent dans une évolution hyper classique et sans surprise. Mais le plus décevant reste le traitement de chacun des personnages "émoticones"... ATTENTION SPOILERS !... Anxiété vampirise l'histoire et efface du même coup Embarras, Envie et surtout Ennui qui est aussi inexistant que superflu... FIN SPOILERS !... Soudain beaucoup plus de personnages l'écriture est logiquement plus ardue. Ensuite on comprend le message, la puberté éveille de nouvelles émotions et l'estime de soi est primordial. Mais la frilosité autour même du terme "puberté" souligne une certaine auto-censure, et la guéguerre émotionnelle prend clairement le dessus sur la véritable métamorphose de Riley surtout dans le feu d'artifices fouilli de la dernière partie. Heureusement les 5 émotions originelles restent adorables et parfaitement raccords, la morale sur l'amitié toujours efficace et l'animation assez fun et classique pour plaire au plus grand nombre.

Note :                 

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13/20