« Iron claw » est une tragédie moderne dans le monde kitsch du catch. Durkin contourne le récit programmatique du biopic, en évite les écueils et sublime cette histoire hors norme d’une tragédie annoncée aux accents de prophétie. Un père de famille, ex star du catch, mise sur ses quatre fils pour ramener la ceinture de champion du monde, qui lui a toujours manquée, à la maison. Et là, pour y arriver on va assister à la plus belle démonstration de paternité toxique ; ils devront réaliser le rêve de papa par procuration. Il met ses fils en concurrence, l’un deux voire tous chacun à leur tour si possible, devront la gagner. Et ce quoi qu’il en coute à ses rejetons ; et ils vont payer cher la note. Et c’est en çà que l’histoire tend vers la mythologie ; Saturne va dévorer ses enfants. Ce destin familial hors norme pourrait paraitre sortir du cerveau d’un scénariste excessif si elle n’était pas si proche de la vérité ; c’est effarant ; plus le film avance plus c’est effrayant. Le grand barnum du catch n’est qu’un décor ; cependant les scènes de combat sont sublimes et nous emportent. Ca transpire la testostérone, mais le film est un condensé d’émotion. Cette fratrie qui pourrait imploser reste souder de bout en bout ; la rivalité instaurée entre eux ne les empêche jamais d’afficher une magnifique solidarité, loyauté et bienveillance entre eux. Le duo Zac Efron et Lily James, de par l’écriture de leurs partitions respectives, offrent une bouffée d’oxygène dans ce drame annoncé. Cette dernière est d’une fraicheur désarmante en admiratrice de son mec ; sa présence apportant le soutien nécessaire au personnage de Zac Efron pour s’extraire de la fatalité dans laquelle ses frères seront pris. Zac Efron en catcheur hyper buildé au regard d’enfant fascine et émeut de bout en bout.
Un grand film américain sans dissonance
Sorti en 2024
Ma note: 16/20