MOI, MOCHE ET MECHANT 4 (Critique)

Par Cliffhanger @cliffhangertwit

SYNOPSIS : Pour la première fois en sept ans, Gru, le super méchant le plus populaire du monde, devenu super agent de l'Agence Vigilance de Lynx, revient dans un nouveau chapitre aussi hilarant que chaotique de la célébrissime saga d'illumination : MOI, MOCHE ET MÉCHANT 4. Gru, Lucy et les filles, Margo, Edith et Agnès accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n'avoir qu'une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi Maxime Le Mal qui, avec l'aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir.

Et de quatre ! Moi, moche et méchant revient ce mercredi pour une nouvelle aventure. Rien de bien étonnant dans la mesure où depuis 2010, la franchise capitalise à fond sur son succès en empilant les suites et les spin-off, bien aidée de ses fameux Minions, véritables porte-étendards de l'univers bâti. Malgré le visionnage de quasiment tous les films (sauf les Minions 2), nous n'avons jamais été de grands fans de la saga, davantage guidés par le hasard de la vie dans les salles de cinéma que par une envie irrépressible de continuer à suivre les aventures de Gru, de sa famille et de ses Minions. Telle une vieille bagnole en fin de course, Moi, moche et méchant 4 a réussi à nous convaincre d'une chose : nous nous arrêterons là.

Malgré la sympathie que nous avons pour Illumination Studios nous pensons qu'il est temps de constater que l'aspect cahier des charges de leurs films commence à se faire méchamment ressentir : où comment abuser d'une recette qui fonctionne. Nous nous étions déjà dits en allant voir Super Mario Bros. le film qu'au-delà de l'animation impeccable on n'en pouvait plus d'avoir l'impression de voir et revoir toujours le même film à chaque fois qu'Illumination en sortait un, et nous touchons avec Moi, moche et méchant 4 les limites des limites de la formule. Oui c'est toujours aussi joli, oui le studio a des personnes de talents dans ses effectifs mais à un moment il va falloir se mettre à raconter des histoires car c'est bien le problème qui saute aux yeux : bourré de gags qui fonctionnent plus ou moins bien, le film n'a absolument rien à proposer au-delà d'une histoire simplette qui mange à tous les râteliers, se mettant même à nous proposer des Minions avec des pouvoirs de super-héros. Ajoutons à cela Gru junior, le bébé fraichement arrivé dans la fratrie, et le film utilise chaque nouvel élément non pas pour raconter quelque chose mais pour aligner les gags et les blagues. On pourra bien sûr au moins accorder ça au film : oui, heureusement, il est parfois drôle, mais aussi souvent exaspérant tant la parure de pseudo renouveau qu'il tente d'arborer ne tient qu'à un fil.

Après avoir mis en retrait Agnès et les autres enfants (il faut dire qu'on a fait un peu le tour), Moi, moche et méchant tente de rebondir avec un bébé (spoiler : ça ne fonctionne pas) pas si drôle que ça, et largement de trop au sein du film, un nouvel ennemi ( Maxime Le Mal) aussi inintéressant que grotesque, et une dynamique qui se veut différente puisque cette fois la petite famille doit déménager et se cacher. Alors que les péripéties s'enchainent dans notre pure indifférence, on s'accordera sur une chose : le film fonctionnera probablement bien auprès des enfants. Sûrement est-il d'ailleurs exclusivement calibré pour eux. A aucun moment nous ne nous sommes sentis concernés ou visés par le film qui repose uniquement sur son paquet de gags et sur ses Minions. D'ailleurs sans eux, Moi, moche et méchant ne serait finalement rien : les personnages et l'univers ne sont pas forts, à eux seuls l'ensemble s'effondrerait. Malheureusement au bout de tant d'années et malgré l'attachement éprouvé envers les Minions, la lassitude s'installe et même eux ne peuvent plus forcément nous convaincre que cet univers dans lequel ils évoluent a encore des idées ou des concepts brillants à raconter. Nous arrivons inévitablement en bout de course. Nous n'aurons donc pas retenu grand-chose du film, en tout cas rien de bien stimulant. Sur le papier nous trouvons l'idée de faire des Minions des super-héros totalement grotesque et racoleuse et d'un autre côté en voyant le film il s'agit surement via les gags et clins d'œil des moments les plus amusants. Pour le reste, si leurs interactions sont toujours drôles, ce sont bien les seuls à sauver les meubles. On ne s'attardera ainsi par sur l'histoire tant il n'y a rien d'intéressant à en dire, ni sur la fin qui clôture l'ensemble dans la niaiserie puisqu'après les gags, il ne restait plus que cela à explorer.



Moi, moche et méchant 4 se présente d'ores et déjà (si ce n'était pas déjà le cas) comme l'épisode de trop. Non seulement la franchise semble devenue si mince en idées qu'elle ne peut encore espérer trouver son salut qu'auprès des enfants, mais en plus elle confirme qu'elle n'a plus rien à raconter, empilant ici-et-là des idées pêle-mêle (un bébé, des Minions avec des pouvoirs pour ne citer que cela) dont elle ne fait rien hormis encore et toujours, une avalanche de gags plus ou moins inspirés. Pour nous la route s'arrête ici, il n'y a plus rien à voir.

Titre Original: DESPICABLE ME 4

Réalisé par: Patrick Delage, Chris Renaud

Casting: Steve Carell, Gad Elmaleh, Audrey Lamy...

Genre: Animation, Aventure, Comédie, Famille

Sortie le: 10 juillet 2024

Distribué par: Universal Pictures International France

PAS GENIAL