To the Moon (2024) de Greg Berlanti

Ce projet annoncé en 2022 est mené par la star Scarlett Johansson en tant que productrice et par Rose Gilroy qui signe là son premier scénario, apparue auparavant en tant qu'actrice dans la série TV "The Edge of Sleep" (2019) mais surtout elle est la fille de l'actrice Rene Russo et de Dan Gilroy et donc nièce de Tony Gilroy, deux des plus fameux réalisateurs-scénaristes de ces vingt dernières années, le père a signé entre autre "Night Call" (2014) et "Velvet Buzzsaw" (2019), l'oncle a écrit la saga "Jason Bourne", les deux frères ayant d'ailleurs collaboré ensemble sur "Jason Bourne : l'Héritage" (2012). Au départ Scarlett Johansson devait partager l'affiche avec Chris Evans son partenaire de super-héros dans plusieurs films de la saga Marvel sous la direction de Jason Bateman acteur qui a lui-même croisé un drôle de super-héros dans "Hancock" (2008) de Peter Berg et aurait signé alors son second film après "La Famille Fang" (2016). Mais finalement l'acteur a quitté le projet pour "différent artistique", obligeant ensuite Chris Evans a abandonné pour cause de calendrier. Finalement la réalisation est revenu à Greg Berlanti producteur-scénariste de "Green Lantern" (2011) de Martin Campbell entre autre mais surtout réalisateur de comédie plus ou moins sirupeuse comme "Le Club des Coeurs Brisés" (2000), "Bébé Mode d'Emploi" (2010) ou "Love Simon" (2018). Notons que ce film sur les coulisses "bureaucratiques" de la conquête spatiale pourrait être rapproché du très réussi "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi... En pleine conquête de l'espace et en pleine Guerre Froide, il n'est pas question pour le gouvernement de se laisser dépasser par les soviétiques. Alors qu'une mission spatiale est en cours de préparation, la NASA engage une spécialiste du marketing, Kelly Jones, pour redorer l'image de la NASA et donner du crédit à la mission spatiale. La pimpante Kelly Jones va alors perturber le travail de Cole Davis, directeur de mission, surtout quand elle va avoir l'étincelante idée de réaliser un faux alunissage au cas où...

La pro du marketin est incarnée par la productrice Scarlett Johansson célèbre Natasha Romanoff de chez Marvel jusqu'à l'ultime "Black Widow" (2021) de Cate Shortland et vu depuis dans "Asteroid City" (2023) de Wes Anderson ou "North Star" (2023) de Kristin Scott Thomas, et malgré qu'ils n'avaient pas de scènes en commun, retrouve après "Ave, Cesar !" (2016) des frères Coen son partenaire Channing Tatum vu dernièrement dans "Le Secret de la Cité Perdue" (2022) de Aaron et Adam Nee, "Bullet Train" (2022) de David Leitch et "Magic Mike : Dernière Danse" (2023) de Steven Soderbergh. Les deux stars sont entouré de Nick Dilleburg remarqué surtout dans la série TV "Orange is a New Black" (2017-2019), Anna Garcia aperçue dans plusieurs séries TV dont les plus notables pour elle sont "Wagon Tales" (2017) et "The Pembrooke Brothers" (2019), Jim Rash vu dans la série TV "Community" (2009-2015) et qui retrouve Scarlett alias Black Widow après "Captain America : Civil War" (2016) des frères Russo, Noah Robbins apparu dans "Miss Sloane" (2017) de John Madden, "Les Sept de Chicago" (2020) de Aaron Sorkin ou "Tick, Tick... Boom !" (2021) de Lin-Manuel Miranda, Colin Woodell vu dans "L'Appel de la Forêt" (2020) de Chris Sanders, "Ambulance" (2022) de Michael Bay ou "I Love America" (2022) de Lisa Azuelos, Donald Elise Watkins aperçue dans "Emergency" (2022) de Carey Williams, Ray Romano apparu dans "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese ou "Bad Education" (2019) de Cory Finley, Woody Harrelson vu récemment dans "Venom : Let There Be Carnage" (2021) de Andy Serkis, "The Man from Toronto" (2022) de Patrick Hugues et "Sans Filtre" (2022) de Ruben Östlund, puis enfin Joe Chrest qui retrouve Channing Tatumaprès le dyptique "21 Jump Street" (2012-2014) de Christopher Miller et Phil Lord et vu récemment dans "Lisa Frankenstein" (2024) de Zelda Williams... Le générique nous expose vite fait bien fait la course aux étoiles des années 60 et nous réinvite au voyage, le plus grand de l'Histoire, le plus grand rêve de l'humanité via une comédie romantique certe attendue voir même convenue mais d'un charme indéniable. Le scénario est donc à double lecture, la course à la montre pour emmener les astronautes américains sur la Lune avant la fin de la décennie et ainsi battre les soviétiques, puis en parallèle le jeu de la séduction et de l'amour entre un homme au sein de la mission d'une vie et une femme prête à tout pour réussir. Le film oscille ainsi constamment entre les deux histoires bien que la ligne les séparant soit de plus en plus poreuse.

On adore la reconstitution des lieux, comme les décors et les costumes volontairement colorés façon carte postale accentuant l'iconographie d'un moment d'Histoire mais aussi pour enjoliver l'écrin d'une histoire d'amour qui fonctionne à merveille. Aller dans l'espace est dangereux, le récit n'évite donc pas l'écueil logique des drames passé ou à venir mais sans insister pour garder l'essence d'une comédie qui réécrit l'Histoire pour mieux lui rendre hommage. Mais l'idylle est tout aussi importante dans cette histoire et fonctionne à merveille grâce au couple Johasson/Tatum qui est au diapason, les étincelles fusent, leur entente est faite de charmes et d'élégance, de dérision et de pur jeu c'est un plaisir de bout en bout de les voir flirter. Par contre, le personnage de la star du marketing alias Scarlett Johansson (au sex appeal démentiel !) est doté d'un passé inutilement complexe, et quand on constate la durée un peu longue de 2h10 on se dit que le film aurait pu être raccourci et gagné en peps. Mais l'humour, léger et subtil (enfin pas obligé d'être sous la ceinture, ou aux gros sabots) fait parfois rire et souvent sourire, l'émotion s'installe aussi, de plus en plus au fil du récit sans tomber dans la changement de registre ni la pathos, mais dans savant équilibre des émotions, pas de méchancetés gratuites ou de violences inutiles juste une jolie histoire d'amour et de rêve atteignable. En prime quelques plans iconographiques magnifiques entre les vues spatiales puis, forcément, le romanesque très sixties. Un chouette film, du beau cinéma à voir et à conseiller.

Note :                 

Moon (2024) Greg BerlantiMoon (2024) Greg BerlantiMoon (2024) Greg Berlanti

16/20