La Famille Hennedricks (2024) de Laurence Arné

Premier long métrage de Laurence Arné, jusqu'ici uniquement actrice notamment pour ou avec son conjoint Dany Boon avec qui elle a co-écrit "8 Rue de l'Humanité" (2021). Pour son nouveau projet Laurence Arné a voulu aborder la recomposition familiale où une famille assumerait son "dysfonctionnalité" : "Ce qui signifie qu'en tant qu'adulte, on a fait sauter les verrous des conventions sociales, on s'est libéré. J'avais moi-même vécu un premier échec familial, je ne voulais pas me rater sur le deuxième !" Si son prestigieux compagnon est en tête d'affiche avec elle, la réalisatrice-scénariste-actrice co-signe son scénario sans lui mais avec Cécilia Rouaud, réalisatrice de "Photo de Famille" (2018) ou "Les Complices" (2023), et en collaboration aussi (mais non créditée) avec Sara Wikler connue comme "script doctor" notamment sur les récents "Quitter la Nuit" (2023) de Delphine Girard ou "HLM Pussy" (2023) de Nora El Hourch. Laurence Arné avoue s'être inspirée des films "La Famille Tenebaum" (2001) et "A Bord du Darjeeling Limited" (2007) tous deux de Wes Anderson, "C.R.A.Z.Y." (2005) de Jean-Marc Vallée, "Little Miss Sunshine" (2006) de Valerie Faris et Jonathan Dayton , "Captain Fantastic" (2016) de Matt Ross...

Quand son fils ado menace de partir vivre chez son père, Justine s'organise avec son nouveau compagnon Ludo pour l'embarquer à l'insu de son plein gré dans un road trip sur la côte Atlantique, avec également joseph le fils de Ludo qui suit. Au programme pour Justine, unir sa famille coûte que coûte. L'aventure commet ciment donc mais le road trip n'est évidemment pas de tout repos jusqu'à l'idée saugrenue de monter un groupe de musique familial pour ces vacances inoubliables... Justine est logiquement jouée par la réalisatrice elle-même, Laurence Arné retrouve ainsi après "Radin !" (2016) de Fred Cavayé, "La Chtite Famille" (2018) et "8 Rue de l'Humainté" (2021) son compagnon Dany Boon vu tout récemment dans "Les Chèvres" (2024) de Fred Cavayé. Les deux enfants sont joués par Ferdinand Redouloux aperçu dans "Coeurs Vaillants" (2022) de Mona Achache et "Le Consentement" (2023) de Vanessa Filho, puis le jeune Jehan Renard apparu dans "Un Petit Miracle" (2023) de Sophie Boudre. Citons ensuite Yannick Choirat vu récemment dans "Le Principal" (2023) de Chad Chenouga et "Coup de Chance" (2023) de Woody Allen, Jeanne Arènes aperçue dans "Edmond" (2019) ou "Une Histoire d'Amour" (2023) tous deux de Alexis Michalik, Emilie Arthapignet apparue dans "Le Gendre de ma Vie" (2018) de François Desagnat ou "En Roue Libre" (2022) de Didier Barcelo, et enfin Oscar Copp vu dans "Les Survivants" (2022) de Guillaume Renusson, "Une Zone à Défendre" (2023) de Romain Cogitore ou "5 Hectares" (2023) de Emilie Deleuze... Le début du film débute plutôt bien avec une mère hyper speed, qu'on devine au bord du burn-out ou plutôt au bord de la rupture de sa "charge mentale" comme on le dit si bien aujourd'hui, au sein d'un couple qui a décidé de se laisser vivre avec un retour à la campagne ce qui n'est pas si aisé également. Le départ de l'intrigue, à savoir donc le grand départ pour le road trip est plutôt bien amené avec des personnages plutôt bien croqués, en tout cas au départ. Mais durant le voyage l'ado de 15 ans s'avère de plus en plus tête à claque, pas aidé par le fait qu'il soit une caricature façon "Gaston Lagaffe jeune" sauf qu'il ne fait pas rire et qu'il est juste complètement insupportable, surtout qu'à ses côtés il y a l'autre jeune ado sympa de bout en bout.

Le pétage de plomb du (beau-)père est logique, normal et certainement pas hors des clous, tandis que la mère, est une grande ado irresponsable qui accumule tout ce qu'il faut pas faire. Son personnage surnage grâce à Laurence Arné, investie et sincère qui apporte toute sa bienveillance et elle forme avec Dany Boon un couple attachant. La vraie bonne idée reste ce groupe de musique familial, malheureusement ce n'est jamais crédible ! Pourquoi ne pas avoir réellement écrit des personnages qui auraient appris la musique ou qui avaient un minimum de talent plutôt que la flûte de pan innée (quelle chance !) ou une chanteuse de karaoke médiocre ?! On notera plusieurs maladresses aussi, comme l'instrument de musique oublié mais qui réapparaît comme par magie ou une pompiste aveugle. Conseils : faire plus rire, rendre crédible un groupe de musique de rue (ils gagnent des sous ?!), et un ado moins horripilant. Laurence Arné ne signe pas une vraie comédie pour nous faire rire, mais plutôt une chronique familiale comme il y en a tous les étés, c'est mignon, parfois émouvant rarement drôle, amusant tout au plus. Ca reste basique et banal donc mais pour un divertissement inoffensif et estival ça fait le job.

Note :                 

Famille Hennedricks (2024) Laurence ArnéFamille Hennedricks (2024) Laurence Arné

12/20