Déjà à l’écriture du scénario des deux volets des « Trois mousquetaires » ; l’association Alexandre de la Patellière/ Matthieu Delaporte au scénario et à la mise en scène avait tendance à me donner des sueurs froides tant leur adaptation n’était pas à la hauteur du mythique roman de cape et d’épées. Avec un autre Dumas légendaire adapté, il se font les champions du cinéma populaire revisitant les grandes œuvres françaises. Et là ils font mouche et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord le casting sur Montecristo est sans commune mesure avec les Mousquetaires : Pierre Niney est incroyable à chaque regard, chaque intention ; on croit en chaque mutation de ce personnage caméléon ; vengeur masqué plein de panache et de modernité. Il est accompagné par une Anna Maria Vartolomei toujours aussi juste et magnétique dans des rôles pas toujours simples (ici encore…), Patrick Mille sort de la comédie pour jouer un Danglars incroyable de fourberie, Bastien Bouillon fait son bonhomme de chemin et se révèle encore à sa place dans cette grosse production, Laurent Laffite égal à lui-même comme Anaïs Demoustier. L’écriture du scénario de ce roman fleuve est sans faille, on comprend facilement les enjeux, les ellipses quelque fois purement fonctionnelles sont toujours précises et permettent aussi au récit de ne jamais s’enliser. Ne pas perdre le spectateur dans une intrigue aussi foisonnante n’était pas chose aisée. Ils parviennent à tenir un rythme soutenu de bout en bout ; moi qui appréhendais les 3 heures du film n’aie pas pu trouver 2 minutes pour aller aux toilettes. Voilà du cinéma populaire, commercial à gros budget qui ne prend pas le spectateur pour un imbécile. Tourné en décor naturel, l’image est belle et le choix des lieux magique.
Après faut pas venir chercher une mise en scène exceptionnelle et inventive ; cependant tout est de bon goût. Là où les combats étaient mal filmés et l’aspect chromatique général laids dans les Mousquetaires, tout est de bonne facture ici. Cependant un vrai bémol, pourquoi en 20 ans les personnages ne prennent pas une ride ? Dommage de rater une chose aussi basique.
Un spectacle envoutant, épatant à voir en famille… vu avec deux ados de 16 ans qui ont été captivés par l’histoire et les comédiens.
Sorti en 2024
Ma note: 18/20