Twisters (2024) de Lee Isaac Chung

A l'occasion du 25ème anniversaire du film "Twister" (1996) de Jan De Bont, l'actrice Helen Hunt qui y jouait le premier rôle féminin aux côtés de Bill Paxton a tenté de porter le projet d'une suite en 2020 mais elle abandonna vu le manque d'intérêt des studios, ou plutôt est-ce parce qu'au même moment un projet parallèle avait les épaules plus larges, à savoir un scénario de Mark L. Smith oscarisé pour son travail sur "The Revenant" (2016) de Alejandro Gonzales Inarritu, et surtout le studio Amblin de Steven Spielberg derrière, déjà à l'origine du film original et Spielberg emballé par le nouveau scénario. La réalisation est alors proposé à Joseph Kosinski à qui on doit "Oblivion" (2013) mais la production prendra du retard quand ce dernier quitte le projet pour signer "Top Gun : Maverick" (2022) avec Tom Cruise. Les associés de Spielberg, le duo Kathleen Turner et Frank Marshall, producteurs de la série TV "The Mandalorian" (2019-...) pensent alors à Lee Isaac Chung avec qui ils ont collaboré sur un épisode de la série. Mais il y avait aussi un pari risqué car le réalisateur est depuis toujours un cinéaste indépendant et plutôt Art et Essai avec des films comme "Munyurangabo" (2007) et surtout son remarqué "Minari" (2020) bien que multi-primé dont les Oscars du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Le réalisateur se retrouve donc aux commandes de son premier blockbuster et de ses 200 millions de dollars de budget. Rappelons que le premier film avait coûté 92 millions de dollars et avait rapporté 5 fois plus, mais rappelons qu'avec l'inflation la nouvelle version n'est pas beaucoup plus cher. Au départ, il est annoncé que le film sera centré sur les enfants du couple héros du premier volet, puis il est annoncé finalement que ce film n'est "ni un reboot, ni un prequel, ni une suite", tout ça pour constater que ce film est effectivement un reboot. A noter que la production a engagé de nombreux techniciens qui étaient déjà sur le tournage en 1996, dont le consultant technique ancien analyste auprès de la National Oceanic and Atmospheric Administration, Kevin Kelleher avec évidemment toutes les avancées technologiques qui ont pu aider après un quart de siècle. Précisons que le tournage a eu lieu durant la saison des tornades et que la production a dû organiser tout un cadre de sécurité sous la direction d'un ancien météorologue militaire pour mettre à l'abri les 400 personnes présentes sur le plateau de tournage en cas d'urgences... 

Ancienne chasseuse de tornades durant ses études, Kate Carter s'est retirée suite à un drame. Malgré tout, elle reste passionnée mais chasse désormais en les étudiants de loin à New-York. Mais un jour son ami Javi lui propose de tester un nouvel appareil détecteur de tornades elle accepte et fait ainsi la rencontre du vidéaste Tyler Owens, célèbre sur les réseaux sociaux pour ses vidéos incroyables sur les tornades... La chasseuse de tornades est incarnée par Daisy Edgar-Jones révélée par "Là où chantent les Ecrevisses" (2022) de Olivia Newman. Son ami Javi est joué par Anthony Ramos vu dans "D'où l'on Vient" (2021) de Jon M. Chu, "Transformers : Rise of the Beasts" (2023) de Steven Caple Jr. et "Dumb Money" (2023) de Craig Gillepsie, tandis que le vidéaste est joué par Glen Powell qui après des années de galères dont deux petits rôles dans "The Dark Knight Rises" (2012) de Christopher Nolan ou "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi explose enfin dans "Top Gun : Maverick" (2022) de Joseph Kosinski et confirme avec la Rom Com "Tout sauf Toi" (2024) de Will Gluck. Citons ensuite Kiernan Shipka vue dans "The Silence" (2019) de John R. Leonetti ou "Red One" (2023) de Jake Kasdan, Maura Tierney vu notamment dans "Insomnia" (2002) de Christopher Nolan, "My Beautiful Boy" (2018) de Felix Van Groeningen ou "Iron Claw" (2023) de Sean Durkin, Harry Hadden-Paton vu dernièrement surtout dans le dyptique "Downton Abbey" (2019-2022), Sasha Lane vue dans "American Honey" (2016) de Andrea Arnold, "Hellboy" (2019) de Neil Marshall ou "Sabotage" (2022) de Daniel Goldhaber, Nick Dodani remarqué dans le dyptique "Escape Game" (2019-2021) de Adam Robitel, David Corenswet aperçu dans "Pearl" (2022) de Ti West puis Katy O'Brian remarqué récemment dans "Love Lies Bleeding" (2024) de Rose Glass... Le film débute fort avec une tornade dévastatrice qui reprend tous les ingrédients du film catastrophe allié au teen movie dramatique. L'ellipse, le trauma, les retrouvailles, bref les 10-15 premières minutes sont d'une grande banalité et il faut attendre l'arrivée de la cavalerie pour avoir enfin du fun et du panache. D'un côté des chasseurs de tornade "pros" et propre sur eux, clichés du scientifique maniaque et coincé, puis en face des chasseurs de tornade "amateurs" stars des réseaux sociaux mais humanistes et cool. Le face à face est d'emblée limpide avec évidemment la "belle" au beau milieu.

Rien de bien nouveau mais l'héroïne est mignonne, surtout le cowboy "chevaucheur de tornades" alias Glen Powell offre sa belle gueule et sa cool attitude avec style et fantaisie. Mais évidemment la force de frappe du film reste les tornades et donc les effets spéciaux. C'est impressionnant, autant dans les conséquences destructrices que visuellement même si les tornades auraient pu être plus présentes à l'écran. Précisons que le tournage a été effectué sur les régions de l'Oklahoma, et que le système "Dorothy" renvoie au Vortex, expériences réellement mises en place par la NSSL (National Severe Storms Laboratory) pour étudier les conditions de formation et de dissipation des tornades et leur durée de vie, tandis que le système pour "éteindre" les tornades est par contre fictif. Certains passages paraissent pourtant maladroits, comme une voiture qui s'envole mais pas les personnages qui courent juste à proximité ou un drône qui vole sans soucis à travers la tornade. D'autres scènes, hors tornades, frôlent le ridicule... ATTENTION SPOILERS !... comme le cowboy qui veut faire découvrir le rodéo à la belle qui est du coin et connaît donc logiquement la discipline, la jambe écrasée mais qui n'empêche pas de courir comme un lapin ensuite, et plus niais, la belle qui se réveille et regarde la place vide dans son lit alors que le défunt à laquelle elle pense n'a jamais connu ni ce lit ni ce logement... FIN SPOILERS !... Néanmoins on va voir ce film pour les tornades, sur ce point c'est visuellement valable et émotionnellement efficace, l'idylle reste léger et fun avec un cowboy/Powell qui vole la vedette à la belle/Edgar-Jones, et si le scénario reste basique on passe un relatif bon moment pop corn. Un reboot qui réussit son pari, facile au vu du film original.

Note :                 

Twisters (2024) Isaac ChungTwisters (2024) Isaac Chung

11/20