SYNOPSIS : L'histoire de la toute première organisation de forces spéciales créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le Premier ministre britannique Winston Churchill et un petit groupe de responsables militaires, dont l'auteur Ian Fleming. Cette unité de combat ultrasecrète, composée d'une équipe hétéroclite de voyous et de francs-tireurs, entreprend une mission audacieuse contre les nazis en utilisant des techniques de combat tout à fait non conventionnelles et tout à fait " non gentleman ". En fin de compte, leur approche audacieuse a changé le cours de la guerre et a jeté les bases du SAS britannique et de la guerre moderne des opérations secrètes.
C'est habituel mais qui dit nouvelle année dit nouveau Guy Ritchie, cette fois encore directement sur Prime Vidéo (à l'instar de ses précédents Opération Fortune et The Covenant). En puisant directement dans le livre du même titre de Damian Lewis, The Ministry of Ungentlemanly Warfare (ou en français le plus simple Le Ministère de la Sale Guerre) se vend comme un Inglourious Basterds-Bis à la sauce Ritchie, dompté par un casting au charisme qui crève l'écran. Tout ça paraît très alléchant sur le papier, mais n'aboutira " que " en un divertissement efficace mais bien faiblard. Le film suit, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les contours de l'Opération Postmaster initiée par Churchill. Cette mission clandestine envoie un commando mené par le Major Gus March-Phillipps pour saboter les ravitaillements des sous-marins nazis qui multiplient les dégâts sur les navires alliés... Le Ministère de la Sale Guerre se compose alors comme l'exécution typique du film d'équipe, chaque personnage apportant son grain de sel et son unicité à un groupe singulier qui se plaît à descendre du nazi à la pelle. A ce niveau-là, le film est servi par un casting investi, à commencer par le toujours génial Henry Cavill, accompagné par Alan Ritchson, Alex Pettyfer, Henry Golding et Hero Fiennes Tiffin dans son commando, et soutenu par les agents sous couverture incarnés par Babs Olusanmokun et Eiza González qui s'octroient une intrigue d'espionnage en parallèle des flinguages en règle de l'équipe A.
Ritchie (avec le concours d' Arash Amel, Eric Johnson et Paul Tamasy sur le scénario) compose alors un film d'aventure bourru et frontalement brut de décoffrage, qui ne lève jamais le regard pour rester centré sur sa légèreté et sur son ambition première : envoyer des combattants ultra-musclés et sans scrupule dézinguer du nazi sans sourciller avec toutes les armes possibles - on pense notamment à l'arc du personnage de Ritchson qui offre des scènes d'action très cools. Malheureusement, le long ne fait jamais vraiment plus que ça, restant - en apparence et dans sa structure - une série B quasiment digne d'un DTV, parvenant à s'élever in fine dans son climax riche en action qui referme bien un film qui se déroulait timidement jusque-là.
Car Le Ministère de la Sale Guerre ne brille ni par la mise en scène de Ritchie (peu révélatrice de sa patte) ni par le travail de la photographie d' Ed Wild (qui n'imprime que peu d'images mémorables), mais surtout par l'énergie communicative de son casting qui semble s'amuser terriblement dans ce bac à sable trop (ou pas assez) tarantinesque pour exister par lui-même.
En se la jouant Les Douze Salopards édition marine, jouant au proto- James Bond calibré par un scénario maladroitement cousu, Guy Ritchie ne parvient ni à renouveler son cinéma ni à faire parler son talent, mais frappe suffisamment juste pour offrir un divertissement efficace et pas très réfléchi qui fait parler les gros bras et la poudre pour le plus grand plaisir des amateurs du genre pas trop exigeants. Mais, très franchement, on en attendait plus des aventures réelles qui auraient inspiré à un certain Ian Fleming l'espion britannique le plus notoire du monde moderne... Surtout avec Henry Cavill à la barre...
Titre Original: THE MINISTRY OF UNGENTLEMANLY WARFARE
Réalisé par: Guy Ritchie
Casting: Henry Cavill, Alan Ritchson, Alex Pettyfer...
Genre: Action, Comédie
Sortie le: 25 juillet 2024
Distribué par: Prime Vidéo