PRÉSUMÉ INNOCENT (AppleTV+) – 15,5/20
Présumé Innocent est thriller poisseux et troublant, dont l’enquête parvient à maintenir son spectateur dans le doute jusqu’à son dénouement. Rusty a-t-il ou non tué sa maitresse?
Le ton de la série est sombre et malaisant. Jack Gyllenhaal est parfait d’ambivalence, tour à tour pleutre et penaud comme un homme infidèle ou dérangeant comme un psychopathe. Il participe pleinement à créer cet ambiance de gêne permanent. Outre son suspense, la grande qualité de Présumé Innocent est le travail sur les personnages. Ils sont complexes, pluriels, terriblement humains, chacun cherchant sa place et sa vérité, à commencer par la femme de Rusty (formidable Ruth Negga). La montée en tension est rondement menée, nous conduisant à un final franchement réussi.
THE BOYS S04 (Prime Video) – 15/20
Il se passe moins de chose dans cette nouvelle saison de The Boys. L’intrigue est moins fouillée, les arcs narratifs se développent moins vite. On a l’impression que le scénario bloque un peu sur la toute puissance de Homelander, qui empêche qui que ce soit de bouger le petit doigt sous peine de se faire éparpiller façon puzzle. Heureusement, tout ça se décante progressivement en capitalisant sur ses liens avec sa petite sœur Gen V et augure d’une bien jolie season finale. D’autant plus que les personnages sont de plus en plus fouillés, chacun ayant une storyline intéressante à défendre, prouvant qu’il peut y avoir du cœur derrière les os, le sang et les boyaux. Car sur la forme, c’est toujours aussi crado (peut-être même plus que jamais) que réjouissant. On attend donc avec fébrilité un final en apothéose !
MARY & GEORGE (Canal+) – 14/20
Une série scandaleusement et délicieusement camp. Julianne Moore s’y éclate en veuve désargentée qui va pousser son fils dans le lit du roi pour imposer sa famille à la cour.
Impertinente et audacieuse, sexy (cul même) et drôle, du moins dans ses premiers épisodes, Mary & George s’appuie surtout sur les ragots de l’époque, mais raconte tout de même de vérités historiques. La direction artistique (décors, costumes, maquillages..) est d’ailleurs irréprochable. Les derniers épisodes adoptent un ton plus dramatique et fait un peu rentrer la série dans le rang, comme si elle n’assumait pas jusqu’au bout son irrévérence. Elle n’en demeure pas moins jouissive et tout à fait recommandable. «