DANSE AVEC LES LOUPS (Critique)

DANSE AVEC LOUPS (Critique)

DANSE AVEC LOUPS (Critique)SYNOPSIS : Le jeune lieutenant John Dunbar est envoyé à un poste de reconnaissance dans les immenses plaines du Dakota pendant la guerre de Sécession. Il rencontre au cours de l'une de ses missions de reconnaissance le peuple sioux. Le lieutenant se lie d'amitié avec la population indienne. Il arrive même à intégrer la tribu, au point d'être surnommé " Danse avec les loups ", et de s'éprendre d'une des leurs, une blanche baptisée " Dressée avec le poing ".

Michael Blake avait écrit un premier scénario au début des années 80. Lorsque Kevin Costner en fut informé, il suggéra à Blake de transformer cet écrit en un roman. Le scénariste suivit son conseil, et finit par trouver un éditeur en 1988. Kevin Costner acheta immédiatement les droits du livre pour le cinéma, pour tourner son premier film : Danse avec les loups., qui en 1991, va rafler 7 Oscars, dont celui du meilleur film. Le précédent western à avoir remporté cette même statuette était La Ruée vers l'Ouest sorti en 1931 ! C'est aussi la meilleure réalisation, la meilleure musique, le meilleur scénario adapté, la meilleure photographie, le meilleur montage et le meilleur son. Bon bilan pour une première réalisation ! Danse avec les loups, cette ode humaniste, immense fresque épique et poétique démarre par la brutalité d'images ensanglantées et une folle tentative de suicide. C'est toute de suite la psychologie atypique de John Dunbar qui va magnétiser le spectateur. C'est un film sur la quête, sur le sens que l'on cherche à sa vie, que Dunbar va trouver en devenant Danse avec les loups, jusqu'à trouver une forme d'harmonie.

DANSE AVEC LOUPS (Critique)
Il est ce poète qui veut voir la frontière et cette vaste contrée sauvage qui va l'amener à Fort Sedgwig. Un site qui va changer sa vie à tout jamais, et la nôtre aussi. Le sublime du décor sauvage et cet infiniment grand des plaines du Dakota va permettre à l'homme Dunbar de communier véritablement avec la nature, la terre, l'animal. Tout va se confondre dans un universel ballet de grâce absolu. C'est aussi toute la force de Danse avec les loups, un récit d'avant-garde environnemental et écologique où l'hostilité se pose avant tout dans cette nature... humaine, qui vient piétiner le trésor originel, dont la légitime vengeance s'inscrit un peu plus chaque jour. Si la raison évidente de toute vie sur terre est de tisser des liens, Dunbar va s'y employer avec toute l'humanité dont il est capable. Avec Sisko, son cheval fidèle à jamais comme avec Chaussette, le loup espiègle. Véritable héros du film, qui va venir symboliser tout ce qui peut nous unir, là où la méfiance originale et les stéréotypes entravent la marche du monde et génèrent le désordre planétaire que l'on sait et dont on est pourtant comme incapable de se défaire, tant le phénomène de répétition s'ancre inexorablement. La loyauté et l'humanité de Chaussette sont comme un paradis perdu, une bouleversante incondionnalité. Le loup devient drôlement humain, quand celui-ci est un loup pour l'homme. Dunbar résiste, avec son sens inné de la formule modérée et du culte de l'hospitalité : " je ne crois pas m'aventurer trop loin en disant que nous avons jeté les bases d'une excellente relation. " Danse avec les loups, c'est un véritable film d'apprivoisement. Autant avec Chaussette, qu'avec chaque membre de la tribu des sioux, où toutes les barrières tomberont jusqu'à l'amour absolu. La puissance de Danse avec les loups est aussi sa lenteur. Car cette torpeur de l'apprivoisement est si âpre qu'il en devient tellement crédible, tant il se fera par étapes. Cette temporalité disparue, où l'immédiateté jugeante se substitue au temps nécessaire à la construction d'une reconnaissance véritable et de liens authentiques. Tous les sens vont s'exacerber pour que Dunbar devienne Danse avec les loups. Une sensibilité qui l'amènera à cet amour absolu, qui ne le conduira que vers Dressée avec le poing. Comme si toute son histoire, toute sa vie n'avait existé que pour cette rencontre. Une histoire que nous n'oublierons jamais. C'est le graal de Danse avec les loups, cette utopie du lien, cette immatérialité du sens de l'autre. Dressée avec le poing, Oiseau bondissant, Chaussette, chaque scène devient culte, chaque rencontre de Dunbar sera comme une véritable œuvre littéraire et malgré les chaos qui viendront, l'espoir du beau, du grand et du vrai ne meurt finalement jamais dans Danse avec les loups. C'est le puissant message de ce film, tellement important, tellement intemporel, générationnel et cultissime : apprendre à connaître l'autre, à aimer, à être un poète. Les meilleures armes pour venir mettre à terre toute la crasse de l'intrinsèque bêtise humaine, de la peur, de la méconnaissance. " Rien de ce que l'on m'a raconté n'est vrai " .

DANSE AVEC LOUPS (Critique)

La démonstration est ici juste magistrale. Son rythme, son réalisme, son romantisme n'en font jamais un film naïf ou manichéen, mais bel et bien un témoignage décisif qu'une autre humanité est possible. La mise en scène est folle, avec cette photographie qui magnifie le décor sauvage et en fait un personnage ardant et le cœur battant de Danse avec les loups et finit d'en faire un incontestable et définitif chef-d'œuvre. Sans compter le souci constant de l'authenticité de la reconstitution. On pensera par exemple à la scène extraordinaire de la chasse aux bisons, qui nécessita entre autres plus de 2000 bêtes, et l'utilisation de 9 caméras en simultané. La musique inoubliable de John Barry et ses mélancoliques mélodies vient comme parachever l'ensemble. Peut-être tout simplement la plus belle bande originale jamais entendue au cinéma. Au casting, il est à noter que tous les rôles d'indiens ont été interprétés par de véritables Amérindiens, descendant pour la plupart du peuple Sioux. L'interprétation de Kevin Costner est totale. Son engagement est surpuissant. Il est autant Dunbar que Danse avec les loups, mais il est surtout à chaque fois troublant de vérité, de justesse. Il est tellement habité par ce film, par son film, qu'il est à jamais cet héros iconique qui ruine la peur et permet tous les espoirs.

DANSE AVEC LOUPS (Critique)

Mary McDonnell est inoubliable dans le rôle de Dressée avec le poing. Tous ses regards sont incroyables. Son intensité est folle, autant dans l'amour qu'elle porte à son homme que dans ses déterminations à la liberté. Un grand rôle de femme, un grand rôle de cinéma. Au final, Danse avec les loups ne se raconte pas vraiment, mais se vit toujours aussi intensément, qu'on le revisite sans cesse, qu'on le découvre ou qu'on le transmette. Ce qui semble s'imposer comme un devoir de tout amateur d'art, pour aussi bien la beauté du partage que l'urgence du message. Danse avec les loups est tout simplement une des plus belles et importantes œuvres depuis l'existence même du cinéma. Jamais il ne faut passer à côté et toujours y entrer en son cœur, et continuer à vivre, à jouer, à rire, à vibrer, à danser, avec qui vous voulez, mais à danser...

DANSE AVEC LOUPS (Critique)

Titre Original: DANCES WITH WOLVES

Réalisé par: Kevin Costner

Casting : Kevin Costner, Mary McDonnell, Rodney A. Grant ...

Genre: Western

Sortie le : 20 Février 1991

Distribué par: AMLF

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