Largo Winch : le Prix de l'Argent (2024) de Olivier Masset-Depasse

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après les deux premiers films "Largo Winch" (2008-2011) de Jérôme Salle le multimillionnaire créé par Jean Van Hamme et Philippe Francq est de retour bien des années après, on ne l'attendait plus. Cette fois la réalisation est confiée à Olivier Masset-Depasse, cinéaste belge qui a signé auparavant "Cages" (2008), "Illégal" (2010) et surtout "Duelles" (2018), ce qui permet ue coïncidence savoureuse, à savoir que le réalisateur avait d'abord voulu aller vers la BD il a étudié le dessin et a eu justement comme prof un certain Jean Van Hamme. Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec Domenico la Porta qui a collaboré au film "Inexorable" (2021) de Fabrice du Welz, puis Giordano Gederlini qui a co-écrit entre autre "Les Misérables" (2019) et "Bâtiment 5" (2023) tous deux de Ladj Ly sans compter son propre film "Entre la Vie et la Mort" (2021). Notons que le scénario est inspiré des Tomes 13 et 14 de la collection de Bande-dessinée. 

Depuis l'enlèvement brutal de son fils, Largo Winch fait face à une impitoyable machination cherchant à l'anéantir et détruire son groupe W. N'ayant pas fini sa traque Largo Winch va traverser le monde pour tenter de comprendre et faire face à un nouvel ennemi... Malgré les années, le héros est toujours incarné par Tomer Sisley vu plus récemment dans "Lucky Day" (2019) de Roger Avary, "Don't Look Up" (2021) de Adam McKay ou "BDE" (2023) de et avec Michael Youn. L'ennemi juré est joué par la star américaine James Franco qui n'a pas tourné pour le cinéma depuis "Zeroville" (2019) et "Pretenders" (2019) tous deux de lui-même mais semble revenir avec pas moins de cinq films en attente dont son nouveau film "The Long Home" (2024). Citons ensuite Clotilde Hesme vue entre autre dans "Une Vie" (2016) de Stephane Brizé, "Diane a les Epaules" (2017) de Fabien Gorgeart et "K.O." (2017) de Fabrice Gobert, Elide Tilloloy apparue dans la série TV "Les Invisibles" (2023), Koen de Bouw vu dans  "La Mémoire du Tueur" (2003) de Erik Van Looy, "L'Homme qui a Vendu sa Peau" (2020) de Kaouther Ben Hania ou "The Last Front" (2024) de Julien Hayet-Kerknawi, Denis O'Hare vu dans "Swallow" (2019) de Carlo Mirabella-Davis, "Late Night" (2019) de Nisha Ganatra et le film grolandais "Effacer l'Historique" (2020) du duo Gustave Kervern et Benoît Delépine... L'histoire du film est censée faire suite directe au second opus, mais entre temps il y a une douzaine d'années de passer, surtout pour Tomer Sisley même si il reste l'atout maître du film. En effet, l'acteur tient encore la forme et effectue encore et toujours lui-même ses cascades, chapeau ! D'ailleurs il a entraîné dans le délire son partenaire James Franco qui a accepté également de prendre des risques, ce qi serait impossible aux Etats-Unis pour des raisons d'assurance. Le récit démarre vite et va à 100 à l'heure mais pêche par un scénario archi convenu, avec un héros proche d'un Bruce Wayne sous adrénaline au point même qu'il a des aptitudes de super-héros tant il est trop fort.

Face à lui James Franco est clairement venu cachetonner, aucune nuance dans son jeu qui se résume à une caricature de grand méchant. Tomer Sisley est également en sur-régime en étant plus dans la caricature. Les clichés des James Bond, Jason Bourne et consorts sont tous réunis. Les scènes d'action restent très efficaces mais ne réinventent certainement pas le genre, sans compter des effets spéciaux parfois ridicules (l'avion !). Le seul vrai bon point n'est pourtant pas du réalisateur ou des scénaristes, c'est d'éviter l'écueil de la romance classique qui permettrait au super héros de faire tomber la fille, en effet il semble que l'actrice concernée, Clotilde Hesme ait suggéré au réalisateur d'éviter le stéréotype façon James Bond Girl qui ne peut succomber au héros. En conclusion, encore une suite de trop faineant et primaire mais juste assez décérébré mais passer le temps un jour de canicule.

Note :                 

08/20