MaXXXine (2024) de Ti West

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Ce film est le tant attendu final de la trilogie après "X" (2022) et son prequel "Pearl" (2023). Toujours produit, réalisé et écrit par Ti West et surtout toujours avec le même personnage principal toujours incarné par sa co-productrice Mia Goth : "Maxine est à un autre stade de sa vie, à l'aube de la célébrité, ce qui fait écho à Pearl, mais d'une autre manière. Elle a évolué, tout comme les films et comme Mia l'a fait dans sa propre célébrité." Pour cet ultime opus le réalisateur s'est inspiré du tueur en série Richard Ramirez, the Night Stalker qui a sévit dans les années 80 et donc contemporain de l'histoire de Maxine. Après les deux premiers films qui ont coûté "seulement" un million de dollars chacun, leur succès a permis cette fois de voir plus amibitieux avec un budget de 15 millions ce qui s'explique entre autre par une histoire plus dense et plus ample ce qui se voit dans les décors choisis et surtout par un casting plus prestigieux. Le film est interdit au moins de 12 ans en France, mais interdit au moins de 17 ans non accompagné aux Etats-Unis... Six ans ont passé depuis le massacre  de 1979, Maxine Minx est devenue depuis une vedette du cinéma pornographique mais aspire à devenir une actrice plus traditionnel. Elle auditionne alors pour la suite d'un film d'horreur, "The Puritan" et décroche ce qui pourrait être sa chance. Mais au même moment un tueur en série traque les starlettes et des indices sanglants menacent de dévoiler le sombre passé de Maxine... 

Le rôle titre est donc logiquement incarné pour la troisième fois par Mia Goth vue aussi dans "Nymphomaniac" (2013) de Lars Von Trier, "Suspiria" (2018) de Luca Guadagnino, "Emma." (2020) de Autumn de Wilde ou "Infinity Pool" (2023) de Brandon Cronenberg. Citons ensuite Elizabeth Debicki vue dernièrement dans "Tenet" (2020) de Christopher Nolan et "Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3" (2023) de James Gunn, Moses Sumney chanteur américain dans son premier rôle, Michelle Monaghan vue dans "The Craft : les Nouvelles Sorcières" (2020) de Zoe Lister-Jones et "The Family Plan" (2023) de Simon Cellan-Jones, Bobby Cannavale vu entre autre dans "Jolt" (2021) de Tanya Wexler ou "Ezra" (2023) de Tony Goldwyn et retrouve après "Blonde" (2022) de Andrew Dominik son partenaire Toby Huss vu dans "Halloween" (2018) de Rob Zombie ou "Copshop" (2021) de Joe Carnahan, Halsey chanteuse aperçue dans son propre rôle dans "A Star is Born" (2018) de et avec Bradley Cooper, Lily Collins vue dans "Mank" (2020) de David Fincher ou "Contrecoups" (2022) de Charlie McDowell, Giancarlo Esposito vu dans "Stargirl" (2020) de Julia Hart, "The Long Home" (2022) de James Franco et "Abigail" (2024) de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, Kevin Bacon vu récemment dans "The Toxic Avenger" (2023) de Macon Blair et "Le Monde après Nous" (2023) de Sam Esmail, Sophie Thatcher aperçue dans "Le Croque-Mitaine" (2023) de Rob Savage, Larry Fessenden qui retrouve Ti West après "Cabin Fever 2 : Spring Fever" (2009) et "In a Valley of Violence" (2016) et vu depuis dans "Small Crimes" (2017) de E.L. Katz ou "The Dead Don't Die" (2019) de Jim Jarmush... Alors que les deux premiers films avaient des budget limités mis en valeur grâce à un premier aidé par son huis clos et à un second plus "intime", cette fois le budget est plus conséquent. Le succès des deux précédents films a donné des ailes, a permis un casting plus prestigieux et surtout l'histoire en a besoin puisque cette fois ci Maxine se retrouve dans l'effervescence de Hollywood. Ti West précise : "L'échelle de ce film est immense, bien plus grande que celle des deux films précédents, et Los Angeles est un personnage à part entière. Même la musique semble faire partie intégrante de l'histoire, car tout était plus grand dans les années 80 : les cheveux, les vêtements, l'éclairage, les chansons, les stars..."

Dès les premières minutes on perçoit et on comprend que Maxine/Goth a grandi, évolué et a surtout gagné en assurance et en expérience. De victime elle est devenue une femme indépendante et forte, qui sait ce qu'elle veut et "prête-à-tout" pour réussir. Outre la superbe reconstitution d'époque, le réalisateur-scénariste s'applique à nous plonger dans l'époque en ajoutant du grain à l'image et en usant d'effets visuels raccords avec les années 80 avec de l'hémoglobine de différentes textures et des plans très symboliques du genre. Le cinéaste instille une tonne de références très eighties mais aussi, de façon aussi aussi simple qu'efficace, des références cinéma de Theda Bara à "Psychose" (1960) de Alfred Hitchcock en passant par les films de De Palma, le Giallo ou William Lustig. En prime évidemment, le message féministe bien exprimé par la productrice-actrice Mia Goth : "Cette histoire montre des femmes qui ont des aspirations, qui croient en elles-mêmes et qui savent de quoi elles sont capables avant que le reste du monde ne le sache." Mia Goth prouve d'ailleurs qu'elle est bel et bien une des actrices les plus passionnantes et talentueuse révélées récemment. Le film est un thriller horrifico-satirique qui évite l'écueil facile de l'érotisme voyeur et bon marché pour osciller entre série B et série Z, ce qui aurait pu être caricatural mais Ti West assume jusqu'au bout pour en faire un hommage ciné décomplexé. La réussite de ce film, à la fois dans l'esprit des deux premiers films et donc cohérent, et pourtant si différent dans le densité et l'ampleur de son histoire donne encore plus de valeur aux deux premiers films pour en faire sans doute la trilogie la plus fascinante de ces dernières années. A voir et à conseiller !

Note :                 

16/20