De Shawn Levy
Avec Ryan Reynolds, Hugh Jackman, Emma Corrin
Chronique : Deadpool sera-t-il le héros dont le MCU avait besoin pour le sauver de la médiocrité qui caractérise la plupart de ses projets depuis Endgame? Cela ne manquerait pas de sel, quand on sait à quel point la FOX avait galéré pour adapter ce personnage pour le moins subversif sur grand écran il y a 8 ans. Pour l’occasion et pour se prémunir de tout flop au box-office, Marvel lui associe un Wolverine ressuscité pour reformer le duo iconique des comics.
Autant le dire tout de suite, Feige et ses sbires n’ont toujours pas retrouver le fil de leur grand récit interconnecté et le MCU est toujours aussi perdu dans son multivers. Deadpool et Wolverine contribue au contraire au grand bordel des timelines en plaçant le multivers au cœur du récit mais pour mieux s’en moquer, et sans vraiment chercher à proposer un début de logique, admettons-le.
Le film se contente de surfer sur un scénario prétexte assez indigent pour laisser son personnage principal se lâcher et proposer ce qu’il sait faire de mieux : débiter un nombre record de grossièretés (le mot est faible) à la minute et trucider tout autant d’ennemis.
C’est culotté, cul tout court, sanglant, méta évidemment et souvent très drôle. Deadpool retrouve toute la verve des deux premiers opus et les punchlines sont encore plus savoureuses lorsqu’il brise le 4ème mur maintenant que Disney a racheté la Fox.
Les dialogues sont vraiment réussis et on est rassurés de voir que le personnage n’a pas été aseptisé en passant chez Mickey, au contraire. Ryan Reynolds reste l’atout numéro 1 de la franchise, on voit mal qui d’autres pourrait enfiler ce costume avec autant d’auto-dérision. Le couple qu’il forme avec le Logan de Jackman fonctionne très bien et si le personnage de Cassandra Nova est un peu mièvre, celui de Mr Paradox est sauvé par l’abatage de Matthew Macfayden. Mais on le disait, ils ne sont pas aidés par un scénario-excuse ultra simpliste qui enchaine les caméos. On est amusés par certains, navrés par d’autres.
La mise en scène est à peine plus recherchée que dans les séries Marvel pour Disney+ mais elle se trouve relevée par quelques scènes d’action et de castagne réussies, dont celle dans un bus particulièrement réjouissante. Mais l’ambition de la réalisation se limite vraiment à filmer en studio et sur fond vert, avec des CGI certes au-dessus des derniers Thor et Ant-man, mais guère emballant. Tout ça manque vraiment d’ampleur et d’idées. Reste la bande-son, pop à souhait, qui accompagne parfaitement les frasques du anti-héros.
Finalement, Deadpool et Wolverine n’a pas d’autres intérêt que de gentiment divertir, ce qu’il parvient à faire grâce à quelques saillies particulièrement bien trouvées, un humour trash et irrévérencieux qui sied très bien au duo et quelques bastons bien chorégraphiées, mais il est loin de régler les récents problèmes de cohérence et de direction artistique du MCU.
Et ce n’est pas la casting de Robert Downey Jr en Dc Doom après avoir incarné Iron Man qui va rassurer sur la vision à moyen terme du studio…
Synopsis : Après avoir échoué à rejoindre l’équipe des Avengers, Wade Wilson passe d’un petit boulot à un autre sans vraiment trouver sa voie. Jusqu’au jour où un haut gradé du Tribunal des Variations Anachroniques lui propose une mission digne de lui… à condition de voir son monde et tous ceux qu’il aime être anéantis.
Refusant catégoriquement, Wade endosse de nouveau le costume de Deadpool et tente de convaincre Wolverine de l’aider à sauver son univers…