De M. Night Shyamalan
Avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan
Chronique (avec spoilers) : Oubliez le M. Night Shyamalan de 6ème Sens, d’Incassable ou du Village, il a disparu depuis longtemps. Le maître du twist avait pris depuis quelques années déjà un virage ésotérique pas inintéressant, intellectualisant des théories de fin du monde et d’emprise psychologique dans des thrillers parfois bancals mais toujours tendus et intriguants (Old, Knock at the Cabin ou sa passionnante série The Servant sur AppleTV+)
Avec Trap, il bifurque à nouveau. Le réalisateur met toute la maestria de sa mise en scène au service d’un pitch aussi simpliste qu’excitant : un père de famille emmène sa fille au concert de sa pop start préférée alors qu’une armée de militaires traque un tueur en série sensé s’y trouver, le boucher. Or le boucher, c’est lui.
La première heure est à la hauteur de la démesure du huis clos gigantesque dans lequel il se déroule : enlevée, haletante, trépidante. Entre chansons pop et tentatives d’exfiltration ratées, on pardonne tout d’abord les facilités et les incohérences, l’efficacité et l’inventivité du thriller prenant le dessus. Mais Trap est trop vite rattrapé par la vacuité des personnages et l’absence total de background hormis un vague trauma d’enfance assez risible (on ne connaitra jamais les motivations du tueur). La dernière demi-heure ressemble d’ailleurs bien plus à un épisode de NCIS qu’aux classiques du maître du suspense. La performance branquignole de Josh Hartnett, peu réputé pour ses talents d’acteur, n’aide pas non plus à la crédibilité de Trap.
Loin des scénarios ludiques et malins de sa filmographie passée, Shyamalan offre avec Trap un divertissement au concept bas du front et assumé. C’est joyeusement idiot, mais est-ce que je me suis amusé ? oui…
Synopsis : 30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur.
Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert.
S’échappera-t-il ?