De Fede Alvarez
Avec Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux
Chronique : Avec Romulus, Fede Alvares semble suivre un cahier des charges très simple, retrouver l’ADN des films Alien des années 80, ceux de Scott et Cameron. Son objectif est clairement de revenir à ce qu’ils invoquaient chez le spectateur, de l’effroi pur et brut, qui ne s’encombrerait pas de mythologie extra-terrestre boursouflée (Prometheus et Covenant en ont perdu plus d’un, dont moi). Dans l’esprit c’est un sans-faute et c’est formellement impeccablement exécuté.
Dès les premières minutes, le réalisateur impose un univers visuel cohérent et pertinent, politique même. Il introduit des personnages exploités et vivotant sur une planète au bord de la suffocation, dans un monde crasseux et étouffant. La direction artistique est un mélange de mécanismes rouillés, d’air vicié et de systèmes informatiques sommaires. Un esthétisme retro-futuriste ultra référencé qui verra son prolongement dans le vaisseau Romulus et qui rappelle immédiatement les classiques des 80’s.
La mise en scène d’Alvares évite l’outrance, mais crée beaucoup d’effet avec les moyens limités dont il dispose. Elle confirme qu’il est très doué pour foutre les jetons à l’économie (son Don’t Breathe est un petit bijou en ce sens). Le réalisateur démontre en passant que de bons effets en animatroniques seront toujours plus efficaces que des CGIs ratés pour matérialiser la peur.
Il a aussi la bonne idée d’isoler son récit d’une mythologie qui peut parfois s’avérer bien lourde à assumer, pour créer un épisode indépendant aussi terrifiant qu’efficace. Seul bémol, le manque de surprises d’un scénario ultra calibré. Mais c’est si bien fait qu’on lui pardonne aisément, d’autant plus qu’il révèle un casting de jeunes acteurs enthousiasmant, dont Cailee Spaeny la sensation du moment à Hollywood (Priscilla, Civil War).
Une renaissance.
Synopsis : Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers…