LA DÉSINVOLTURE EST UNE BIEN BELLE CHOSE (Critique Livre)

DÉSINVOLTURE BIEN BELLE CHOSE (Critique Livre)

Un nouveau roman de Philippe Jaenada et c'est la promesse d'une plongée dans un fait divers qu'il va décortiquer en long, en large et en travers. Pari réussi ou raté en cette rentrée littéraire, je vous dis tout dans cette vidéo.

Salut à tous, dans cette nouvelle vidéo, je vous parle du nouveau roman de Philippe Jaenada, La désinvolture est une bien belle chose qui parait ce 21 août aux éditions Mialet Barrault. Lorsqu'il écrit son précédent roman, Philippe Jaenada tombe par hasard sur l'histoire d'une jeune femme qui en 1953 s'est jetée par la fenêtre de sa chambre d'hôtel. Elle avait 20 ans, elle était belle et très courtisée, et était très amoureuse d'un soldat américain qui était également amoureux d'elle. Intrigué, l'auteur a poussé ses recherches et a découvert qu'elle a été mannequin chez Christian Dior, que ses parents étaient morts, et que sa vie était très compliquée. Sur Internet, il découvre une photo d'elle dans un café où elle est entourée de nombreux jeunes gens. Il se procure tant bien que mal un album de photos, Love on the left bank réalisé dans ce café à cette période par un photographe hollandais Ed van der Elsken. Sur ces photos, Philippe Jaenada est très touché d'y découvrir de nombreux jeunes qui semblaient désœuvrés et qui s'étaient trouvés dans ce café un havre de paix où ils passaient tout leur temps, avec notamment à leurs côtés un certain Guy Debord qui deviendra le créateur du situationnisme. Il décide alors de chercher à savoir qui étaient ces jeunes, ce qu'ils sont devenus et quelle fut leur trajectoire après tout ce temps passé dans ce café au cœur de Saint-Germain-des-prés appelé Chez Moineau, mais aussi de découvrir ce qui a poussé cette jeune fille de 20 ans à sauter par la fenêtre. Parallèlement, et pour contrebalancer la noirceur de ses découvertes, Il se décide à faire le tour de France par ses bords de Dunkerque à Maubeuge, en voiture et y découvre des hôtels, des bistrots et des restaurants, fruits d'anecdotes savoureuses et drôles.

L'auteur de La serpe et de Au printemps des monstres livre un récit admirable de plus de 500 pages où il nous plonge avec une précision d'horloger dans ces années 50, recréant les ambiances de ces cafés, les petites et grandes histoires de ces gens qui, à défaut d'avoir des familles soudées s'en étaient créés une autre. Les recherches de Jaenada pour dévider la bobine du temps en font un détective amateur de tout premier ordre. Son appétence pour les archives, pour le moindre indice qui lui permet de découvrir du plus anecdotique au plus précieux, est fascinante et sa manière de raconter et peindre à la fois une époque et ceux qui en font partie est incroyable. La façon dont, en partant de rien, il fait revenir dans la lumière l'existence de Jacqueline Harispe, dite " Kaki " est digne d'admiration et son humour pince sans rire contrebalance la noirceur de l'ensemble. En faisant apparaitre le passé des brumes dans lequel ils étaient plongés, Philippe Jaenada nous raconte un monde englouti avec le talent des historiens les plus doués et déploie la plus belle des humanités. Si parfois, l'interminable liste des noms cités nous étourdit, elle ne gâche pas le plaisir d'en savoir plus sur ces moineaux égarés dans le bistrot du temps passé.

La désinvolture est une bien belle chose de Philippe Jaenada sort aux éditions Mialet Barrault le 21 août. Dites-moi en commentaire si vous l'avez lu et ce que vous en avez pensé et sinon si cette vidéo vous a donné envie de le découvrir. Et pour des conseils ciné, séries, livres, n'oublie pas de t'abonner !

Crédits : Éditions Mialet Barrault