City of Darkness

Par Crazyduck @Crazy_Critics

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Pourquoi voir City of Darkness ?
En 2021, le cinéaste Soi Cheang redonnait ses lettres de noblesse au cinéma hongkongais avec Limbo, un film choc qui n'a laissé personne indifférent, il revient deux ans plus tard avec un film beaucoup moins extrême et en ajoutant une touche comique bienvenue.
Le cinéma hongkongais est un cinéma qui a marqué de son empreinte le cinéma mondial par sa richesse et sa liberté de ton, le cinéma hongkongais est composé de quatre principaux genres, le plus connu est bien évidemment les films de kung-fu, un genre devenu extrêmement populaire au début des années 1970 grâce notamment à Bruce Lee, Jackie Chan et son comparse Sammo Hung.
La comédie n'est pas en reste dans le cinéma hongkongais, un genre prolifique dans les années 1980 où Sammo Hung et sa bande des Lucky Stars (Richard Ng, Charlie Chin, Stanley Fung et John Shum) régnaient en maître, un passage de flambeau réussi dans les années 1990 avec Stephen Chow, surnommé le roi de la comédie à Hong Kong, il est à l'origine de classiques comme Shaolin Soccer et Crazy Kung-Fu.
Comme le cinéma chinois, le cinéma hongkongais ne serait rien sans le wu xia pian, un genre qui peut être comparé aux films de cape et d'épée en occident, un genre extrêmement populaire en Asie, Hong Kong a livré des films notables comme The Blade de Tsui Hark, Tigre et Dragon de Ang Lee ou encore de Hero de Zhang Yimou, il y a cependant un genre qui se démarque des autres, celui du polar ou des films de Triade, un genre qui a connu son âge d'or lors de la nouvelle vague hongkongaise grâce notamment à John Woo et Johnnie To.
Les polars hongkongais ont marqué le cinéma asiatique et même mondial en proposant des films de qualités, on peut citer des œuvres comme Le Syndicat du crime de de John Woo, The Mission de Johnnie To et Law Wing-Cheong, Time and Tide de Tsui Hark, Police Story de Jackie Chan et Chen Chi-Hwa, la trilogie Infernal Affair de Andrew Lau et Alan Mak, ainsi que The Killer de John Woo et First Mission de Sammo Hung.
Le polar hongkongais a connu un déclin à la fin des années 2000, supplanté petit à petit par le cinéma sud coréen qui propose des thrillers jusqu'au-boutiste, un genre qui n'est pourtant pas éteint grâce à des cinéastes de talent qui propose quelques pépites.
Un film a fait parler de lui dans les différents festivals où il a été présenté, Limbo (智齒) un film coup de poing qui n'a vraiment rien à voir avec la danse du même nom, vainqueur du Grand Prix et du Prix de la critique au Festival du film policier de Reims, ainsi que cinq récompenses au Golden Horse Film Festival and Awards et quatre au Hong Kong Film Awards, Limbo prouve que le polar hong-kongais est encore bel et bien vivant.
Après avoir réalisé Limbo, œuvre choc qui alliait l'esthétisme du noir et blanc et la noirceur d'un polar ténébreux, le cinéaste Soi Cheang revient deux ans plus tard avec Mad Fate, un film beaucoup moins extrême tout en ajoutant une touche comique bienvenue.
En cette année 2024, Soi Cheang nous livre un film qui est en développement depuis les années 2000, un film avec un casting monstrueux pour les amoureux de cinéma hongkongais, un film qui plonge le spectateur dans la célèbre citadelle de Kowloon.
Située dans la péninsule de Kowloon, la citadelle de Kowloon (九龙城寨) était une enclave chinoise au milieu de la colonie de Hong Kong, la citadelle a vu son émergence après la Seconde Guerre Mondiale et la capitulation du Japon, de nombreuses personnes commencent à habiter les lieux, marginaux, drogués, réfugiés et escrocs en tout genre.
Sans aucune autorité pour diriger pour faire appliquer la loi, la citadelle de Kowloon est devenue au fil des années un véritable paradis pour les criminels et principalement les triades, étonnamment la vie dans la citadelle était plutôt paisible, la vie locale étant organisée exclusivement par les habitants, aucune loi n'étant présente dans la citadelle, de nombreuse chose illégale prospérait sans crainte, salon d'opium, maison close, casino et autre joyeuseté. 

C'est en 1984, après la Déclaration commune sino-britannique, les autorités britanniques, avec l'accord de la Chine, décidèrent de démolir la ville et de reloger ses habitants en 1987, c'est en 1991 que l'évacuation commença pour s'achever en an plus tard, la démolition totale de la citadelle s'est achevée en 1993.
C'est dans les décors de cette ville unique au monde que le cinéaste Soi Cheang pose sa caméra, projet en développement depuis les années 2000 qui a changé plusieurs fois de réalisateur et de casting, City of Darkness était annoncé comme le plus gros film de l'année à Hong Kong, doté d'un casting impérial, Sammo Hung (L'Exorciste chinois, Ip Man 2), Louis Koo ( Election, Drug War), Richie Jen (Breaking News, Exilé), Philip Ng (La Naissance du Dragon, Chasing the Dragon), Raymond Lam (Saving General Yang, Badges of Fury) et Terrance Lau (Beyond The Dream, Anita).
Un casting qui mélange les anciennes gloires du cinéma hongkongais et la nouvelle génération, un choix intelligent pour contenter les fans de la première heure et les jeunes spectateurs qui découvrent le cinéma d'action hongkongais.
Adaptation de l’œuvre d’Andy Seto, manhuajia (équivalent de mangaka en japonais) chinois spécialisé dans les histoires d'arts martiaux, City of Darkness suit Chan Lok-kwun (Raymond Lam), un clandestin qui arrive à Hong Kong, poursuivi par les hommes de Mr. Big (Sammo Hung), il se réfugie dans la citadelle de Kowloon qui est le territoire de Cyclone (Louis Koo).
Véritable personnage à part entière, la citadelle de Kowloon possède indéniablement un immense potentiel cinématographique, sublimée par la photographie de Cheng Siu-keung (Ip Man 4, Limbo, Mad Fate) et du travail colossal effectué sur les décors, la citadelle est un terrain de jeux parfait pour des scènes d'action aussi sublimes que brutales.
Environnement chaotique où les rues sont de véritables labyrinthes, la citadelle offre également l'occasion de découvrir la vie dans cette ville affranchie de toutes lois, étonnamment les habitants ne se marchent pas dessus, bien au contraire, une véritable solidarité règne dans cet endroit anarchique.
Dans cette citadelle de Kowloon reconstituée à merveille, le cinéaste Soi Cheang, aidé par le chorégraphe japonais Kenji Tanigaki (Raging Fire, SPL : Sha po lang), livre des scènes d'action dantesques et percutantes, une action omniprésente qui captive de bout en bout le spectateur, le tout mené tambour battant.
Film d'action made in Hong Kong, City of Darkness offre un spectacle généreux et épique qui plonge le spectateur dans cette mythique citadelle de Kowloon, une plongée dans le chaos des plus réussie pour Soi Cheang.

Une belle claque

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Synopsis :

Chan Lok-kwun est un clandestin qui arrive à Hong Kong, poursuivi par les hommes de Mr. Big, il se réfugie dans la citadelle de Kowloon qui est le territoire de Cyclone.

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Anecdotes :

En rapportant 105 millions de dollars HKD, City of Darkness est devenu le second film domestique ayant rapporté le plus d'argent de tous les temps à Hong Kong.

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La citadelle de Kowloon était célèbre pour la densité exceptionnelle de sa population, en 1987 on comptait pas moins de 1,9 million d'habitants./km2.

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Une réplique grandeur nature de la ville fortifiée de Kowloon a été construite pour le tournage, les décors ont été démolis après la fin du tournage.

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Soi Cheang a déclaré travailler sur une suite au film ainsi que sur un préquel.

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