Noël Joyeux (2023) de Clément Michel

Second long métrage du cinéaste après "La Stratégie de la Poussette" (2013), ayant entre temps travaillé pour la télévision, signé quelques courts métrages, et surtout co-écrit les scénarios des comédies "Les Reines du Ring" (2013) de Jean-Marc Rudnicki et "La Dream Team" (2016) de Thomas Sorriaux. Réalisateur-scénariste, Clément Michel a eu l'idée de son histoire après une anecdote racontée par sa mère sur un couple d'amis qui avait invité une dame âgée qui est finalement venue accompagnée, "elles avaient totalement explosée la soirée. J'ai inventé tout le reste. Ce qui me plaisait, outre le point de départ étonnant et amusant, c'était de traiter du conflit de générations."... Chez les Barand Noël est sacré, surtout pour Vincent, le père qui se fait une joie de voir sa famille réunie. Mais quand les enfants annulent au dernier moment leur venue Vincent est dépité et ne conçoit pas Noël avec seulement un tête à tête conjugal. Il décide alors de se rendre dans une maison de retraite et d'inviter une pensionnaire esseulée pour venir fêter Noël. Mais Monique, l'heureuse élue, débarque avec une autre invitée, sa meilleure amie Jeanne. Très vite, les deux amies prennent leurs aises et vont semer un joyeux bazar !... 

Le couple Barand est incarné par Emmanuelle Devos vue dernièrement dans "Tromperie" (2021) de Arnaud Desplechin, "On est fait pour s'Entendre" (2021) de Pascal Elbé et "Mascarade" (2022) de Nicolas Bedos, puis Franck Dubosc vu cette année dans "10 Jours encore sans Maman" (2023) de Ludovic Bernard, "Nouveau Départ" (2023) de Philippe Lefebvre et "Le Petit Blonde la Casbah" (2023) de Alexandre Arcady. Les deux grand-mères sont interprétées par Danielle Fichaud actrice québecoise remarquée dans "Joyeux Calvaire" (1996) et "L'Âge des Ténèbres" (2007) tous deux de Denys Arcand et vue récemment dans "Aline" (2020) de et avec Valérie Lemercier, puis Danièle Lebrun vue entre autre dans "Camille Claudel" (1988) de Bruno Nuytten ou "Conte d'Hiver" (1991) de Eric Rohmer, elle retrouve après "Disco" (2007) de Fabien Onteniente l'acteur Franck Dubosc, et retrouve après "Une Année Difficile" (2023) de Eric Toledano et Olivier Nakache son partenaire Jean-François Cavrey qui retrouve aussi Dubosc après "Boule et Bill 2" (2017) de Pascal Bourdiaux, et vu notamment dans "Barbaque" (2021) de et avec Fabrice Eboué ou "Les Complices" (2023) de Cécilia Rouaud. Citons encore Frédéric Deleersnyder vu notamment dans "L'Aventure des Marguerite" (2018) de Pierre Coré ou "Le Bonheur des Uns..." (2020) de Daniel Cohen et retrouve après la série TV "SKAM France" (2020) sa partenaire Isma Kébé... L'idée n'est pas si mauvaise mais ça sent aussi le réchauffé tant cela devient un sous-genre politiquement correct notamment avec la franchise "Maison de Retraite" (2022-2024). Il y a tellement mieux sur le sujet, surtout que ce film se repose sur deux paramètres faciles : le fait que le sujet sur la solitude de nos vieux reste universel et donc ne peut que toucher une majorité de gens, puis le fait que la bande-annonce repose une fois encore sur les meilleures séquences du film ce qui amène, une fois devant le film, à un certain ennui.

Le soucis du film reste avant tout le rythme, un écueil à éviter surtout dans la comédie genre où le tempo est essentiel. Le début reste laborieux, sans réels gags, on attend enfin l'arrivée des deux vieilles pour espérer une poussée de régime. Si Dubosc fait le job on ressent l'ennui poli de Emmanuelle Devos. Puis quand arrive les deux personnes âgées on constate deux choses, que leur duo fonctionne à merveille, et que si Danièle Lebrun est parfaite (87 ans), Danielle Fichaud (70 ans) ne s'avère pas beaucoup plus âgée que le couple Dubosc-Devos. Mais le vrai soucis est que les deux grand-mères qui restent l'atout maître du film sont finalement sous-exploitées et que leur "folie" ne dure pas plus de 10mn, la comédie émotion prenant le dessus sur le burlesque et l'éventuelle audace qu'on aurait pu espérer. Finalement le film reste très et trop sage, et le ton moralisateur à la fin finit de nous faire gentiment souffler. Résultat, une petite comédie inoffensive.

Note :                 

Noël Joyeux (2023) Clément MichelNoël Joyeux (2023) Clément Michel

11/20