Quel bonheur de retrouver Xavier faire le bilan de la trentaine dans ce second opus de la célèbre trilogie de Klapisch ! Du film chorale (« L’auberge espagnole ») ; on se recentre sur Xavier et ses errances sentimentales ; de la comédie, on passe à la comédie romantique ; mais avec toujours le même talent d’écriture et de mise en scène de Klapisch. Ce conteur talentueux avec un humour exquis, des dialogues et/ou monologues savoureux, un montage puzzle est toujours très bon quand il parle de ce qui le touche : la place de l’individu dans la société et la recherche de l’amour. Mélancolique, bien entendu, ce conte de fées moderne est truffé d’émotions universelles et fédératrices, un film qui fait du bien. Au centre de ce film générationnel le couple Kelly Reilly / Romain Duris transcende tout le film. La scène sur le quai de la gare au cours de laquelle Kelly offre une bouleversante déclaration d’amour à Romain suffit à faire ce film un grand film ; 20 ans après l’avoir vu au cinéma en le visionnant en famille, je l’attendais impatiemment pour ressentir les mêmes émotions qu’à l’époque. D'une hypersensibilité à fleur de peau, Kelly Reilly donne à cette scène des "Poupées russes" toute sa grâce le tout sur la superbe chanson "Mysteries" de Beth Gibbons! Klapisch la filme admirablement (Wendy marche le long du quai pendant que le train part, le plan dure en tout et pour tout 30 secondes mais ce sont des secondes qui vous arrachent les larmes), la belle actrice britannique dût malheureusement laisser le César du meilleur second rôle féminin à Cécile de France! Et c’est quoi qu’il en soit toute la BO qui est exceptionnelle.
Seul bémol, le film pâti d’une longueur excessive, de nombreuses scènes auraient gagné à être plus resserrées pour être encore plus touchantes ou plus drôles.
Léger, fragmenté, ludique et dynamique ; voilà un film qui fait surtout du bien.
Sorti en 2005
Ma note: 17/20