Mira est une élève modèle d’un lycée indien élitiste, autoritaire voire militaire ; elle est nommée préfète. Dans une société ne faisant que très peu de place aux femmes ; c’est une victoire, pour preuve, c’est une première. Chargée de faire appliquer les règles strictes auprès de ses camarades, elle fait preuve de zèle : même auprès de ses amies. Un vrai petit soldat ; très bonne élève scolairement comme pour le reste. Elle va payer très cher ce comportement ; car l’adolescente va tomber amoureuse et elle aussi flirter et jouer avec les règles. A la maison, c’est sa mère qui incarne l’autorité. Le père absent, n’est là que pour l’assurance financière de la famille. Entre la mère et la fille se joue une rivalité qui va se cristalliser lorsque son petit copain débarque chez elle. La mère de Mira ; esseulée, va envahir l’espace intime du jeune couple, le cannibaliser, séduire le jeune homme devant sa fille, avoir des attitudes équivoques. Dans ce jeu à trois bandes, tout semble figé par la répétition incessante du malaise amoureux dont on ne sort jamais. L’enjeu dramatique est alors quasi nul ; les émotions difficiles à saisir ; une pirouette scénaristique permet enfin de sortir de l’ornière au travers de scènes de rapprochement mère fille vues mille fois ; caricatural. Et puis l’incohérence de comportement de ces trois-là est problématique dans la seconde partie du film.
Ce film rend malgré tout bien compte de l’aspect corseté de la société indienne. Le conditionnement infligé aux filles et non aux garçons est dénoncé avec vigueur. Mira en est la victime jusqu’à son approche de sa première relation sexuelle ; abordée en première de la classe, laissant de côté le ressenti.
On s’ennuie devant ce film taillé pour « Sundance » qui a les atours d’un film du monde sans en avoir l’âpreté et la véracité.
Sorti en 2024
Ma note: 11/20