Mort de James Earl Jones

La voix de certain Dark Vador et de Mufasa n'est plus !... Nous apprenons la mort de l'acteur James Earl Jones ce 09 septembre 2024 à l'âge de 93 ans.

Né en 1931 dans le Mississippi, James Earl Jones est le fils d'une femme de ménage et de l'acteur Robert Earl Jones, victime du Maccarthysme (tout en savoir plus ICI !) avant d'être remarqué surtout dans "Le Coup de l'Escalier" (1959) de Robert Wise et "Le Fleuve Sauvage" (1960) de Elia Kazan et vu plus tard dans "L'Arnaque" (1973) de George Roy Hill, "Cotton Club" (1984) de Francis Ford Coppola ou "Witness" (1985) de Peter Weir et mort à 96 ans en 2006. Cependant le père quitte le foyer familial peu de temps après sa naissance. Il part alors pour le Michigan où il grandit dans la ferme de ses grands-parents maternels, d'origine africaine par son père, il est élevé dans un milieu irlandais et amérindien (choctaw et cherokee) du côté maternel. Mais ce changement de vie radical dès ses cinq ans le traumatise et développe une bégaiement si sévère qu'il refuse de parler durant environ huit années. Adolescent, son enseignant lui découvre un don pour la poésie, ainsi le professeur le force à lire un poème chaque jour devant sa classe ce qui aide l'enfant à sortir de son silence petit à petit. Finalement le jeune James Earl Jones s'en sort magnifiquement et poursuit ses études à l'Université du Michigan. Si il pensait devenir médecin, il découvre qu'il ne veut pas continuer sur cette voie et s'investit alors dans la théâtre. Entre temps il rejoint aussi l'armée au sein des Reserve Officers Training Corps où il excelle, appréciant entre autre la franche camaraderie qui y règne. Il poursuit en parallèle le théâtre, et pensant qu'il sera envoyer à la guerre de Corée il passe plusieurs stages militaires jusqu'à obtenir le grade de lieutenant. Mais finalement il évite la guerre et après l'obtention de son diplôme universitaire en 1955 en sortant major de sa promotion il part à New-York et étudie encore le théâtre à l'American Theatre Wing.

Durant des années il écume les planches de Broadway avant de passer des auditions pour la télévision et obtient un petit rôle dans la série TV "Monitor" (1962). Peu de temps après il obtient un second rôle auprès des stars Peters Sellers, George C. Scott et Sterling Hayden dans "Docteur Folamour" (1964 - ci-dessous) de Stanley Kubrick qui est un succès et va devenir un monument du Septième Art.

Mais le jeune acteur, qui continue le théâtre, joue alors essentiellement des petits rôles plus ou moins important dans plusieurs séries TV comme "Les Accusés" (1962-1964), "Le Jeune Docteur Kildare" (1966) ou "Haine et Passion" (1966). Il fait son retour sur grand écran avec "Les Comédiens" (1967 - ci-dessous) de Peter Glenville au sein d'un casting étoilé mené par le couple mythique Liz Taylor-Richard Burton.

Il tourne pour la télévision dans la série TV "Tarzan" (1967-1968), mais surtout il est remarqué pour sa performance sur les planches avec "L'Insurgé"  pour lequel il gagne le Tony Award du meilleur acteur dans une pièce de théâtre. Ce succès lui permet de reprendre son rôle dans l'adaptation pour le cinéma dans "L'Insurgé" (1970 - ci-dessous) de Martin Ritt pour lequel il gagne cette fois le Golden Globe de la révélation masculine de l'année.  

Malgré cette reconnaissance l'acteur retourne sur les planches pour ne revenir au cinéma qu'avec "Claudine" (1974) de John Berry avec Diahann Carroll, mère célibataire de six enfants et qu'il tente de séduire malgré sa timidité. Cette fois les projets sur grand écran se multiplie et joue ainsi dans "The River Niger" (1976) de Jospeh A. Walker une autre adaptation d'une pièce de théâtre de 1972, "Bingo" (1976) de John Badham, "Deadly Hero" (1976) de Ivan Nagy et surtout "Le Pirate des Caraïbes" (1976 - ci-dessous) de James Goldstone avec Robert Shaw et Genevieve Bujold.

Il participe aussi à deux des séries TV les plus populaires de l'époque avec "Racines" (1977) et "Jésus de Nazareth" (1977) avant d'être choisi par un certain George Lucas pour un film événement qu'on ne voit pas venir. Réalisateur quasi inconnu Lucas lui propose d'incarner uniquement de façon vocale le grand méchant de son projet de saga intergalactique dans "La Guerre des Etoiles" (1977 - ci-dessous). L'acteur prête ainsi sa voix à Dark Vador alors que c'est David Prowse qui l'incarne physiquement sous le costume. James Earl Jones refuse d'apparaître au générique jugeant sa participation mineure voire insignifiante, il accepet d'autant plus une seconde petite participation pour le dessin animée "Au Temps de la Guerre des Etoiles" (1978). Le film devient un succès mondial et un phénomène unique du cinéma dont les répercussions futures sont alors inimaginables.

La même année il est donc plus remarqué pour sa présence réelle et physique dans "Le Plus Grand" (1977) de Tom Gries et Monte Hellman où il incarne Malcolm X face à Mohamed Ali dans son propre rôle, il joue dans la suite "L'Exorciste 2 : l'Hérétique" (1977 - ci-dessous) de John Boorman Linda Blair reprend son rôle et où il retrouve l'acteur Richard Burton, puis joue dans "Mon "Beau" Légionnaire" (1977) de et avec Marty Feldman.

Sa carrière va prendre encore de l'essor au début des années 80, d'abord en prêtant de nouveau sa voix pour le désormais le plus grand méchant de la SF Dark Vador pour terminer la trilogie avec "L'Empire Contre-Attaque" (1980) et "Le Retour du Jedi" (1983) respectivement réalisé par Irvin Kershner et Richard Marquand et pour lequel l'acteur restera non crédité. Mais surtout il va enfin s'imposer physiquement en faisant face à Arnold Schwarzenegger dans le non moins culte "Conan le Barbare" (1982 - ci-dessous) de John Milius qui reste encore aujourd'hui un de ses rôles les plus connus.

Il joue ensuite dans le film anti-raciste "Soul Man" (1986) de Steve Miner, joue avec Richard Chamberlain et la jeune Sharon Stone dans le film d'aventure "Allan Quatermain et la Cité de l'Or Perdu" (1986) de Gary Nelson, est un vétéran de la guerre avec James Caan dans "Jardins de Pierre" (1987) de Francis Ford Coppola, a un tout petit rôle dans le drame "Matewan" (1987) de John Sayles avant de devenir roi et père de Eddie Murphy dans la comédie "Un Prince à New-York" (1988 - ci-dessous) de John Landis qui est un succès au box-office.

Toujours actif sur les planches l'acteur obtient un second Tony Award du meilleur acteur pour la pièce "Fences" (1987), puis joue dans la série TV "La Loi de Los Angeles" (1988-1989), mais le cinéma reste omniprésent avec le remake oubliable et oublié "Les Trois Fugitifs" (1989) de Francis Veber, participe au rêve de Kevin Costner dans "Jusqu'au Bout du Rêve" (1989) de Phil Alden Robinson avant d'aborder le pur film d'action avec "Best of the Best" (1989 - ci-dessous) de Robert Radler avec Eric Roberts.

Il est patron de la CIA quand un général russe joué par Sean Connery pirate un sous-marin nucléaire dans "A la Poursuite d'Octobre Rouge" (1990) de John McTiernan, il retrouve Eric Roberts dans le thriller "L'Ambulance" (1990) de Larry Cohen, joue dans l'anecdotique "Scorchers" (1991) de David Beaird dont le seul atout est Faye Dunaway, et joue d'énièmes grands officiers dans les thrillers "Jeux de Guerre" (1992 - ci-dessous) de Phillip Noyce face à Harrison Ford qu'il retrouve après les "Star Wars" puis "Les Experts" (1992) de Phil Alden Robinson avec Sidney Poitier et Robert Redford.

Entre temps il connaît le succès sur le petit écran, prêtant encore sa voix comme narrateur dans le téléfilm "Lincoln" (1992), mai surtout avec le séries TV "Heat Have" (1990) et "Gabriel Bird" (1990-1992) pour lesquels il obtient en 1991 coup sur coup et respectivement le Emmy Award du meilleur second rôle et le Emmy Award du meilleur acteur. 

S'il est toujours aussi prolifique l'acteur est de plus en plus abonné aux seconds rôles de prestige, il est ainsi le juge dans "Sommersby" (1993) de Jon Amiel, participe à quelques films commerciaux mais aussi à la comédie "Y a-t-il un Flic pour sauver Hollywood ?" (1994 - ci-dessous) de Peter Segal dans son propre rôle face à Leslie Nielsen et Priscilla Presley, joue dans "Trou de Mémoire" (1994) de Mick Jackson qui inspirera le futur "Memento" (2000) de Christopher Nolan, puis retrouve Harrison Ford dans la suite "Danger Immédiat" (1994) de Phillip Noyce.

L'acteur accepte de prêter sa voix à un autre personnage qui va devenir emblématique et qui marquera une nouvelle génération d'enfants en incarnant le lion Mufasa dans le film d'animation Disney "Le Roi Lion" (1994) de Roger Allers et Rob Minkoff. Le film d'animation devient le plus grand succès et va devenir le film d'animation en 2D le plus rentable de tous les temps. 

Il joue ensuite dans le film historique "Jefferson à Paris" (1995) de James Ivory, fait face au raciste Richard Harris en plein Apartheid dans "Pleure, Ô Pays Bien-Aimé" (1995 - ci-dessous) de Alan Paton qui fait ainsi écho au drame "La Couleur du Destin" (1996) de Richard Pearce où il est chef de famille face à Robert Duvall, joue dans le polar "Flics sans Scrupules" (1997) de Jim Kouf avec le rappeur Tupac Shakur et James Belushi, puis il prête encore sa voix comme narrateur dans "Judge Dredd" (1995) de Danny Cannon ou comme voix radio dans "Primary Colors" (1997) de Mike Nichols.

Il apparaît régulièrement dans de nombreuses séries TV, souvent comme guest star et n'oublions pas plusieurs apparitions dans la série animée culte "The Simpson" (1990-1998) physiquement mais aussi vocalement reprenant aussi son rôle icônique de Dark Vador... Qui va d'ailleurs revenir puisque George Lucas relance la saga en 1999 mais ne prête logiquement sa voix qu'avec le Star Wars III, "La Revanche des Sith" (2005) et cette fois il est crédité au générique et ce, depuis 1997 quand la trilogie originelle est ressortie en vidéo ce qui donne une nouvelle dimension à l'acteur vis à vis du public fan de la saga.

Sa voix a si souvent servi dans l'ombre qu'il est normal qu'il soit aussi entendu dans les films d'animations, logiquement dans les suite "Le Roi Lion 2 : l'Honneur de la Tribu" (1998) en direct vidéo ou la série animée "La Garde du Roi Lion : un Nouveau Cri" (2015), mais aussi pour les autres productions "Robots" (2005) de Chris Wedge et Carlos Saldanha et "Milo sur Mars" (2011) de Simon Wells.

Entre temps il est une nouvelle fois simple narrateur dans "Scary Movie 4" (2006) de David Zucker et "Click : Télécommadez votre Vie" (2006) de Frank Coraci, mais surtout il est patriarche dans "Le Retour de Roscoe Jenkins" (2008) de Malcolm D. Lee, il est prêtre dans la drame "Gimme Shelter" (2013 - ci-dessous) de Ron Kraus avec Vanessa Hudgens et Rosario Dawson, puis croise ironiquement Robin Williams juste avant sa mort dans "Deuxième Chance à Brooklyn" (2014) de Phil Alden Robinson. 

Entre les tournages il en profite pour accepter un Oscar d'Honneur en 2012, mais il reprend surtout le chemin des planches notamment et surtout il retourne à Broadway en 2010 pour la pièce "Miss Daisy et son Chauffeur" avec Vanessa Redgrave avant une tournée en 2013 avec Angela Lansbury.

"Star Wars" lui colle pourtant à la peau et revient pour redevenir la voix de Dark Vador d'abord pour le parc d'attraction "Star Tours : the Adventures Continue" (2011), puis pour la série animée "Stars Wars Rebels" (2014-2016) et surtout pour le spin-off "Rogue One : a Star Wars Story" (2016) de Gareth Edwards qui relance avec succès la franchise.

Après un intermède animalier en reprenant sa seconde voix emblématique il est de nouveau Mufasa dans "Le Roi Lion" (2019) de Jon Favreau en version Live il est également Dark Vador la même année dans le Star Wars IX "L'Ascension de Skywalker" (2019).

La fin de sa carrière fait boucle la boucle comme on dit puisqu'il reprend aussi le rôle de roi dans la suite "Un Prince à New-York 2" (2020) de Craig Brewer avant de prêter une ultime fois sa voix pour dark Vador dans la série TV "Obi-Wan Kenobi" (2022). 

Néanmoins, à 91 ans, il annonce que cette dernière série Star Wars sera sa dernière performance et annonce sa retraite pour ce personnage. Il donne cependant son accord pour que sa voix sa réutilisée ultérieurement vie l'Intelligence Artificielle. James Earl Jones était, est et sera donc çà jamais la voix de Dark Vador...

James Earl Jones a revu son père Robert Earl Jones dans les années 70-80 et renoueront des liens après avoir pardonné. L'acteur a épousé l'actrice et chanteuse Julienne Marie en 1968 avant de divorcer en 1972 sans avoir eu d'enfant. Il épouse ensuite l'actrice Cecilia Hart en 1982 et ce jusqu'à la mort de celle-ci en 2016 suite à un cancer. Ils ont eu un fils Flynn en 1982.

James Earl Jones aura pourtant joué son dernier rôle en étant une énième fois Dark Vador. Malgré quelques rôles emblématiques et quelques films remarquables, l'acteur aura surtout marqué l'histoire du cinéma pour et par sa voix car, pour l'éternité il restera àla fois Dark Vador et Mufasa.

James Earl Jones meurt à son domicile dans l'état de New-York ce lundi 09 septembre 2024 à l'âge de 93 ans.