Après une relecture du superbe livre de fiction d'Arthur Golden "Geisha" paru en 1997, très bien documenté et agrémenté, le deuxième long métrage de Rob Marshall sorti sur grand écran en 2005, lui fait très un bel hommage malgré quelques digressions et de rajouts.
Chiyo et sa sœur Satsu sont vendues à un pourvoyeur de maisons de geishas, séparées à leur arrivée, Chiyo va rentrer dans une maison de geisha tandis que sa sœur sera vendue à une maison de prostituées ; le chemin des deux sœurs ne vont plus se croiser. Chiyo va traverser différentes épreuves face à la geisha de leur maison, la belle et redoutable Hatsumomo, avant de trouver sa destinée et d'être aidée par la rivale d'Hatsumomo, la distinguée geisha Mameha.
Le film est une ode à la culture méconnue des geishas, souvent amalgamée à la prostitution, la réalisation de Rob Marshall arrive à nous faire entrer dans ce monde de femmes, clos et sans pitié, donnant les clés de leur apprentissage, devoirs, obligations et interdictions qui dictent leurs relations. L'évolution de la petite Chyio en Sayuri est un processus long, complexe mais d'une réelle beauté dans son ensemble et ce malgré des rites de passage que l'on considère comme dépassés et outrageux.
Le film tient non seulement sur un synopsis quasi sans défaut, des costumes, des décors, des lumières, la musique, tous superbes mais également voire surtout sur une interprétation sans défaut de tous les personnages avec un équilibre parfaitement dosé entre les personnages principaux et secondaires, entre les caractères féminins et masculins.
Zhang Ziyi qui prête ses traits à cette geisha Sayuri en devenir livre une interprétation douce et forte, aux ambitions dissimulés pour un amour interdit. Elle contrebalance non seulement la douceur de Mameha incarnée par Michelle Yeoh que la dureté et la méchanceté de Gong Li qui donne vie à Hatsumomo et enfin la candeur et la jalousie de Yûki Kudo / Pumpkin; cette dernière a tout de même une interprétation trop poussée et moins naturelle que les autres actrices.
Les personnages masculins de Ken Watanabe interprétant le Président et son collaborateur et ami Nobu incarné par Koji Yakusho démontre une écriture poussée des personnages montrant les forces et les faiblesses et leur évolution face à la guerre mais aussi dans leurs relations avec au centre cette jeune geisha qui n'a finalement qu'une partie des clés en mains.
Plus de deux heures de film qui souffre néanmoins de quelques lenteurs et de scènes peut-être un peu trop étirées, le côté historique est également légèrement mis de côté mais ne faisant pas assez défaut à la beauté globale de ce long métrage. On se laisse facilement immerger dans cette culture japonaise et par le destin de ces geishas. A voir, à revoir et à recommander - Le livre aussi.
Note :