VENI VEDI VICI (Critique)

VENI VEDI VICI (Critique)VENI VEDI VICI (Critique)

SYNOPSIS : La famille Maynard mène une vie fastueuse et rêvée de milliardaires... en apparence. Le patriarche, Amon, a pour passion la chasse, mais ses proies favorites ne sont pas les animaux. Malgré des accusations de plus en plus nombreuses et précises, ce clan se pense totalement au-dessus des lois.
Quatrième long-métrage pour le réalisateur Daniel Hoesl (co-réalisé avec Juliane Niemann), ce Veni Vidi Vici pose son propos dès son ouverture par une simple citation d' Ayn Rand. " La question est : qui va m'arrêter ? " . Ce message semble sortir de la bouche de son personnage central, un golden boy autrichien aux grandes ambitions et à la passion dérangée pour la chasse. Surnommé " Le Sniper " entre deux plongeons dans la piscine qu'il a installé dans son salon, Amon Maynard file une belle petite vie immaculée avec sa famille recomposée et les tonnes de personnages qui orbitent autour de lui pour lui lécher les bottes. Maynard est un requin dans le sens littéral du terme, car " Le Sniper " est un tueur en série prenant pour cible des civils innocents au hasard dans la rue. Veni Vidi Vici se construit alors sur les codes récurrents de la farce cinglante critiquant pas très subtilement les ravages du capitalisme en l'assimilant à la destruction des pauvres par les riches. Maynard, propre sur lui, beau sourire plastique, jolie famille adorablement parfaite, un projet d'enfant avec sa nouvelle femme Viktoria et un autre de fusion autour de la construction d'une gigantesque usine locale : façon American Psycho rural, Niemann et Hoesl jouent des facilités esthétiques du genre pour assoir leur ambition. Tout est épuré à l'extrême, comme plastifié par une couche de minimalisme, de ralentis esthètes et de morceaux de musique classique qui accompagnent les ruptures de violence qui se jouent dans l'hors-champ. Cette violence, omniprésente mais très peu montrée à l'écran, constitue à la fois la richesse du film, mais aussi son principal défaut. Par cet aspect très clinique, particulièrement froid et sans aspérité, Veni Vidi Vici manque énormément de mordant pour complètement convaincre, et ce malgré sa mise en scène très efficace qui pose avec intelligence ses caméras autour de cette famille de vampires.

VENI VEDI VICI (Critique)
Ainsi, le long-métrage souffre un peu de la comparaison, n'arrivant pas à se faire aussi acerbe qu'un Rüben Östlund ou un Saltburn, manquant pour ça de construction dans l'établissement de ses personnages. Mais dans son ambition minimaliste et cruellement antipathique, Veni Vidi Vici parvient à tracer un chemin intriguant par le déroulé étonnamment contre-intuitif de sa narration. La narratrice du film - la jeune fille aînée de Maynard - amène un point de vue interne à cette famille, racontant la boucle infernale dans laquelle ils sont enfermés. Amon Maynard tue à tour de bras, un garde-chasse est témoin de l'un de ses meurtres, un journaliste a réuni tout un tas de preuves pour l'inculper mais la police ne fait rien. Et pour cause : tout le monde sait déjà ce qu'il se passe, mais personne ne veut rien dire. Veni Vidi Vici ne brille pas vraiment par sa subtilité, traitant de l'impunité des élites et du rouleau-compresseur moral des dérives capitalistes - comme on l'a déjà vu plein de fois auparavant.

VENI VEDI VICI (Critique)

Le film, malgré ses qualités esthétiques et son casting très réussi, manque alors d'un vrai fond à explorer, saisissant seulement son propos et évitant quelque peu de le développer plus en profondeur. A vouloir aller exclusivement à l'essentiel, Niemann et Hoesl empêchent leur long-métrage de s'envoler, tout en lui permettant de rester à hauteur de son ambition première : être une farce caustique et irrévérencieuse qui plombe ses personnages principaux en les dessinant en haut de leur piédestal doré. Malgré tout ce qui pèse sur eux, rien ne peut leur arriver - ce qui donne dès sa citation d'ouverture une idée claire de comment tout ça ne peut que se terminer.

VENI VEDI VICI (Critique)
S'il est parfaitement coincé à la surface de son propos, Veni Vidi Vici reste une expérimentation stylistique intrigante et ironique dont on aurait tout de même aimé voir plus. Sous les abords des performances vampiriques de Laurence Rupp, Ursina Lardi et Olivia Goschler, Julia Niemann et Daniel Hoesl signent à deux un film déséquilibré par sa retenue formelle qui parvient à atteindre sa cible lorsqu'elle sait où viser. Une proposition cinglante et inconstante à qui il ne manque qu'un certain degré de méchanceté pour exceller.

VENI VEDI VICI (Critique)

Titre Original: VENI VIDI VICI

Réalisé par: Daniel Hoesl, Julia Niemann

Casting : Olivia Goschler, Ursina Lardi, Johanna Orsini-Rosenberg ....

Genre: Comédie, Drame, Thriller

Sortie le : 18 septembre 2024

Distribué par: L'Atelier Distribution

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BIEN