Ode à la monstruosité
Raphaël, homme au physique atypique, est l’homme d’entretien d’un manoir sur lequel il veille. Il vit avec une mère acariâtre, et est l’objet sexuel à presque 60 ans de la postière usant de tous ses fantasmes avec ce monstre. La châtelaine, artiste parisienne, un jour débarque et la bête se prend d’amour pour la belle au point que l’artiste devient la muse du modèle. En effet, elle décide de sculpter cet homme aux atours de Golem qui en fait est d’une finesse relationnelle, d’une gentillesse et d’une sensibilité hors norme. La relation est déséquilibrée entre eux deux ; à se demander si le plus monstrueux des deux est bien celui que l’on croit.
Pour son premier long métrage, Anaïs Tellenne réalise un film d’une infinie poésie à la limite du rêve. On est surtout portée par le jeu des acteurs et surtout Raphaël Thiery par lequel passe toute l’émotion du film au travers une naïveté désarmante et un regard enfantin sur les choses de l’amour. Il est extrêmement touchant.
Cependant le scénario tourne trop vite en rond ; le contexte posé, les enjeux narratifs sont très vite affichés et résolus. On ne s’ennuie pas, la curiosité reste malgré tout présente. Même imparfait, une belle réussite pour un premier film.
Sorti en 2024
Ma note: 12/20