Le dernier des juifs

Par Dukefleed
N'est pas Mohican qui veut

Une mère et son grand fils de presque 30 ans vivent tous deux depuis toujours dans un appartement localisé dans un quartier historiquement juif. Le temps a passé, la synagogue a fermé, l’épicerie casher aussi ; la population arabe et musulman a pris place. Un sentiment d’insécurité et l’expérience du « Grand Remplacement » terrorise la mère qui veut partir. Le fils aimant cache à sa mère la réalité du délitement du quartier, le film prend parfois des accents de « Good bye Lénine ».

Noé Debré, scénariste et dialoguiste hors pair de la magnifique série « Parlement », met en scène son premier long métrage et nous fait profiter pleinement de ses qualités d’écriture. La loufoquerie et la dinguerie traversent le film de bout en bout. Avec beaucoup d’esprit et jouant du comique de situation, il traite du racisme, de l’antisémitisme sans angélisme. Il se joue des clichés avec beaucoup de finesse et prône au fond rien d’autre que la réconciliation entre les communautés et défend le vivre ensemble. Ce film se démarque aussi par son ton très particulier des films sur les juifs soit dans la franche comédie (Rabbi Jacob, La vérité, Un éléphant,…) soit politisés et partisans (Alaya,…). C’est une vraie bouffée d’oxygène dans un monde manquant souvent de légèreté pour traiter de ces sujets. Le duo Michael Zindel et Agnès Jaoui est une belle doublette pour porter ce film.

Nathalie Chifflet : « Burlesque et lunaire, Michael Zindel donne une vie simple à un menteur marrant aux idées saugrenues, dans une comédie douce absurde, sur fond de judaïsme loufoque. Agnès Jaoui est épatante, évidemment. »

Sorti en 2024

Ma note: 14/20