Premier long métrage de l'actrice Hafsia Herzi après une première expérience derrière la caméra avec son court métrage "Le Rodba" (2010). L'actrice a choisi de raconter le deuil d'une histoire d'amour justement parce qu'il s'agit d'un thème universel. L'actrice assume et assure son film en étant Productrice-réalisatrice-scénariste-actrice principale de son film comme elle l'explique : "Le film étant auto-financé (j'en suis la productrice !), je ne pouvais demander aux équipes de travailler bénévolement trois semaines d'affilée. On a donc tourné cinq jours par mois. Et sur quelle comédienne pouvais-je compter avec une telle organisation ? Moi, oui. C'était plus simple.Je l'ai produit avec mon argent. Et je me suis débrouillé avec les commerçants, les hôteliers, les restaurateurs... Tout le monde était adorable. J'aurais pu demander des financements, des aides... Mais je ne voulais pas perdre de temps. J'avais envie de réunir une troupe et de réussir un défi personnel."... Suite à l'infidélité de Rémi, Lila a du mal à accepter la rupture. Il lui annonce qu'il part en voyage pour se retrouver tandis que Lila tente de se reconstruire. Mais quand Rémi lui laisse entendre qu'il veut revenir Lila est encore plus paumée...
Hafsia Herzi qui se lance après avoir retrouver le réalisateur qui l'a révélée dans "La Graine et le Mulet" (2007), Abdellatif Kechiche pour le dyptique "Mektoub my Love" (2017-2019), et retrouve après "Le chat du Rabbin" (2011) de Joann Sfar et Antoine Delesvaux et le court métrage "Burqarnaque" (2015) celui qui est devenu un ami proche, Djanis Bouzyani et se retrouveront dans "Soeurs" (2020) de Yamina Benguigui et "Madame Claude" (2021) de Sylvie Verheyde, cette dernière joue aussi un petit rôle dans le film, la cinéaste-actrice Hafsia Herzi retrouve également son amie Lina Soualem, fille de Zinedine Soualem et Hiam Abbas après avoir tourné dans "Héritage" (2012) de cette dernière. Citons ensuite l'ex de Lila incarné par Jérémie Laheurte lui aussi révélé par Abdellatif Kechiche dans "La Vie d'Adèle" (2013) et vu ensuite dans "Voir du Pays" (2016) des soeurs Coulin ou "Juillet Août" (2016) de Diastème, Anthony Bajon alors tout juste remarqué dans "La Prière" (2018) de Cédric Khan et "Au Nom de la Terre" (2019) de Edouard Bergeon dans lequel joue aussi Samir Guesmi ici dans un petit rôle vu notamment dans "Aram" (2002) de Robert Kechichian, "Le Bal des Actrices" (2009) de Maïwenn ou "Gare du Nord" (2013) de Claire Simon, puis enfin Brice Dulin dans son premier film pour ce joueur pro du rugby à XV du Stade Rochelais... Dès les premières minutes on se dit que cette Lila/Herzi est une jalouse hystérique et ce, même si ses doutes se confirment. En effet, elle entre comme une voleuse dans un immeuble, espionne et attend comme une ado impatiente et surtout se permet de juger-agresser une jeune femme sans connaître sa position. On frôle l'hystérie d'une ado qui croit aimer à la folie alors qu'on est dans une relation de quelques mois façon tinder ou badoo.
Le pire arrive ensuite, quand Lila agit finalement de la même façon que Rémi/Laheurte, qu'on nous montre une drague de racaille à coup de "tu passes ton 06..." (?!) comme si c'était la grande classe, ne parlons pas des dialogues pitoyables ou insipides qui sont dans la veine du "06..." et on touche le fond avec le marabout sauveur d'histoire d'amour ! Logiquement on aurait dû avoir l'évolution de la rupture si calibrée par les psy et consort avec le déni, la colère, le marchandage (pour ne pas dire chantage), la dépression puis l'acceptation. Mais c'est le flou artistique notamment et surtout ça reste superficiel car on ne ressent entre autre aucune étincelle, aucune émotion, aucune passion entre Lila/Herzi et Rémi/Laheurte. Le film surnage grâce quelques jolies plans, quelques jolies passages le plus souvent avec Hafsia Herzi qui sait se mettre heureusement en valeur. Si on salue l'envie et l'ambition malgré le manque de moyens le résultat reste malheureusement médiocre et surtout inintéressant. Dommage.
Note :
06/20