Rocky V

Un grand merci à Warner Home Entertainment France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray 4k UHD du film « Rocky V » de John G. Avildsen.

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« Le combat n’est pas fini tant que la cloche n’a pas sonné »

En raison de séquelles physiques irréversibles, Rocky devient non seulement incapable de boxer professionnellement, mais aussi totalement ruiné. Rocky est donc de retour dans son quartier d’origine, au sud de Philadelphie, en quête d’un nouveau sens à donner à la vie. Il devient alors l’entraîneur d’un champion en devenir, Tommy Gunn, que Rocky prend sous son aile. Mais celui-ci ne va pas rester insensible à l’appât du gain et va quitter Rocky pour rejoindre les rangs d’un coach plus fortuné…

« Réveille-toi Rocky : la parade passe et on n’y est pas ! »

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Star du box-office hollywoodien des années 80 où il s’impose en parfait archétype de l’action man bodybuildé et survitaminé, Sylvester Stallone finit néanmoins la décennie sur les rotules. Avec à son actif et en moins de quinze ans de carrière, deux sagas à succès qui lui collent à la peau mais qui semblent clairement en bout de course (Rocky et Rambo) et une succession de films d’action aux succès commerciaux divers (« Over the top » sera un naufrage, « Cobra » sera décevant, tandis que « Tango et Cash » décrochera le jackpot). Dans tous les cas, l’acteur sait qu’il arrive à la fin d’un cycle et qu’il doit impérativement se réinventer, de la même façon que le fait déjà son meilleur rival, Arnold Schwarzenegger, en délaissant les films d’action pour les comédies (« Jumeaux », « Un flic à la maternelle »). Alors, quoi de mieux pour Stallone que de mettre fin symboliquement à son propre mythe ? Quatre ans après avoir terrassé l’ogre soviétique dans l’épique « Rocky IV », il décide de clore les aventures de son personnage iconique et matriciel en lui offrant une cinquième et ultime aventure. Histoire de s’affranchir une bonne fois pour toutes de son double de cinéma et de s’offrir la renaissance artistique à laquelle il aspire. Mais les producteurs refuseront catégoriquement la fin voulue par l’acteur, dans laquelle Rocky devait passer l’arme à gauche. Un désaccord artistique qui poussera même John G. Avildsen, réalisateur du premier opus de la saga et qui devait reprendre du service sur ce dernier film, à se retirer du projet en cours de route, laissant à Stallone le soin de finir tant bien que mal le film (sans en être crédité pour autant).

« Le respect ça se mérite »

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Et pourtant, il y avait de l’idée. Gladiateur des temps modernes, il était en effet temps pour Rocky de payer l’addition de ses années à prendre des coups sur le ring. Et celle-ci se devait d’être salée, tant physiquement (des lésions cérébrales qui empêcheront le boxeur de caresser l’espoir de remonter sur le ring) que financièrement (mal conseillé et abusé par son fiscaliste, les Balboa se retrouvent ruinés et retournent d’où ils viennent). Une chute vertigineuse qui le conduire à revenir à son point de départ, à savoir la rue et les bas-fonds populaires de Philadelphie. Sans possibilité ni perspective de pouvoir remonter la pente. Tout juste pourra-t-il espérer reporter ses espoirs et sa passion sur un jeune boxeur qu’il prend sous son aile et qu’il se propose d’entrainer. Avant que ce dernier ne le trahisse, en se laissant corrompre par les sirènes de l’argent facile promis par un promoteur sportif véreux, rêvant de tuer le père pour prendre sa place. A l’évidence, ce « Rocky V » dénote par sa tonalité de loin la plus sombre de la saga, du fait de l’absence de toute rédemption possible : les adversaires d’hier ne deviennent pas des amis (comme Apollo Creed), au contraire même, le fils prodigue se mue en un adversaire déloyal ; les combats se jouent désormais dans la rue avec pour seul enjeu de garder son honneur ; quant à son fils, il devra apprendre lui aussi à se battre comme son père pour espérer s’en sortir. En conclusion de sa saga, Stallone dresse un portrait peu reluisant du monde de la boxe professionnelle, tenue par une clique d’escrocs manipulateurs et corrompus, faisant leur beurre sur des athlètes qu’ils ne protègent aucunement. La success story américaine peut ainsi prendre fin : si Rocky a perdu de sa superbe, ses années au sommet ne l’ont pas changé et il reste à jamais le héros attachant du peuple. Cousin lointain des héros des films de Capra. La fin douce-amère laisse cependant le spectateur sur une note quelque peu frustrante et inconfortable, abandonnant le héros à un destin qu’il a pourtant essayé de fuir à tout prix. Drôle de fin pour un mythe, qui aurait sans doute mérité une conclusion plus percutante, à la hauteur de ses exploits et des émotions qu'il nous aura fait vivre.

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Le blu-ray 4k UHD : Le film est présenté dans un Master restauré 4k et  proposé en version originale américaine (DTS HD 5.1 et 2.0) ainsi qu’en versions française, italienne et espagnole (Dolby Digital 5.1). Des sous-titres français, anglais, italiens, espagnols et néerlandais sont également disponibles.

Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

Édité par Warner Bros. Entertainment France, « Rocky V » est disponible en steelbook bluray 4k UHD + blu-ray depuis le 24 juillet 2024.

Le site Internet de Warner Bros. Entertainment France est ici. Sa page Facebook est ici.