De James Watkins
Avec James McAvoy, Mackenzie Davis
Chronique : Speak no Evil est un thriller psychologique et horrifique diablement efficace, car malicieusement et méticuleusement construit.
Le réalisateur James Watkins capitalise pleinement sur l’ambigüe, pour ne pas dire inquiétante, bonhomie de Paddy, incarné magistralement par James McAvoy. Si l’acteur a prouvé par le passé qu’il avait un talent protéiforme, il confirme ici après Split qu’il possède un don pour les rôles de tarés psychotiques. Le scénario lui offre le temps nécessaire pour développer le personnage, qui peut lentement laisser infuser autour de lui une atmosphère cringe et malaisante.
Les choses se mettent en place pas à pas, de la rencontre des deux couples en Italie à la visite de Louise et Ben à Paddy et sa famille dans leur ferme isolée en pleine campagne anglaise.
L’angoisse monte progressivement, s’appuyant sur des personnages construits à partir d’archétypes sociétaux qui racontent beaucoup de leurs comportements. A travers Paddy, c’est une masculinité toxique et un virilisme passéiste qui sont pointés du doigt, alors que le couple américain représente une certaine bourgeoisie des grandes villes qui peut se montrer déconnecté du reste du monde.
Mais Speak no Evil n’est pas non plus un essai sociologique, son principal objectif est de nous foutre les jetons et il y parvient parfaitement.
Il se contient d’abord, misant sur le malaise provoqué par le caractère de plus en plus instable de Paddy puis il finit par exploser, déployant vraiment sa puissance horrifique dans un dernier acte tendu et haletant qui, s’il n’est pas à proprement surprenant (ce n’est pas le but) s’avère diaboliquement efficace.
Synopsis : Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d’une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar