…et s’endormir : 2h49 de sieste au programme
1947, dans une vieille et élégante bâtisse dans un parc arboré sous un temps automnal, un vieux monsieur reçoit un homme qu’il mandate avant de passer à trépas pour retrouver une fille sur une photo. Cette fille est la sienne et a été kidnappée par sa mère et emmenée en Chine depuis de longues années.
Et hop, nous voilà en 1990 ; la scène qui vient de se jouer est la scène d’un film inachevé après la disparition mystérieuse, car subite, de l’acteur jouant le détective. Acteur volatilisé et jamais retrouvé. Un film dans le film, une mise en abime du cinéma ; là, on comprend que ça va être un film de cinéphile se regardant le nombril… oups, regardant le cinéma.
Et hop nous voilà en 2012, une chaine de télévision réalise un programme enquête en vue de retrouver l’acteur et de comprendre cette disparation. Pour cela, on nous propose de suivre le réalisateur du film maudit et ami de jeunesse de l’acteur disparu. Ce film va se dérouler durant presque trois très, très très longues heures pour nous amener à découvrir le passé de ces deux-là : histoire de femmes, d’amour, enfant mort,… pour un suspense super artificiel et daté. Outre le temps automnale, ce film dépressif est poussiéreux et daté ; une impression d’un film sorti du passé. Le vieux metteur en scène (83 ans), avare en film (son 4ème long métrage seulement !!!), convoque Bunuel, mais rien n’y fait, son cinéma sent la naphtaline. La parabole entre le réalisateur de la fiction Victor Erice, ses difficultés à produire ses films, sa tentation de se retirer du monde, sa foi inébranlable dans le pouvoir démiurgique des images et les deux personnages du réalisateur, qui part à la recherche de son acteur évanoui, et de l’acteur qui, dans le film, était chargé de retrouver l’enfant disparu d’un vieillard moribond est vite comprise. Cette figure de style ne suffit pas à faire 2h49 de film.
Une ode au cinéma poussiéreuse et monotone qui parvient à nous faire tenir artificiellement les trois heures par une intrigue tout de même très légère. Même les cinéphiles risquent de s’ennuyer ferme. Un engouement de la critique que l’on du mal à s’expliquer
Sorti en 2023
Ma note: 7/20