Mother Land (2024) de Alexandre Aja

Par Seleniecinema @SelenieCinema

L'histoire est au préalable écrite par le duo Kevin Coughlin et Ryan Grassby qui ont signé auparavant les films "Mean Dreams" (2016) de Nathan Morlando et "The King Tide" (2023) de Christian Sparkes. Les droit s ont été acquis aussitôt pat la société de production 21 Laps Entertainment de Shawn Levy, fameux réalisateur de la trilogie "La Nuit au Musée" (2006-2014) ou plus récemment de "Deadpool et Wolverine" (2024) mais aussi producteur entre autre de "Kin : le Commencement" (2018) de Jonathan Baker et Josh Baker ou "Le Croque-Mitaine" (2023) de Rob Savage. Au départ la réalisation devait être assurée par Mark Domanek, réalisateur de "Photo Obsession" (2002) et "Auprès de Moi Toujours" (2010) avant qu'il ne quitte le navire pour raison inconnue. Finalement il est remplacé par le frenchy Alexandre Aja, spécialiste souvent efficace du genre depuis "Haute Tension" (2003) en passant par "La Colline a des Yeux" (2006) ou "Horns" (2014) et qui revient donc sur grand écran après son dernier film "Oxygène" (2021) siglé Netflix. Le rôle principal est offert à la star Halle Berry, qui aborde pour la première fois le genre horrifique, l'unique film s'en rapprochant étant sans doute l'oubliable "Gothika" (2003) de Mathieu Kassovitz. L'actrice en profite pour en être la co-productrice après être passé elle-même derrière la caméra avec son film "Meurtrie" (2020)... 

Depuis la fin du monde, June protège ses films Samuel et Nolan en les confinant dans une maison isolée en forêt, une forêt qui les nourrit et dans laquelle ils s'aventurent en étant constamment reliés à leur maison par une corde. Leur mère répète toujours à ses enfants dene jamais lâcher la corde, car seule la maison est un abri sûr contre le "Mal" qui règne sur Terre. Mais un jour, la corde est rompue... La maman est donc incarnée par Halle Berry  vue récemment dans "Moonfall" (2021) de Roland Emmerich et le film Netflix "The Union" (2024) de Julian Farino. Ses deux enfants sont joués par les jeunes Anthony B. Jenkins aperçu dans quelques séries TV dont "Chicago Med" (2021) et dans le film Netflix "The Deliverance" (2024) de Lee Daniels, puis Percy Daggs IV apparu dans la série TV "Les Derniers Jours de Ptolemy Grey" (2022) après lequel il retrouve donc l'acteur William Catlett vu dans "Force of Nature" (2020) de Michael Polish et "Abigail" (2024) de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Citons ensuite Matthew Kevin Anderson vu notamment dans "Trick'r Treat" (2007) de Michael Dougherty, "Big Eyes" (2014) de Tim Burton ou "A la Poursuite de Demain" (2015) de Brad Bird, Cadence Compton qui retrouve après la téléfilm "Les Chocolats de Cupidon" (2023) de David Weaver sa partenaire Christin Park apparue dans les séries TV "Charmed" (2018-2022) ou "Reginald the Vampire" (2022)... Le film débute bien avec une immersion horrifique directe et surtout on constate des décors magnifiques, assurément l'une des plus belles maisons isolées en forêt hostile du cinéma. Le travail sur les ombres et la lumière est très réussie et participe idéalement à l'atmosphère anxiogène et angoissante de ce qui reste un huis clos élargie. Notons que le Chef opérateur du film Maxime Alexandre, fidèle collaborateur de Alexandre Aja depuis les débuts. Le climax impose une fable cruelle et terrifiante à la façon des frères Grimm qui serait en pleine démence.

Au départ on peut tiquer sur la crédibilité qui entoure la corde, en effet, les cordes ne semblent pas si longues et pourtant il traverse la forêt sur des distances qui laissent perplexes. Mais on aime la symbolique (amour toxique ?!) et elle reste une bonne idée pour amener à la réflexion des enfants. On constate vite que la dimension horrifique repose essentiellement sur l'atmosphère et l'ambiance où le doute/suspense autour de la démence ou non de la mère reste la ligne directrice du récit. Par contre on devine trop facilement la conclusion finale mais on savoure le déroulement et notamment cet excellent rebondissement qu'on ne voit pas venir. Ca manque sans doute de jumpscares ou d'hémoglobines pour un pur film d'épouvante, en effet le film reste plus un thriller psycho-fantastique. Le dernier acte amène à plusieurs interprétations plus ou moins métaphoriques, c'est un peu trop confus mais esthétiquement le film imprime la rétine, la tension permanente entre peur, démence, doute ou instabilité psychologique convainc parfaitement grâce aussi et surtout à la performance de Halle Berry qui fait froid dans le dos. On mettra plus un bémol à l'un des garçons malheureusement ; le jeune Anthony B. Jenkins alias Sam est beaucoup moins convaincant que son camarade Percy Daggs alias Nolan. En conclusion, Alexandre Aja signe un thriller horrifique imparfait mais solide et assez intéressant pour passer un bon moment.

Note :                 

14/20