Joker : Folie à Deux

Par Lunarthemis

 Joker : Folie à Deux : De la descente aux enfers au chaos d'une suite infernale. 


Je reprends l'écriture après plus d'un an sans article, alors je vais faire dans la rapidité et pardonnez moi les digressions ou extravagances.

Ce nouvel opus, on retrouve Arthur Fleck, en prison dans une unité psychiatrique. Suite aux meurtres qu'il a perpétré, il va être jugé. Lors d'un déplacement dans l'hôpital psychiatrique d'Arckham, il fait la connaissance de Lee, une patiente qui va lui faire voir la vie en rose… ou rouge et vert. Leur relation va faire des étincelles et Arthur, sur le fil d'une condamnation à mort va tanguer entre l'enfer d'une réalité douloureuse et le paradis d'une vie rêvée d'enfer. Mais l'illusion ne fait pas tout et la vie aime nous joué des tours. 

Le premier film était un petit chef d'œuvre du même réalisateur, Todd Philipps. La bascule d'un homme qui a eu une vie de merde et dont la dernière crasse lui a fait péter un boulon. 

Ici, le curseur n'est pas le même. On a beau reprendre le matériel d'origine, le film prend une toute autre direction. 

Et c'est assez troublant. 

En effet, on ressort de la séance sans vraiment savoir si l'on a aimé ou pas le film. 

C'est un peu nébuleux. 

Je vais essayer de ne pas faire de spoiler !

Dans un premier temps, il faut savoir que c'est en parti une comédie musicale. Enfin, un film musical, on est loin de la comédie. 

Ensuite, de la dépression noire du fond d'une société qui martyrise sa base pour mieux faire briller ce qui est à son sommet, on passe à la chute d'une idole qui le fera briller voir exploser. 

Arthur représente la souffrance de toute une classe. Et son procès donne l'occasion à toute cette caste de pouvoir s'exprimer et d'être représentée. Mais cela s'arrête là. En effet, on fait surtout le bilan de la vie d'un homme qui a tout perdu, également le sens du réel après divers traumatismes depuis son enfance. 

La folie à deux est représentée par la relation que Arthur aura avec Lee, qui n'est autre que Harleen Quinzel, la fameuse Harley Quinn !

Lee est une fan du Joker. Elle idolâtre le personnage et fera tout pour se rapprocher de lui, vivre une vie différente au travers de la folie qui l'entoure. Elle va le pousser à s'affirmer, à s'ouvrir, à sourire. 

Elle va encenser sa folie. Elle va mettre le feu à tout ce qui lui reste. Littéralement. 

Je dirai que le rapport entre les deux personnages est inversé à ce que l'on attend d'eux habituellement. 

Le film fait peu de rapprochement avec l'univers de Batman, si ce n'est au travers du nom des personnages et de leur fonction. 

On reste sur la même approche du traitement de l'origine d'un personnage célèbrement vilain.

Mais la ressemblance s'arrête là avec le premier opus. Ce volet, de part la direction qu'il prend nous laisse dubitatif sur ce qu'il veut faire passer. Quel est le message qu'il veut nous faire entendre ? 

L'histoire est là. Les scènes de tribunal sont excellentes (j'ai adoré la première intervention du Joker ! Géniale). Mais même si les scènes de chants sont bonnes, elle sont loin de cadrer dans cet univers et elles ralentissent et cassent le rythme d'un film qui aurait pu s'épargner 30 minutes de numéro !

Alors oui, on pourrait extrapoler en disant que c'est pour mieux ressentir le malaise du personnage principal, d'être aussi perdu que lui entre réalité et imaginaire. Mais c'est tellement bizarre à la sortie que je ne leur en laisserai pas le crédit. Cette folie, je la leur laisse. 

C'est peut être le scénario qui nous laisse cette impression, mais l'histoire se tient. Alors, je ne saurai vraiment pas quoi en dire. 

En dehors de cette impression de bizarreté, le film est beau. C'est bien joué, bien réalisé, la photo est superbe et la musique excellente. 

Phillips nous offre un film loin du niveau de son premier et qui divisera le public. 

Joachim Phoenix reste un excellent acteur qui donne corps et âme à ce personnage torturé dans tous les sens. 

Lady Gaga est sous utilisée, clairement et l'histoire d'amour entre les deux personnages n'est pas la priorité du film. Alors folie à deux est plutôt folie à un et demi ! En dehors de ça, elle offre une belle interprétation et ses chansons sont excellentes ! J'adore la valse : Folie à deux et la chanson Happy mistake.



Le reste du cast réserve quelques surprises avec Brendan Gleeson, Zazie Beetz et Catherine Keener. 

La musique de Hildur Guðnadóttir est exceptionnelle comme pour le premier film

La dernière scène du film, que l'on voit venir de loin, ouvre des possibilités qu'il me tarde de voir expliquer à distance de la sortie du film !

Au total, Joker : Folie à deux est un film bien fait, mais dont l'ensemble laisse un arrière goût étrange. Il faut le voir car il est très bon et il faut que les gens se fassent leur avis. Et c'est en en discutant que l'on pourra peut être voir la lumière au bout du tunnel du cerveau du Joker ! 

Bon film ! 

Bande annonce :