Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Brisby et le secret de NIMH » de Don Bluth.
« Je ferais n’importe quoi pour sauver mon fils ! »
L’histoire de Madame Brisby, une gentille maman souris qui décide de remuer ciel et terre pour sauver sa famille de la charrue du fermier Fitzgibbon. En chemin, elle reçoit l’aide d’un corbeau en mal d’amour, d’une souris voisine et d’un grand hibou peureux. Malheureusement, Mme Brisby aurait besoin d’un miracle mécanique pour déplacer sa maison. Pour cela, elle doit affronter un mystérieux rat, se débarrasser d’un chat féroce et récupérer une amulette magique…
« Les âmes courageuses sont rares. Pour elles seules la pierre se réveille »
Émerveillé dès son plus jeune âge par la magie des films de Disney, Don Bluth développe très tôt un talent pour le dessin et réussit à se faire embaucher à dix-huit ans par le studio aux grandes oreilles. D’abord intervalliste (sur « La belle au bois dormant »), il gravit les échelons jusqu’à devenir animateur (sur « Robin des bois ») puis enfin directeur de l’animation (sur « Les aventures de Bernard et Bianca » et « Peter et Elliott le dragon »). Mais ne se sentant plus en phase avec la ligne artistique du studio, il finit par démissionner à la fin des années 70 pour mener ses propres projets en toute indépendance. Fondant sa société de production, il embarque avec lui quelques animateurs de Disney et travaille d’abord sur un moyen-métrage (« Banjo, le chat malicieux » en 1979) avant de se lancer dans la réalisation d’un premier long. Son choix se portera sur l’adaptation du roman « Madame Brisby et le secret de NIMH » (paru en 1971), premier volet de la saga littéraire des « Rats de NIMH », de Robert C. O’Brien. Un projet qui avait été proposé par deux fois au studio Disney qui l’avait toujours refusé. Le pari s’avèrera gagnant : sorti en 1982, « Brisby et le secret de NIMH » rencontrera un joli succès critique et, surtout, sera remarqué par Steven Spielberg qui décidera de produire les deux projets suivants de Don Bluth, à savoir « Fievel et le nouveau monde » (1986) et « Le petit dinosaure et la vallée des merveilles » (1988). A noter que « Brisby et le secret de NIMH » connaitra une suite presque vingt ans plus tard avec « La légende de Brisby » (1998), réalisé par Dick Sebast et destiné au marché direct-to-vidéo.
« On ne saurait ouvrir une porte sans en avoir la clé »
Il ne faut jamais se fier aux apparences. Surtout dans les films de Don Bluth. Et surtout pas dans « Brisby et le secret de NIMH » dont l’une des premières scènes – un oiseau s’emberlificote dans des ficelles en tentant de construire son futur nid d’amour – se révèle au départ plutôt amusante et badine. Car « Brisby » est en effet un récit profondément sombre et dramatique dans lequel une souris mère de famille tente de sauver son fils malade en refusant de l’abandonner derrière elle alors qu’un cataclysme se prépare. Ce qui la conduira sur des sentiers dangereux, l’obligeant à affronter ses propres peurs et à découvrir le secret de son défunt mari et d’une communauté de rats ayant en commun d’avoir subi des modifications génétiques après avoir servi de cobayes en laboratoire. D’une manière générale, le film de Don Bluth surprend tant par le fond que par la forme. D’une part parce qu’il signe là une formidable aventure épique dont le personnage principale est – chose quasi inédite alors dans l’univers du dessin-animé – une mère de famille sacrificielle. Sur le fond, il ose aussi s’aventurer sur des sujets moraux sensibles comme la maltraitance animale et les risques liés aux manipulations génétiques, qui plus est en visant des institutions existantes (en l’occurrence The National Institute of Mental Health, un institut public américain spécialisé dans la recherche sur les maladies mentales ayant pignon sur rue). Mais plus encore, c’est par sa noirceur inédite jusqu’alors dans la production animée de l’époque, que « Brisby et le secret de NIMH » se démarque véritablement. En effet, évoluant à la lisière du fantastique et de l’héroic fantasy, le film donne aussi bien à voir des scènes de maltraitance animale que des combats à l’épée où des personnages perdent la vie. Une vraie révolution, que Disney tentera de rattraper trois ans plus tard avec « Taram et le chaudron magique ». Ajoutons à cela une animation « à l’ancienne » des plus soignées, un casting de voix de grande qualité (Elizabeth Hartman, Dom DeLuise, Derek Jacobi, Peter Strauss et même la toute jeune Shannen Doherty) et des thèmes musicaux accrocheurs, autant d’éléments qui font de ce film une vraie pépite intemporelle.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une interview de Xavier Kawa-Topor, spécialiste du cinéma d’animation (2024, 27 min.) ainsi que d’un Making of d’époque (inédit, HD d’après scan 16mm, 52 min.) et d’une Bande-annonce.
Édité par Rimini Éditions, « Brisby et le secret de NIMH » est disponible en édition limitée combo blu-ray + DVD depuis le 24 juillet 2024.
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