Terrifier 2 (2022) de Damien Leone

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après le succès surprise du film d'horreur "Terrifier" (2017) à son échelle assez confidentiel au départ engrangeant au box-office plus du double de son budget le cinéaste Damien Leone a pu prévoir la suite avec un budget plus confortable de 250000 dollars en voyant aussi plus grand avec une durée qui passe de 1h25 à 2h18 ce qui est énorme pour un film d'horreur, ainsi que des décors plus ambitieux et beaucoup plus de protagonistes. Le premier film ayant été remarqué pour sa violence et son côté trash le cinéaste qui assume une fois de plus les postes de Producteur-réalisateur-scénariste-superviseur effets spéciaux et designer sonore, pousse le bouchon encore plus loin au point où plusieurs cas d'évanouissements et de vomissements lors des premières séances aux Etats-Unis. La presse généraliste s'en est fait écho et créa ainsi un buzz bénéfique pour le film qui a cumulé plus de 10 millions de dollars au box-office nord-américain. Le succès est digne des meilleurs succès des productions Jason Blum. Comme le premier film celui-ci est très logiquement interdit au moins de 16 ans... Après avoir ressuscité dans la morgue, Art le Clown revient dans la ville de Miles County. En attendant, Sienna Shaw se prépare pour la soirée de Halloween tandis que son frère développe une fascination pour Art le Clown...

Art le Clown est de nouveau incarné par David Howard Thornton vu entre temps dans "The Exigency" (2021) de Cody Vibbart et "The Dark Offerings" (2021) de Marcus Slabine. Il retrouve à l'affiche deux autres protagonistes du premier, le coroner interprété par Cory DeVal et Samantha Scaffidi apparue entre temps dans "Sam" (2017) de Nicholas Brooks, "Sarah Q" (2018) de John A. Gallagher et "Payback" (2021) de Joseph Mensch. L'héroïne est incarnée par Lauren LaVera est surtout apparue dans plusieurs séries TV et surtout dans de nombreux courts métrages, mais aussi aperçue dans le film "Wetlands" (2017) de Emanuele Della Valle, son jeune frère est joué par le jeune Elliott Fullam pour son premier rôle tandis que leur mère est jouée par Sarah Voigt apparue entre autre dans "Evol" (2016) de Mike Perrone ou "Ball and Vase" (2022) de Dave Baram. Citons ensuite Kailey Hyman apparue dans "Second Thoughts" (2019) de Larry Rosen, Casey Harnett aperçue dans "A Brief Case" (2012) de Nick Messersmith ou "Sins" (2022) de Jeremiah Kipp, Amelie McLain apparue dans "Transference" (2020) de Aditya J. Patwardhan, Chris Jericho catcheur pro déjà vu dans "Jay et Bob contre-attaquent... Encore" (2019) et "Killroy Was Here" (2022) tous deux de Kevin Smith, Charlie McElveen apparu dans "We've got Balls" (2013) de Cherie Kerr ou "La Flamme Rouge" (2021) des frères Brent Scott et Derek Maze, Tamara Glynn apparue dans "Halloween 5 : la Revanche de Michel Myers" (1989) de Dominique Othenin-Girard, "Daddy and Them" (2001) de Billy Bob Thornton ou dans la série Tv "Stuck" (2020), Felissa Rose Scream Girl du dyptique "Massacre au Camp d'Eté" (1983) de Robert Hiltzik ou dans "2 Jennifer" (2016) de Hunter Johnson et "Victor Crowley" (2017) de Adam Green puis Jonath Davis aperçu dans "Queens" (2020) de Andrew J. Fountain, "Maya & her Lover" (2021) de Nicole Sylvester ou "Killin Smallz" (2022) de Ray Martin... Le film débute aussitôt après la fin du premier opus. Logique mais pourtant on apprend qu'on est un an après pour un nouvel Halloween ; une maladresse narrative ou la plus grosse ellipse de l'histoire suit donc la morgue. Dès les premières minutes la dimension fantastique perçue à la fin de "Terrifier 1" se confirme, on pense logiquement à un autre clin d'oeil à Freddy Krueger de la franchise "Les Griffes de la Nuit" (1984) de Wes Craven. Le cinéaste continue à semer plusieurs références au genre horrifique, notamment quand l'héroïne regarde à la télé un film en noir et blanc, "La Nuit de tous les Mystères" (1959) de William Castle. On note que la photographie est plus soigné, le style s'imprime ainsi moins dans le vintage, s'expliquant sans doute par le budget plus conséquent.

Le plus décevant reste sans doute la partie rêve du début, elle semble trop gratuite et est trop longue. Le réalisateur avoue deux choses sur ce passage, d'abord qu'elle a surtout servi à faire apparaître ceux qui avaient contribué au financement participatif, puis permettrait de faire comprendre que l'héroïne est une sorte de Elue ce qui se confirme par la symbolique des ailes d'ange. Bref, la dimension du fantastique prend clairement le pas sur l'aspect fait divers sur un tueur en série psychopathe et il faut en prendre son parti si on veut pouvoir passer outre sur plusieurs passages invraisemblables, néanmoins, comme souvent le curseur monte trop haut à la fin du film... ATTENTION SPOILERS !... Déjà Art ressuscité c'est too much mais on adhère, mais ensuite le final genre heroic fantasay chez Marcel c'est non !... FIN SPOILERS !... Mais il y a des abus, si on est ok avec la fillette mini-Art on a bien du mal avec l'instinct de survie à toute épreuve des victimes, mais le pire, une fois de plus, reste le casting. Encore quelques personnages sont particulièrement mal joués par leurs interprètes. Niveau violence le film passe effectivement un cap, la durée et le nombre de protagonistes étant plus élevé le nombre de meurtres et de massacres augmentent d'autant, mais surtout il y a aussi un degré gore plus élevé. On rejoint le magazine Ecran Large : "Un gros bis gore et bancal, auquel on pardonne tout depuis qu'il est entré en effraction dans le petit monde de l'horreur américaine trop sage." Trash et sanguinolent au point de créer malaise et angoisse à un point qu'il faut déconseiller le film aux plus sensibles. Mais on savoure aussi les petits moment calmes, tout aussi malaisant mais décalé à souhait comme quand Art rencontre Sienna/LaVera dans la boutique ou quand Art le Clown joue à "Trick'r Treat" avec les enfants. Damien Leone offre une suite plus ambitieuse et plus audacieuse malgré quelques effets capillotractés mais c'est aussi ce qui permet de nous rappeler que ce n'est pas un snuff movie. 

Note :  

12/20