Artiste étant passé chez Disney et Dreamworks, le réalisateur Chris Sanders est déjà connu pour avoir co-signé les films d'animations "Lilo et Stitch" (2002), "Dragons" (2010) et "Les Croods" (2013), puis aussi le long métrage en live "L'Appel de la Forêt" (2020) après lequel le cinéaste revient donc à l'animation et chez Dreamworks pour ce nouveau projet. Il adapte le livre pour enfants éponyme (2016) de Peter Brown, qu'il connaissait après l'avoir découvert il y a des années en aidant sa fille à faire ses devoirs, et qu'il a ensuite repéré sur une liste de projets en développement chez Dreamworks : "Je n'en croyais pas mes yeux. J'ai tout de suite fait savoir que ce serait le prochain film que je voulais écrire et réaliser."... Un robot de l'unité Rozzum n°7134 alias "Roz" fait naufrage sur une île déserte. Il doit apprendre à s'adapter dans un milieu hostile pour lui. Mais petit à petit le robot crée des relations avec les animaux de l'île jusqu'à adopter plusieurs animaux orphelins... 

En V.O. le casting vocal est composé de Lupita Nyong'o vu récemment dans "Sans un Bruit : Jour 1" (2024) de Michael Sarnoski, qui avait déjà prêter sa voix dans "Le Livre de la Jungle" (2016) de Jon Favreau et qui retrouve après "Star Wars" (2015-2019) son partenaire Mark Hamill habitué du poste vocal depuis "Nausicaä de la Vallée du Vent" (1984) et "Le Chateau dans le Ciel" (1986) tous deux de Hayao Miyazaki et surtout connu ensuite en étant la voix du Joker dans plusieurs films d'animation avec Batman. Citons encore Pedro Pascal qui prête sa voix pour une première fois et vu dernièrement dans "Drive-Away Dolls" (2024) de Ethan Coen, Bill Nighy qui a déjà prêté sa voix plusieurs fois entre autre dans "Rango" (2011) de Gore Verbinski ou "Mission : Noël" (2011) de Sarah Smith, Stephanie Hsu qui a prêté sa voix dans le très chouette "Le Roi Singe" (2023) de Anthony Scacci, puis Ving Rhames qui prêtait déja sa voix dans "Lilo et Stitch" (2002) et dans ses suites direct video. En V.F. le casting est beaucoup moins prestigieux mais citons tout de même Sara Martins qui, outre de nombreux petits rôles sur petit et grand écran, fait du doublage voix en incarnant dans plusieurs films entre autre Rosario Dawson, Penelope Cruz ou Zoe Saldana et une première fois en animation pour "Planète 51" (2009) de Jorge Blanco, elle retrouve pour l'occasion après "Coup de Chance" (2023) de Woody Allen son partenaire Yannick Choirat vu cette année dans "Sous la Seine" (2024) de Xavier Gens ou "La Famille Hennedricks" (2024) de et avec Laurence Arné... Le film débute magnifiquement avec d'abord une qualité graphique bluffante, mêlant différentes techniques mais aussi en offrant une mise en scène digne d'un film Live. Les séquences entre terre et mer sont sublimes de netteté et de fluidité. Visuellement on est d'emblée saisi par le travail qui allie numérique ou dessin traditionnel. Surtout on aime le côté pictural moderne (fourrure du renard par exemple) qui se marie avec harmonie à un côté plus naturaliste (même si déçu par le design des oies une fois de plus beaucoup plus "déformé" que les autres animaux).

Niveau scénario on reste dans un film d'animation pour enfant, la simplicité du récit correspond donc à une fable plein de bons sentiments avec les leçons de morale habituelles. Néanmoins cette fois il y a un humour "macabre" qui fonctionne bien, un chouïa plus osé que les films d'animation en général et c'est très drôle. Ca fonctionne car c'est de l'humour qui ne prend pas les enfants pour plus bêtes qu'ils ne le sont, leur rapport à la mort est respecté et assumé avec des gags réussis et qui évite le côté redondant. Par contre l'humour s'estompe fortement dans sa seconde partie, par là même le scénario tombe dans l'écueil du twist de trop. Le plus décevant reste l'escale des oies lors de leur migration... ATTENTION SPOILERS !... des robots qui a priori ne peuvent faire du mal mais finalement si, surtout comment et pourquoi JoliBec serait apte à savoir gérer l'agression des robots et à conduire la formation des oies dans un contexte aussi hostile ?! Complètement invraisemblable et incohérent... FIN SPOILERS !... Ce dernier point coûte cher niveau note finale. Mais la thématique de l'Intelligence Artificielle reste efficace, le surréalisme fabuleux sur la puissance du coeur reste universel, les personnages sont touchants tout en rappelant les lois naturelles de la prédation (et donc de la mort) logiquement enjolivé pour les plus jeunes. L'émotion est bien là, humour-action bien géré avec une fluidité de tous les instants et esthétiquement le film vaut le coup d'oeil. Un très bon moment à conseiller.

Note :