Terrifier 3 (2024) de Damien Leone

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après le succès surprise de "Terrifier" (2017) et la confirmation de "Terrifier 2" (2022) auprès d'un public fan du genre, avec un succès au box-office exponentiel (x 2 pour le premier, x60 pour le second) le cinéaste Damien Leone a pu voir encore plus fort, encore plus grand et obtient un budget de 2 millions de dollars pour ce troisième opus. Vu le buzz et l'enthousiasme autour du phénomène plusieurs gros studios se sont montrés intéressés pour participer à ce 3ème opus mais le Producteur-réalisateur-scénariste-superviseur des effets spéciaux a refusé afin de garder son indépendance, ayant eu peur aussi et logiquement de devoir se censurer sur les effets gores et donc sur l'interdiction éventuelle. D'ailleurs le cinéaste a d'ores et déjà averti en qualifiant la scène d'ouverture de "très controversée". D'ailleurs, alors que les deux premiers films sont interdits au moins de 16 ans, celui-ci est interdit au moins de 18 ans ce qui est assez rare rejoignant ainsi les "Saw 3" (2006) de Darren Lynn Bouseman et "Saw 3D : Chapitre Final" (2010) de Kevin Greutert, "Philosophy of a Knife" (2008) de Andrey Iskanov ou "A Serbian Film" (2009) de Srdjan Spasojevic... Après avoir survécu à Art le Clown, Sienna et son frère tentent de reconstruire leur vie. Halloween est passé et ils pensent enfin laisser les massacres derrière eux surtout à l'approche des fêtes de fin d'année. Mais malheureusement, Art le Clown veut participer lui aussi à Noël...

On retrouve donc la fratrie jouée par Lauren LaVera vue depuis dans "Not for Nothing" (2022) de Tim Dowlin et Frank Tartaglia, "Chesnut" (2023) de Jac Cron ou "The Well" (2023) de Federico Zampaglione, puis Elliot Fullam qui a depuis joué dans la série TV "Get Rolling with Otis" (2021-2022). Ils retrouvent aussi Samantha Scaffidi, Chris Jericho et Kailey Hyman aperçue dans "Le Pire Voisin du Monde" (2022) de Marc Forster, puis surtout ils retrouvent Art le Clown toujours incarné par David Howard Thornton vu depuis dans "The Mean One" (2022) de Steven LaMorte et "Stream" (2024) de Michael Leavy dans lequel il retrouve Daniel Roebuck alias le Père Noël, remarqué dans "Le Fugitif" (1993) de Andrew Davis et sa suite "U.S. Marshall" (1998) de Stuart Baird et habitué au genre après entre autre "Destination Finale" (2000) de James Wong ou "Halloween" (2007) et "Lords of Salem" (2012) tous deux de Rob Zombie. Citons encore Margaret Anne Florence aperçue dans "Instinct de Survie" (2009) de Luiso Berdejo ou "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese, Krsy Fox réalisatrice-scénariste actrice des films "Frank" (2021) et "I Live Alone" (2021), Bryce Johnson apparu dans "God Bless America" (2011) et "Willow Creek" (2013) tous deux de Bobcat Goldthwait ou "Oppenheimer" (2023) de Christopher Nolan, Clint Howard aperçu dans "La Flamme Rouge" (2021) des frères Maze ou "The Old Way" (2023) de Brett Donowho, Bradley Stryker aperçu dans "Magazine Dreams" (2023) de Elijah Bynum, "Vindicte" (2023) de Sean McNamara ou "The Greatest Ever" (2024) de Steve Grimaldi, puis n'oublions pas le has been Jason Patric remarqué auparavant dans "Génération Perdue" (1987) de Joel Schumacher, "Sleepers" (1996) de Barry Levinson ou "Narc" (2002) de Joe Carnahan, et enfin n'oublions pas l'apparition de Tom Savini, légande du film d'horreur comme acteur et/ou réalisateur et/ou spécialiste des effets spéciaux de "Zombie" (1978) de George A. Romero à "Machete Kills" (2013) de Robert Rodriguez en passant par "Maniac" (1980) de William Lustig, "Wishmaster" (1997) de Robert Kurtzman ou "L'Armée des Morts" (2003) de Zack Snyder... Clairement Damien Leone a réfléchi, après le buzz des deux premiers on perçoit que le réalisateur-scénariste était désireux de ne pas tomber trop facilement dans la boucherie facile, avec un scénario qui s'attarde sur la famill et le retour à la vie (si on peut dire !). C'est salutaire mais ça crée aussi des longueurs et tombe sur les écueils habituels du "on te croit pas", "arrête de dire n'importe quoi", "tout va bien"... Qui restent aussi éculés qu'agaçants. L'ouverture donne le ton, le massacre commence fort et on salue encore le travail sur le maquillage et les effets visuels trash qui fait une filiation avec la belle époque des années 70-80 tout en améliorant l'effet hémoglobine (une gageure dans le genre).

D'ailleurs, le réalisateur a clairement choisi de revenir à un style et un grain vintage, comme le premier, alors qu'il avait atténuer cet aspect dans le deuxième opus. Il revient ainsi à un hommage au genre plus appuyé, avec plusieurs clins d'oeil dont le plus flagrant reste celui à "Shining" (1980) de Stanley Kubrick. Le bon point vient des meurtres où Art le Clown innove avec notamment une torture aux rats horrible (connue notamment dans certains camps de la mort), mais aussi un humour noir et cynique toujours aussi efficace. L'autre bon point reste la dimension fantastique, certe qui n'avait pas convaincu au départ mais qui s'avère finalement cohérent grâce à une évolution bien maîtrisée dont, surtout, le travail sur la psychologie de l'héroïne très convaincant. Mais ça pêche encore niveau acting, certains interprètes sont très très mauvais au point qu'on se dit que c'est forcément volontaire. Par contre, si le gore est assumé on ne voit pas ce qu'il y a de pire vis à vis des deux précédents opus, ni en qualité ni quantité, et donc l'interdiction au moins de 18 ans n'est pas très probant. Mais attention, le moins de 16 ans reste tout à fait valable et logique. En conclusion, Damien Leone réussit l'exploit d'offrir une trilogie solide, cohérente et évolutive avec du trash et du gore à foison mais qui s'avère moins pernicieux et/ou gratuit que les "Saw" (2006-2010) ou "A Serbian Film" (2009) grâce à un humour décalé salvateur. Dans le genre (on insiste !) c'est un très bon cru, malheureusement il faut s'attendre à une collection qui va évidemment et assurément signer un déclin dans la qualité... 

Note :  

13/20