Nouveau long métrage de l'argentin Demian Rugna, plutôt méconnu chez nous malgré plusieurs films déjà dont "La Ultima Entrada" (2007), "No Sabés con quien Estas Hablando" (2016) ou "Aterrados" (2017). Le film a fait sensation dans plusieurs festivals et a donc connu un joli buzz. Film interdit au moins de 16 ans... Après avoir découvert un cadavre mutilé près de leur propriété, deux frères apprennent que les événements étranges survenant dans leur village sont causés par un esprit démoniaque qui a élu domicile dans le corps purulent d'un homme. Le mal dont souffre ce dernier ne tarde pas à se répandre comme une épidémie, affectant d'autres habitants de la région...

 Les deux frères sont joués par Ezequiel Rodriguez vu dans le film "Enfance Clandestine" (2013) de Benjamin Avila mais devenu connu surtout avec les séries TV "La Flor" (2018) et "Terra Incognita" (2022-2023), puis Demian Salomon vu dans les films "Punto Rojo" (2021) et "Maria" (2023) tous deux de Nicanor Loreti ou "Natalia Natalia" (2022) de Juan Bautista Stagnaro. Citons ensuite Silvina Sabater vue dans "La Fiancée Errante" (2007) de Ana Katz ou "Alanis" (2017) de Anahi Berneri, Luis Ziembrowski vu dans "Vidas Privadas" (2001) de Fito Paèz ou "Los Sonambulos" (2022) de Paula Hernandez, Marcelo Michinaux vu dans "30 Noches con mi Ex" (2022) de Adrian Suar et dans "Toxique" (2021) de Claudia Llosa après lequel il retrouve son partenaire Emilio Vodanovich vu auparavant dans "Acusada" (2019) de Gonzalo Tobal, Federico Liss remarqué dans "Les Nouveaux Sauvages" (2014) de Damian Szifron, puis Jorge Pradoui retrouve Ezequiel Rodriguez après série TV "La Flor" (2018) et vu ensuite dans le récent "La Légende du Roi Crabe" (2022) de Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis... Bien qu'argentin avec une histoire qui se déroule en Argentine, le film débute comme un thriller social chez les Rednecks. Et doucement mais sûrement le récit dévie avec une montée en tension jusqu'à ce qu'on comprenne que le Mal est plus complexe qu'il n'y paraît. Dès le début on a plusieurs paramètres, plusieurs bonnes idées comme placé l'histoire au sein d'un groupe de marginaux, dans une région déjà sinistrée à tout point de vue sans qu'on sache tout du passé, et avec un Mal qu'on ne voit pas venir aussitôt sous couvert d'une épidémie qui pourrait être la Peste ou le Choléra.

Le scénario est assez original pour ne pas avoir à être relié directement à un autre film. Dans son déroulement, de ses causes et conséquences le film reste singulier et offre quelques surprises plus ou moins chocs qui vont faire effet. Mais le film est aussi inégal et bancal, d'abord parce qu'on ne peut s'attacher à aucun des protagonistes, les tares sont trop nombreuses pour qu'on soit toucher par eux malgré quelques passages légèrement émouvants vers la fin. Ensuite il y a quelques scènes qui laissent perplexes, souvent parce que les actions-réactions de personnages restent surréalistes voir pas naturels souvent quand ils réagissent à la mort d'un proche ou à un quelconque drame. Toutes les scènes ne permettent pas de tout saisir tant les personnages sont parfois hors sol. Néanmoins, l'atmosphère malaisant est très réussi, la panique est légitime et permet de bien percevoir la détresse et l'effroi. Les instants gores sont aussi très efficaces avec quelques passages particulièrement marquants, sans compter surtout la vraie idée géniale du film qui n'est pas anodine... ATTENTION SPOILERS !... l'apparition du premier infesté qui fera penser au "faineant" de "Seven" en 1996 de David Fincher), surtout l'attaque du chien sur la fillette,,ou la femme qui s'assène des coups de hâche, puis cette idée (fallait y penser !) où le Mal s'avère incapable de gérer le corps d'un autiste puisqu'il ne comprend pas la façon de fonctionner de ce cerveau ! Inédit et très efficace ... FIN SPOILERS !... Ainsi Demian Rugna signe un film d'horreur particulièrement prenant, sale et inconfortable (dans le bon sens du genre), ses maladresses ou incohérences restent largement compensées par des idées assez géniales pour passer un excellent moment fantastico-gore. A conseiller.

Note :