Nouveau et second long métrage de Lucas Bernard après "Un Beau Voyou" (2019), avec une idée qui lui a été soufflé par Florian Môle, auparavant chargé de production notamment sur les films "Né en 68" (2008) de Olivier Ducastel et Jacques Martineau, "De Vrais Mensonges" (2010) de Pierre Salvadori ou "Un Beau Dimanche" (2014) de Nicole Garcia, avant de se lancer comme producteur sur le court métrage "La Place du Mort" (2013) de Lucas Bernard suivi logiquement de son premier long. C'est donc Florian Môle qui lui propose une comédie romantique entre une hôtesse de l'air et un officier de marine, et précise : "Le problème récurrent de la comédie romantique, c'est qu'il faut identifier la bonne raison pour que les personnages ne soient pas ensemble..." Le réalisateur-scénariste précise qu'il s'est inspiré essentiellement du sens du rythme de Philippe De Broca, mais aussi de Billy Wilder et Steven Spielberg... Elle est officier dans un sous-marin tactique, il est steward, et se rencontrent lors d'une escale. Mais leur aventure doit s'interrompre, pas la même vie, pas les mêmes priorités, et elle doit embarquer pour un long périple. Mais voilà qu'il s'accroche, la poursuit, jusqu'à infiltrer le bâtiment militaire créant un brouhaha inédit au sein d'un sous-marin...
Lui c'est Marco et il est incarné par Pio Marmaï vu dernièrement dans le dyptique "Les Trois Mousquetaires" (2023) de Martin Bourboulon, "Une Année Difficile" (2023) de Eric Toledno et Olivier Nakache, "Yannick" (2023) et "Daaaaaali !" (2024) tous deux de Quentin Dupieux. Elle c'est Marian jouée par Eye Haïdara vue sur la même période dans "Brillantes" (2023) de Sylvie Gautier, "Hawaii" (2023) de Mélissa Drigeard, "Monsieur le Maire" (2023) de Karine Blanc et Michel Tavares ou "Barbès, Little Algérie" (2024) de Hassan Guerrar. Citons ensuite José Garcia vu tout récemment dans "Nous, les Leroy" (2024) de Florent Bernard et retrouve après "Le Torrent" (2022) de et avec Anne Le Ny son partenaire Victor Pontecorvo qui retrouve son réalisateur après "Un Beau Voyou" (2017) et vu également dans "Maryland" (2015) de Alice Winocour, "La Troisième Guerre" (2021) de Giovanni Aloi ou "Sous la Seine" (2024) de Xavier Gens. Citons ensuite Frédéric Maranber apparu entre autre dans "36 Quai des Orfèvres" (2004) de Olivier Marchal, "L'Amour aux Trousses" (2005) de Philippe de Chauveron ou "Elyas" (2024) de Florent Emilio-Siri, Tobias Nuytten aperçu dans "Le Collier Rouge" (2018) de Jean Becker ou "Marie-Line et son Juge" (2023) de Jean-Pierre Améris, Calixte Broisin-Doutaz surtout connu pour la série TV "En Famille" (2020-...) et aperçu dans le film "Les Passagers de la Nuit" (2021) de Mikhael Hers, puis Nicolas Lancelin remarqué dans la série TV "Un si Grand Soleil" (2018-2022)... Rappelons que les femmes sont autorisées dans les sous-marins français que depuis 2017, et aujourd'hui seules une vingtaine de femmes sont parmi les 1600 sous-mariniers de notre flotte nationale. La première chose qu'on note et qui s'avère particulièrement judicieuse, c'est d'avoir pu et su inverser les rôles. En effet l'hôtesse de l'air et l'officier de marine sont devenus un steward et une "officière" de marine cassant d'emblée les clichés respectifs autour de l'idée qu'on se fait de ces deux uniformes.
Ensuite, on constate que le cinéaste a également brisé les codes inhérents au film de sous-marin, à savoir les tons ternes et froids, la grisaille ou le travail sur les ombres et la promiscuité. Cette fois le cinéaste a préféré les tons et couleurs plus chatoyants, avec des rouges ou jaunes éclatants qu'on n'a pas l'habitude de voir sous les mers. C'est sans doute un peu trop parfois, surtout en y ajoutant les espaces pas si restreints du sous-marin mais c'est aussi ça qui permet de placer l'histoire sous l'égide du conte romantique avec tout le surréalisme qui va avec. Certe c'est un peu capillotracté, mais juste assez pour que le romanesque nous fasse voyager aussi à travers les sentiments amoureux d'un coup de foudre qui prend par surprise... ATTENTION SPOILERS !... D'ailleurs on pourra chipoter essentiellement sur de petits détails, comme le fait que pour oser poursuivre cette femme il aurait été plus crédible peut-être qu'il fasse bel et bien l'amour lors de l'escale... FIN SPOILERS !... Très bon point pour les seconds rôles, les petites trouvailles comme la partie chantée, et la liberté de vivre sa sexualité comme chacun l'entend. La vraie bonne surprise est que le film est juste assez court pour assumer un rythme de croisière soutenu sans être dans la précipitation, avec à tous les instants quelque chose qui fait avancer et évoluer les choses que ce soit dans l'action-réaction des faits et gestes ou par des dialogues pétillants qui allient d'ailleurs avec malice termes techniques et philosophie amoureuses. Il n'y a pas de gags à rire à à s'esclaffer, ce n'est ni potache ni intellectualisé, mais on sourit du début à la fin avec une histoire d'amour simple et efficace, qui donne envie d'aimer et d'être aimer avec toute la folie qui nous fait fantasmer sans qu'on veuille l'assumer ou l'avouer. Une très bonne surprise qui se déguste comme un bonbon, librement acidulé comme il se doit et sans parasites mielleux et/ou trop sérieux. A conseiller pour un "coup de je t'aime"...
Note :