Après des débuts dans le genre de la comédie pure comme "Ca$h" (2008) ou "600 Kilos d'Or" (2010), Eric Besnard a viré doucement mais sûrement vers des films plus ancrés dans la réalité, des comédies plus ou moins dramatiques comme ses récents "Délicieux" (2021) et "Les Choses Simples" (2023). Le cinéaste explique : "J'avais envie de poursuivre dans cette voie en abordant le concept de République. Qui dit République dit Troisième République et qui dit Troisième République dit éducation, un thème qui m'est cher depuis longtemps. L'idée de faire un film sur l'école de Jules Ferry puis sur les premières institutrices envoyées dans les campagnes et projetées dans un monde d'hommes à la fin du 19ème siècle est née ainsi." Eric Besnard est une nouvelle fois réalisateur-scénariste pour cette histoire qui reste fictive, Louise Violet est un melting-pot de plusieurs institutrices mais essentiellement inspirée par des documents et archives des années 20-30, le 19ème étant malheureusement pas assez documenté sur le sujet... 1889, l'école de la République est devenue obligatoire, laïque et gratuite. Un des rares instituteurs est une femme, Louise qui est envoyée dans un petit village reculé. Mais dans ce petit bout de province cette nouvelle politique scolaire n'est populaire ni chez les enfants ni chez les parents...
Cette nouvelle institutrice est incarnée par Alexandra Lamy vue récemment en caméo dans "Alibi.Com 2" (2023) de et avec Philippe Lacheau, puis dans "La Chambre des Merveilles" (2023) de Lisa Azuelos et "La Promesse Verte" (2024) de Edouard Bergeon. Le maire du village est interprété par Grégory Gadebois vu cette année déjà dans "Paternel" (2024) de Ronan Tronchot, "Les Chèvres" (2024) de Fred Cavayé et "Le Fil" (2024) de Daniel Auteuil puis surtout retrouve son réalisateur après "Délicieux" (2021) et "Les Choses Simples" (2023) à l'instar de l'acteur Jérémy Lopez qui était dans "L'Esprit de Famille" (2020) et "Délicieux" (2021) et vu depuis dans "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez et "Couleurs de l'Incendie" (2022) de et avec Clovis Cornillac. Citons ensuite Jérôme Kircher vu dernièrement dans "Un Hiver en Eté" (2023) de Laetitia Masson, "L'Eté Dernier" (2023) de Catherine Breillat et "Ma France à Moi" (2023) de Benoît Cohen, Patrick Pineau vu notamment dans "Un Coeur Simple" (2008) de Marion Laine, "Un Triomphe" (2020) de Emmanuel Courcol ou "Ogre" (2021) de Arnaud Malherbe, Annie Mercier vue dans "Magnificat" (2023) de Virginie Sauveur et "Le Consentement" (2023) de Vanessa Filho ou encore Manon Maindivide apêrçue dans "Irréductible" (2022) de et avec Jérôme Commandeur ou "Une Histoire d'Amour" (2023) de et avec Alexis Michalik... Rappelons que la loi concernant l'"instruction gratuite, laïque et obligatoire" dite loi Jules Ferry date de 1882, mais que l'histoire du film se situe en 1889 et est donc déjà en place depuis des années. On peut donc s'étonner que ce village n'avait encore aucune école statutaire.
En tous cas, comme souvent dans les films de Eric Besnard on apprécie le soin apporté aux décors/costumes, à cette reconstitution historique qui oscille joliment entre réalisme et image d'épinal. On apprécie aussi les personnages souvent bien croqués mais là par contre qui manque souvent de profondeur, trop caricaturaux restant sur la bonhommie facile et la franchouille passe-partout. Le véritable soucis est que le film est doté d'une scénario archi classique, convenue et qu'il n'y a absolument rien dans l'histoire qui va nous surprendre et/ou nous étonner. Une femme institutrice en 1889 c'est comme "Docteur Quinn" au far-west, ok on comprend et on sait déjà ce qu'elle va traverser. Idem les hommes sont travailleurs et rustres, bas du front mais ils restent fondamentalement bons... etc... Heureusement, les acteurs sont impeccables, la bonhommie (oui) de Gadebois est toujours un pur plaisir, et Alexandra Lamy campe une institutrice rêvée voire même fantasmée, les bons sentiments font du bien parfois et la nostalgie par image d'épinal rappelle qu'on n'a le droit de regretter l'époque d'antan.
Note :