LES ESPIONS DE LA TERREUR (Critique Mini-Série) Une authenticité qui donne la force à la série …

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SYNOPSIS : La traque des responsables des attentats de novembre 2015 met les services secrets français sous haute tension. Parmi eux, Lucie, agent anti-terroriste de la DGSI expérimentée et déterminée, se bat pour faire avancer l'enquête. Contre l'avis de sa direction, elle s'allie avec Malika, analyste chevronnée de la DGSE. De son côté, malgré la paranoïa qui règne au sein des services, Vincent, major à la DGSI territoriale de Lille, met tout en œuvre pour protéger sa nouvelle source et lui permettre d'infiltrer le cœur du djihadisme français. L'engagement sans limite de ces héros anonymes, prêts à tout pour protéger la France de nouvelles attaques, va mettre à mal leurs vies privées et réveiller des cicatrices profondes.

Comme le dit Franck Philippon, le créateur des Espions de la terreur, nous nous souvenons toutes et tous de ce que nous faisions le 13 Novembre vers 22H00 quand les portables se sont mis à crépiter. C'est bien ce point de départ et l'exacerbation de nos angoisses les plus ancrées qui servent de base narrative à cette mini-série. C'est son authenticité qui donne la force aux Espions de la terreur entre une restitution pointilleuse du réel et l'invention de personnages de fiction. La même que l'on retrouve dans l'ouvrage éponyme de Mattieu Suc, paru en 2018. Les espions de la terreur, c'est tout de suite hyper prenant, ce qui est presque la moindre des choses vu le sujet dont il est question. C'est la vue et la vie de l'intérieur des héros ordinaires et anonymes qui vont devoir faire face aux ignominies du 13 Novembre 2015. A la vue des images du Bataclan ou de Le belle équipe, les frissons de toute façon ne peuvent que nous parcourir intensément. Plus rien ne sera jamais comme avant.

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Avec Les espions de la terreur, nous sommes en quelque sorte à l'interstice de 24H Chrono (2001/2010) et du Bureau des légendes (2015/2020). Même s'il faut reconnaître que le dernier nommé a tué le match pour tout ce qui va concerner l'espionnage en matière sérielle. Pour autant Les espions de la terreur impose sa marque et n'a pas à rougir. On pourrait entrevoir un autre parallèle sur l'intensité émotionnelle dans l'action avec le film de Cédric Jimenez Novembre en 2022. On y retrouve le format du thriller à flux tendu. C'est toute la force des Espions de la terreur, c'est haletant, à multiples tiroirs et pourtant complètement dans le réel. Le format de 4 épisodes est presque trop bref, tant on aurait voulu que les intrigues, notamment des agents, des premiers comme des seconds rôles, soient poussées davantage. Tant il est passionnant de vivre l'engagement sans limite des fonctionnaires en question, avec évidemment des retentissements parfois fracassants sur leurs vies personnelles. Une vocation qui n'est pas l'objet ici d'une dissertation, mais juste qui s'impose comme une évidence. Tout comme le réel ou de degré d'effacement de celles et ceux qui dans l'ombre luttent pour la préservation de nos libertés, est anonyme autant que romanesque.

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Cet engagement du service public, ce véritable sacerdoce, est de plus en plus un vecteur chatoyant pour les scénaristes du petit comme du grand écran, et c'est très souvent une réussite car l'universalité de la grandeur des combats ordinaires mérite bien une inépuisable reconnaissance, au moins par ce canal. Les espions de la terreur ne déjoue pas la règle, et c'est une des forces de la mini-série. Ce qui est brillamment démontré dans Les espions de la terreur, c'est qu'un attentat déjoué, c'est tout ce qu'on ne voit pas. C'est cette traque sans relâche des terroristes du 13 Novembre pour éviter qu'ils y retournent. Même si l'on sait et la série le déploie aussi, que d'autres viendront et continueront. La lutte ne faiblira jamais pour les " taper ". Sur la mise en scène, elle épouse l'univers pleinement codifié de l'espionnage et de la traque. On est tout le temps avec la DGSI ou la DGSE, et comme eux, on respire peu. Le résultat immersif est puissant. Le casting est spectaculaire et très engagé. Fleur Geffrier et Rachida Brakni le mènent avec talent. La première est impressionnante dans sa raideur, sa froideur et elle semble à elle seule incarner presque comme une dévotion à sa cause. Elle est physiquement l'ancrage d'une force que l'on n'oublie pas. La deuxième est tout autant à fleur de peau mais c'est une émotion moins intériorisée, et tout aussi touchante au final.

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Rachid Guellaz, dans la source qui joue Minotaure tire aussi remarquablement son épingle du jeu, et nous embarque. Tout comme Louis-Do De Lencquesaing qui de toute façon, nous marque dans tout ce qu'il joue. Vincent Elbaz semble parfois dans un surjeu dispensable mais lui aussi nous amène à sa façon. Au final, Les espions de la terreur est presque frustrant dans son format court, car on en veut plus. On passe un vrai bon moment sériel, tout en étant forcément encore très marqués par la tragédie ce cette histoire encore très contemporaine.

Crédits : M6