Après un drame historico-artistique avec "Renoir" (2012) et un drame choral avec "Espèces Menacées" (2017) le réalisateur Gilles Bourdos a choisi un remake d'un thriller américain intéressant mais qui était passé quasiment inaperçu, à savoir "Locke" (2014) de Steven Knight. Réalisateur-scénariste Gilles Bourdos travaille à nouveau avec son ammi et collègue Michel Spinosa, les deux hommes réalisent leurs propres films mais co-produisent et co-écrivent ensemble et ce depuis leur court-métrage "Un Cadeau pour Noël" (1986). Gilles Bourdos reprend donc un film au concept casse-gueule, un seul acteur, un huis clos roulant et un temps réel...
Joseph Cross ressemble à son métier, solide comme du béton. Il a tout pour lui, mariage, enfants et professionnellement sur le point de signer le contrat de sa vie. Mais la veille alors qu'il est au volant de sa voiture il sait qu'il va devoir prendre une décision qui va bouleverser sa vie tandis que les appels téléphoniques se bousculent... Après Tom Hardy dans le film original, l'homme est en France incarné par Vincent Lindon, qui retrouve plusieurs partenaires à l'affiche mais dont seules les voix se font entendre, ainsi il retrouve Emmanuelle Devos après "La Moustache" (2004) de Emmanuel Carrière, "Ceux qui restent" (2007) de Anne Le Ny et "La Permission de Minuit" (2011) de Delphine Gleize, il retrouve après "Toutes nos Envies" (2011) de Philippe Lioret et "Mon Cousin" (2020) de Jan Kounen l'actrice Pascale Arbillot qui retrouve aussi après "Présidents" (2021) de Anne Fontaine l'acteur Grégory Gadebois qui retrouve son réalisateur et l'acteur Micha Lescot après "Espèces Menacées" (2017) et qui retrouve après "En Attendant Bojangles" (2021) de Régis Roinsard le jeune Milo Machado-Graner particulièrement remarqué dans "Anatomie d'une Chute" (2023) de Justine Triet, puis enfin n'oublions pas Cédric Khan réalisateur-acteur qui retrouve ainsi Vincent Lindon après "L'Avion" (2004)...
Le concept même de la construction narrative et formelle de l'histoire est une gageure en soit, mais Gilles Bourdos complique forcément la chose avec un remake car, disons-le de suite, comment réécrire et réinventer un tel scénario original ?! Dès le départ, on constate une très et trop grande similarité, et ce même visuel, avec les ombres et lumières avec le jaune et blanc des lumières. Les défauts de "Locke" sont simplement repris notamment et surtout le manque d'enjeu dramatique et un récit redondant avec une majorité d'appels qui ne sont que fâcheries ou débats ineptes. Le plus gênant est qu'on a l'impression d'être au bureau, la dimension très "administrative" et "technique" semble prendre plus de place que dans l'original. L'envie de voir ce film était quasi nul tant on ne voit pas le but ni la raison et se résume à savourer le jeu d'un Vincent Lindon qu'on sent ne pas franchement y croire. Le film ne dure que 1h15, et finalement n'apporte réellement et vraiment rien de plus à l'original, l'exemple même du remake facile et inutile.
Note :
09/20