Après le succès du film "Les Bronzés" (1978) de Patrice Leconte et ses 2,3 millions d'entrées France le producteur Yves Rousset-Rouard insiste pour lancer aussitôt la suite, que les membres se doivent d'assumer a priori par contrat, mais le succès semble avoir aussi faciliter le choix de la troupe d'abord réticente, mais sans aucun doute le cachet également puisque le producteur proposa 650 000 francs chacun ce qui fait une différence substancielle après les 10000 francs du précedent opus ! Le réalisateur-scénariste Patrice Leconte retrouve donc tous les membres du Splendid comme co-scénaristes, ou presque car seul Michel Blanc n'a pas participé à l'écriture n'étant pas convaincu par cette suite ce qui créa un certain froid au sein du groupe. Un premier petit couac sur un tournage qui fut plus compliqué et moins "festif". Il y eut ensuite des relations tendues avec la station du Val d'Izère dont le film ne cite jamais le nom, l'actrice Dominique Lavanant qui ne se sentait pas intégrée à la troupe notamment parce qu'elle était logé dans un autre lieu, sans compter, après tournage une mésentente entre Patrice Leconte et une partie de la troupe après la publication d'une interview où le réalisateur déclara "Je vaux mieux que les Bronzés font du ski" ; ce qui poussa d'ailleurs a annulé un "Bronzé 3 à New-York" pour se porter sur une prochaine adaptation qui va devenir "Le Père Noel est une Ordure" (1981) de Jean-Marie Poiré. Patrice Leconte et le Splendid se retrouveront néanmoins des années plus tard. Les scénaristes ont voulu écrire une histoire avec un "humour un peu plus grinçant que le premier film". Le premier montage faisait environ 2h15, il faut alors décidé de couper une bonne partie, à savoir une scène avec Martin Lamotte (qui disparaît alors de la suite) en patron de boîte de nuit, et une autre où les amis pensent au cannibalisme quand ils sont perdus en montagne. Résultat, malgré les difficultés de tournage le film est un succès avec 1,5 millions d'entrées France, un succès mitigé donc en salles car en-deça du premier mais la postérité placera cette suite à niveau supérieur du premier et les succès des diffusions télé en feront un film encore plus culte que l'original... Après le Club Med en Afrique, les amis se retrouvent pour les sports d'hiver. Les amis ont entre temps connu bien des changements dans leur vie privée. Les soucis sentimentaux demeurent centraux et ce, même quand on se perd en montagne !...
Toute la troupe du Splendid, toujours composée de Michel Blanc, Josiane Balasko, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Bruno Moynot, Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot sont donc de retour après avoir entre temps joués tous ensemble dans "Les Héros n'ont pas Froid aux Oreilles" (1979) de Charles Némès dans lequel ils retrouvèrent également Marin Lamotte et Roland Giraud, nouveau venu mais qui retrouvent certains après "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine" (1977) de et avec Coluche. Si Lamotte se retrouve ensuite coupé du montage final il retrouvera toute la troupe ainsi que Roland Giraud dans "Papy fait de la Résistance" (1983) de Jean-Marie Poiré ainsi que leur camarade Dominique Lavanant qui entre temps n'a pas chômé avec "Cause Toujours... Tu m'Intéresses !" (1979) de Edouard Molinaro, "I Love You, Je t'Aime" (1979) de George Roy Hill et "Courage Fuyons" (1979) de Yves Robert. Après le premier film on retrouve également mais dans des rôles différents Guy Laporte qui passe de chef de village à amant de l'épouse de Thierry Lhermitte, Michel Such qui retrouve après "Le Sucre" (1978) de Jacques Rouffio son partenaire Maurice Chevit acteur vétéran amant inénarrable de Dominique Lavanant vu entre autre dans "Sous le Ciel de Paris" (1951) de Julien Duvivier ou "Compartiment Tueurs" (1965) de Costa Gravas et qui retrouvera Patrice Leconte plus tard pour "Le Mari de la Coiffeuse" (1990), "Ridicule" (1995), "La Veuve de Saint-Pierre" (1999) et "L'Homme du Train" (2002). Citons encore deux comédiennes de café théâtre, Isabelle de Botton qui a connu les membres du Splendid sur le film "L'An 01" (1972) de Jacques Doillon, Véronique Barrault dite Coquillette avec la troupe du Café de la Gare avant celle du Splendid qui retrouvera plusieurs fois les acteurs du Splendid dans leurs prochains films, puis enfin n'oublions pas le moniteur de ski, Fernand Bonnevie qui était véritable moniteur à l'école du ski français et qui était réellement adepte d'un certain "planté de bâton" !... Le premier plaisir est celui tout simple de revoir toute la bande, qui ont bien évolué au point qu'on peut se demander combien il y a eu de temps depuis le Club Med en Afrique ?! Car on constate avant tout que les personnages ont bien changé et pas franchement en bien. Certains se sont bien embourgeoisés au point de s'imposer s'il le faut, certains cherchent l'amour ou ne le cherche plus quitte à choquer tandis qu'un autre est passé de cocufiant à cocufié.
L'idée de passer le plage estivale et exotique aux sports d'hiver est aussi logique que judicieuse, ce qui amène aussi des gags forcément nouveaux. Le scénario est aussi jouissif que le premier opus avec des scènes inspirées et toujours drôles. Il y a peut-être un chouïa moins de gags et un rythme un chouïa moins relevés notamment sur quelques passages un peu longuet avec la scène pourtant culte du télésiège qui aurait gagné à être un peu plus courte, comme la partie dans la grotte en salle d'attente. Mais évidemment le film surnage largement avec son lot de scènes cultissimes et hilarantes de la liqueur de crapaud (certains buvaient de la vraie liqueur !) à l'opération vétérinaire (cochon endormie donc vrais spasmes et donc fou rire mixé à la peur du réveil par Clavier font qu'il panique vraiment !) en passant par l'essayage au magasin de Popeye devant sa femme et son amant, ou encore la séquence du télésiège bloqué et la célèbre chanson de "Quand te reverrai-je...", qui devait pour l'anecdote être la fameuse chanson "Etoile des Neiges", mais les droits étant trop onéreux, Pierre Bachelet et Raymond Gimenès imaginèrent cet air avec les mêmes rimes ège/eu et en inversant la mélodie originale. Résultat un air culte qui nous trotte continuellement dans la tête. Les scènes fonctionnent souvent aussi bien visuellement qu'à l'oreille avec une nouvelle anthologie de répliques cultes, entre par exemple :
- "Si tu veux un conseil, oublie que t'as aucune chance. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher.",
- "Je crois que toi et moi on a un peu le même problème, c'est-à-dire qu'on ne peut pas vraiment tout miser sur notre physique... surtout toi !"
- "Vous savez ce qui ne va pas monsieur Dusse ? C'est le planté de bâton."
- "On va tous crever là parce que t'es qu'un con et t'es cocu. T'es cocu et t'en redemande !"
- "C'est quoi ces petits trucs blancs ? Ca c'est les vers. Comme ça y a de la viande aussi..."
En conclusion une comédie assurément drôle, que beaucoup considèrent même meilleure que le film original, ce que confirme les succès des rediffusions télé. Les deux films forment en tous cas trois heures de gags assurés à voir, revoir et à conseiller.
Note :