Après avoir été remarqué avec "Memphis Belle" (1990) et "Blessures Secrètes" (1993), et avant de signer le remake "Le Chacal" (1997) et le drame de guerre "Shooting Dogs" (2005) le réalisateur Michael Caton-Jones porte à l'écran l'histoire d'un héros écossais, Robert Roy MacGregor (Tout savoir ICI !), qui sera aussi connu grâce au fameux roman "Rob Roy" (1817) de Walter Scott. Mais il ne s'agit pas d'une adaptation littéraire, le film est tiré d'une scénario inspiré de la biographie, écrit par Alan Sharp connu pour avoir écrit quelques westerns comme "L'Homme sans Frontière" (1971) de et avec Peter Fonda, "Fureur Apache" (1972) de Robert Aldrich et "Un Colt pour une Corde" (1974) de Ted Kotcheff mais aussi "Osterman Week-End" (1983) de Sam Peckinpah. Doté d'un budget de 28 millions de dollars, le film va connaître un succès mitigé amassant seulement 60 millions au box-office international. On peut penser qu'il a pâtit d'un concurrent direct, une superproduction dont la promo annonce une histoire similaire sur un autre héros écossais, à savoir le célèbre "Braveheart" (1995) de et avec Mel Gibson qui va connaître un succès critique et publique énorme quelques semaines plus tard... Au XVIIème siècle, dans les Highlands, Robert MacGregor est le leader d'un clan de 200 villageois. Après avoir emprunté une forte somme au marquis de Montrose, il apprend qu'il a été escroqué et volé et se retrouve redevable. Mais bien décidé à comprendre et à dévoiler la vérité il va lutter pour laver son honneur, et malheureusement pas que pour le sien...
Le héros des Highlands est incarné par Liam Neeson vu dans "Mission" (1986) de Roland Joffé ou "Darkman" (1990) de Sam Raimi et surtout auréolé du succès de "La Liste de Schindler" (1993) de Steven Spielberg, et retrouvera plus tard dans "Marlowe" (2022) de Neil Jordan sa partenaire alias son épouse jouée par Jessica Lange star des remakes "King Kong" (1976) de John Guillermin, "Le Facteur sonne Toujours Deux Fois" (1981) de Bob Rafelson ou "Les Nerfs à Vif" (1991) de Martin Scorcese, et retrouve aussi dans "Don't Come Knocking" (2005) de Wim Wenders l'acteur Tim Roth vu dans "Reservoir Dos" (1992) et "Pulp Fiction" (1994) tous deux de Quentin Tarantino ainsi que dans "Little Odessa" (1994) de James Gray. Citons ensuite John Hurt acteur mythique aux quatre chefs d'oeuvre successifs avec "Midnight Express" (1978) de Alan Parker, "Alien le Huitième Passager" (1979) de Ridley Scott, "Elephant Man" (1980) de David Lynch et "La Porte du Paradis" (1980) de Michael Cimino, Brian Cox remarqué en Hannibal Lecter dans "Le Sixième Sens" (1986) de Michael Mann et qui est également à l'affiche la même année de "Braveheart" (1995), puis retrouvera dans "Le Sang des Templiers" (2011) de Jonathan English son partenaire Jason Flemyng qui sera remarqué surgrâce à "Arnaques, Crimes et Botaniques" (1998) et "Snatch" (2000) tous deux de Guy Ritchie, Eric Stoltz révélé juste avant avec les films "Killing Zoe" (1994) de Roger Avary, "Pulp Fiction" (1994) et "Les Quatre Filles du Docteur March" (1994) de Gillian Armstrong, puis enfin Andrew Keir dans son dernier rôle, grand acteur surtout réputé au théâtre mais dont on peut citer les films "Atlantique, Latitude 41°" (1958) de Roy Ward Baker, "Dracula, Prince des Ténèbres" (1966) de Terence Fisher ou "Mary Queen of Scots" (1971) de Charles Jarrott... Les paysages des Highlands font toujours leur effet, et dès le début on constate le manque de puissance de la musique (signée de Carter Burwell fidèle compositeur des frères Coen depuis "Blood Simple" en 1984 jusqu'au "Drive-Away Dolls" en 2024 de Ethan Coen). Cette musique trop effacée va encore plus manquée par la suite avec un film qui va manquer dans l'ensemble de souffle épique autant que de romanesque. Deux paramètres souvent essentiels dans ce genre. Ca reste le gros défaut du film.
La mise en scène reste académique et n'arrive jamais à soulever les foules et à donner de l'ampleur à ce biopic. D'ailleurs un biopic qui reste simple mais efficace, se focalisant sur le conflit qui reste au centre de la légende du héros. Le casting reste un atout majeur, Liam Neeson en géant des highlands fait son effet face au roquet vicieux Tim Roth, Jessica Lange est une femme de tête impressionnante d'abnégation et de résilience, et le face à face entre John Hurt et Andrew Keir est un duel savoureux bien servi par quelques joutes verbales cinglantes. Michael Caton-Jones signe un film historique intéressant et très bien, qui souffre encore aujourd'hui très logiquement de la comparaison avec "Braveheart" (1995) dont il n'a pas l'ampleur ni le souffle. Ca reste un très un bon divertissement qui ne manque pas de séquences marquantes entre dignité, humiliation, meurtre de sang froid, vengeance et justice. Un bon moment.
Note :
14/20