Tendre Poulet (1978) de Philippe De Broca

Par Seleniecinema @SelenieCinema

C'est le producteur Robert Amon qui propose à Philippe De Broca ce projet après avoir déjà collaboré sur plusieurs films. Le cinéaste surtout connu pour ces comédies d'aventure avec Jean-Paul Belmondo avec "Cartouche" (1962), "L'Homme de Rio" (1964), "Les Tribulations d'un Chinois en Chine" (1965), "Le Magnifique" (1973) et "L'Incorrigible" (1975) adapte donc le roman "Le Commissaire Tanquerelle et le Frelon" (1976) de Jean-Paul Rouland et Claude Olivier. Le Réalisateur-scénariste retrouve après "L'Incorrigible" et "Le Cavaleur" (1978) son co-scénariste Michel Audiard qu'on ne présente plus. Vu les libertés prisent avec le roman original le titre a également évolué au fur et à mesure de l'écriture avec au départ "Le Frelon", puis "La Commissaire a de Jolies Menottes" avant de finir avec le définitif "Tendre Poulet". Le film connaît un joli accueil avec un box-office France à 1,8 millions d'entrées, suffisant pour préparer une suite avec la même équipe pour le futur "On a volé la Cuisse de Jupiter" (1980)... Lise Tanquerelle, commissaire de police, rencontre par hasard Antoine Lemercier, vieille connaissance d'école devenu professeur et qui s'avère légèrement anarchiste. Ils se rapprochent tandis que la commissaire enquête sur des meurtres politiques, mais alors que Antoine s'impose de plus en plus il apprend le métier de Lise...

La commissaire est incarnée par Annie Girardot qui retrouve Audiard après "Elle cause plus... Elle flingue" (1972) puis De Broca après "Le Cavaleur" (1978), à l'instar de son partenaire, Philippe Noiret fidèle du réalisateur depuis "Les Caprices de Marie" (1970) et sur quatre autres films jusqu'au film "Le Bossu" (1997). Les deux acteurs se retrouvent sur une même affiche après "Les Amours Célèbres" (1961) de Michel Boisrond, "La Vieille Fille" (1972) de Jean-Pierre Blanc, puis plus tard "Souvenirs, Souvenirs" (1984), et bien sur il y aura entre temps la suite "On a volé la Cuisse de Jupiter" (1980) comme plusieurs autres camarades dont Paulette Dubost remarquée dans "Hôtel du Nord" (1938) de Marcel Carné et "La Règle du Jeu" (1939) de Jean Renoir, Anna Gaylor qui retrouve Annie Girardot après "Traitement de Choc" (1973) de Alain Jessua et qui est également une fidèle de De Broca avec pas moins de sept films entre "L'Incorrigible" (1975) et "Vipère au Poing" (2004) dont quatre en commun avec Catherine Alric. Citons ensuite Hubert Deschamps qui retrouve Noiret après "Zazie dans le Métro" (1960) de Louis Malle puis Girardot après "la Zizanie" (1978) de Claude Zidi, il retrouve aussi De Broca après "Le Magnifique" (1973) dans lequel jouait aussi Raymond Gérôme partenaire de Noiret dans "La Nuit des Généraux" (1967) de Anatole Litvak, puis acteur pour De Broca également dans "Le Magnifique" (1973), et retrouve après "L'Animal" (1977) de Claude Zidi l'acteur Georges Riquier qui jouait auprès de Noiret dans "Que la Fête commence..." (1974) de Bertrand Tavernier, citons encore Roger Muni qui retrouve aussi Girardot après "Traitement de Choc" (1973), et retrouve plusieurs membres de l'équipe après "Le Magnifique" (1973) et "L'Incorrigible" (1975). Citons Roger Dumas qui retrouve De Broca après "L'Homme de Rio" (1963) dans lequel jouait Simone Renant qui retrouve Girardot après "Un Homme qui me Plaît" (1969) de Claude Lelouch, Henri Czarniak qui retrouve après "Boulevard du Rhum" (1970) de Robert Enrico l'acteur Guy Marchand vu dans "L'Hôtel de la Plage" (1977) de Michel Lang retrouvant ainsi Francis Lemaire qui retrouve de son côté après "La Gifle" (1974) de Claude Pinoteau son partenaire Georges Wilson qui retrouve lui aussi De Broca après "Le Farceur" (1960) et "Les Sept Péchés Capitaux" (1962), Jacques Boudet qui retrouve De Broca et les actrices Anna Gaylor et Catherine Alric après "Julie Pot de Colle" (1976), Alain David qui retrouvera Noiret dans "Les Ripoux" (1984) de Claude Zidi, Jacqueline Doyen qui retrouve Noiret après "Zazie dans le Métro" (1960), puis enfin n'oublions pas la voix Off de Michel Audiard pour le Mainate... 

Le début du film n'est pas sans rappeler l'accident le plus culte du cinéma français avec la fameuse 2CV dans "Le Corniaud" (1965) de Gérard Oury, mais en moins drôle et en plus anecdotique. Ce qui fonctionne d'abord c'est le couple Girardot-Noiret dont la complicité est évidente, et surtout leur personnage respectif où madame policière doit gérer un homme qui lui plaît mais anti-flic par principe. L'équilibre entre leur osmose comme prémices amoureux et ce décalage post-soixante-huitard du prof offre une partition savoureuse. L'enquête n'est pas en reste, qui nous balade joyeusement au sein des moeurs légères de nos politiques. Par contre les dialogues de Audiard sont, une fois n'est pas coutume, un peu trop sages et n'offrent pas de répliques ou de joutes verbales réellement marquantes. Le plus gênant sont les nombreux faux raccords et autres maladresses (micros, caméras...etc), notons entre autre l'accident lui-même où Noiret tombe avant même qu'il y ait un choc, où l'acteur qui ne sait pas conduite mais finalement qui sait (?!). La comédie romantico-policière surnage donc surtout à cause du couple et de son duo truculent et des seconds rôles pittoresques qui créent un ensemble conduire bien équilibré. Un film sympathique donc, ni plus ni moins.

Note :                 

12/20