Après le classique des classiques "Le Magicien d'Oz" (1939) de Victor Fleming ou le plus récent et disneyien "Le Monde Fantastique de Oz" (2013) de Sam Raimi, mais on peut aussi citer "The Land of Oz" (1910) de Otis Turner ou "Oz, un Monde Extraordinaire" (1985) de Walter Murch, voici une nouvelle aventure au Pays d'Oz inspiré par les nombreux romans initié par "Le Magicien d'Oz" (1900) de L. Frank Baum. Mais cette nouvelle aventure est avant tout l'adaptation de la comédie musicale de Broadway "Wicked" (2003-...) de Stephen Schwartz et Winnie Holzman elle-même tirée du roman éponyme (1995) de Gregory Maguire. Dès 2004 il est question de porter la comédie musicale sur grand écran, mais la production prend du retard, et bien qu'annoncée pour 2016, le retard est telle qu'est lancée avant l'autre succès de Broadway "Cats" (2019) de Tom Hooper, mais l'échec retentissant de ce dernier ajouté à la pandémie de Covid font que les années ont passé. L'auteur Stephen Schwartz était au départ celui qui devait dirigé également le long métrage mais un soucis de calendrier poussa la production à choisir un nouveau réalisateur et le choix se porta sur Jon M. Chu connu pour ses comédies musicales au cinéma "Sexy Dance 2" (2008), "Sexy Dance 3D" (2010) ou le plus singulier "D'où l'on Vient" (2021). Le scénario adapté est signé logiquement de Winnie Holzman qui, avant Broadway, créa la série TV "Angela" (1994), puis avec Dana Fox autrice des Rom Com "Jackpot" (2008) de Tom Vaughan ou "27 Robes" (2008) de Anne Fletcher et surtout des plus récents "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie et "Le Secret de la Cité Perdue" (2022) de Aaron et Adam Nee. Le projet est ensuite prévu en deux films qui sont tournés simultanément, comme c'est souvent le cas dans les cas de dyptiques depuis les "Kill Bill" (2003) de Quentin Tarantino... Au Pays d'Oz c'est la rentrée scolaire à l'université de Shiz. Elphaba est une jeune étudiante incomprise à cause de la couleur verte de sa peau mais elle ne se doute pas encore de l'étendue de son pouvoir, elle rencontre Glinda, aussi populaire que privilégiée avec qui elle va devenir amie. Mais leur rapport avec le Magicien d'Oz va mettre à mal leur amitié et leur chemin va malheureusement s'éloigner...
Ephalba à la peau verte est jouée par Cynthia Erivo vue dans "Harriet" (2019) de Kasi Lemmons, "Chaos Walking" (2021) de Doug Liman ou "Pinocchio" (2022) de Robert Zemeckis, tandis que Glinda est interprétée par Ariana Grande, pop star qui retrouve Jon Chu après "Jem et les Hologrammes" (2015) malgré son caméo coupé au montage, apparue en caméo également dans "Zoolander 2" (2016) de et avec Ben Stiller et vue dans "Don't Look Up" (2021) de Adam McKay. Le Magicien d'Oz est incarnée par Jeff Goldblum vu récemment dans "Jurassic World : le Monde d'Après" (2022) de Colin Trevorrow et "Asteroid City" (2023) de Wes Anderson. Citons ensuite Michelle Yeoh dont les derniers films sont "Transformers : Rise of the Beats" (2023) de Steven Caple Jr. où elle est prête sa voix à Airazor puis "Mystère à Venise" (2023) de et avec Kenneth Branagh, Jonathan Bailey vu dans "Mémoires de Jeunesse" (2014) de James Kent, "The Young Messiah" (2016) de Cyrus Nowrasteh ou "Le Jour de mon Retour" (2018) de James Marsh, Sharon D. Clarke connue pour sa voix depuis la comédie musicale à Londres "We Will Rock You" (2002) et apparue au cinéma dans "Rocketman" (2019) de Dexter Fletcher, elle prête donc sa voix à l'instar de Peter Dinklage célèbre pour la série TV "Game of Thrones" (2011-2019) vu récemment dans "The Toxic Avenger" (2022) de Macon Blair et retrouve après "Joyeuses Funérailles" (2007) de Frank Oz (rien à voir avec le conte !) son partenaire Andy Nyman vu entre autre dans "The Passenger" (2018) et "Jungle Cruise" (2021) tous deux de Jaume Collet-Serra, Keala Settle aperçue dans "Ricki and the Flash" (2015) de Jonathan Demme et surtout remarquée dans "The Greatest Showman" (2017) de Michael Gracey, puis enfin notons les caméos pour les stars de Wiz-o-Mania de Idina Menzel et Kristin Chenoweth, interprètes originales des deux héroïnes à Broadway, puis de Stephen Schwartz producteur-auteur en garde de la Cité d'Emeraude... Précisons que cette version en comédie musicale est officiellement tiré du roman (1995)de Maguire mais reprend de nombreux éléments de l'oeuvre originale (1900) de Baum créant ainsi une version "révisionniste", mixte et hybride entre les différentes sources. Par exemple, plusieurs personnages ont des noms différents entre les deux oeuvres originelles, tandis que les divisions religieuses et/ou poliitiques sont ici très peu présentes. Le prologue du film impose d'emblée le principe narratif du flash-backs qui reste un choix superflu tant le film aurait pu débuter directement avec l'enfance des deux sorcières. On comprend dès les premières minutes que l'histoire va reposer sur les incompréhensions et/ou les caractères qu'antagonistes et caricaturaux des deux héroïnes. La plus pimbêche et superficielle sera donc la gentille sorcière, la plus vertueuse assoiffée de justice sera évidemment la future méchante sorcière. Résultat, Glinda/Grande est d'abord antipathique, puis tête à claques, Ephalda/Erivo est logiquement celle qui nous touche étant victime d'injustice.
Un scénario très disneyien donc, aussi limpide que linéaire, puis avec des parties musicales toujours aussi interchangeables vis à vis du styles Broadway. Les chansons manquent de personnalités, toutes sur un même style. On notera aussi les parties ou la cacophonie règne jusqu'à ne pas toujours comprendre les paroles. Par contre les chorégraphies sont plutôt joyeuses, inspirées, de vraies bulles de champagne. Les décors sont empreint de magie, colorés et acidulés à souhait idéal pour servir d'écrin au conte, mais le plus impressionnant reste les costumes magnifiquement diversifiés. Dans l'intrigue on constate malgré tout quelques erreurs ou choix discutables... ATTENTION SPOILERS !... Comment l'action de Elphaba en cours d'Histoire peut-elle être complètement occultée ensuite par les autorités de l'école ?! Comment croire en un Magicien d'Oz qui serait soudain méchant ?!... FIN SPOILERS !... Mais si la première partie a bien du mal à séduire on se laisse finalement petit à petit se faire envoûter par la magie ambiante, la complicité toute en nuance et en ambiguité entre les deux sorcières fonctionne à merveille jusqu'à cette séquence finale, à la fois adieu et un au revoir émouvant et fatidique qui reste la plus belle scène du film. En conclusion un style Broadway calibré qui sonne déjà vu mais un conte universel et flamboyant qui tient ses promesses.
Note :
13/20