Blitz (2024) de Steve McQueen

5ème long métrage de Steve McQueen après "Hunger" (2008), "Shame" (2011), "Twelve Years a Slave" (2013) et "Les Veuves" (2018). Entre temps le cinéaste n'a toutefois pas chômé avec le premier volet de la série TV "Small Axe" (2020) et le documentaire "Occupied City" (2023). Pour son nouveau film de fiction donc le réalisateur-scénariste s'intéresse à la Seconde Guerre Mondiale et plus précisément au Blitz (Tout savoir ICI !). Le film est une production siglée Apple+ et est avant tout prévue pour être diffusée sur la plateforme. Néanmoins, au vu des différentes législations le film sort en salles dans quelques pays dont la France pour seulement deux jours (?!). Le film est à sa sortie aux Etats-Unis déconseillé au moins de 13 ans... Vivant à Londres alors victime des bombardements de la Luftwaffe au début de la Seconde Guerre Mondiale, Rita envoie son jeune fils, George, 9 ans se réfugier dans la campagne anglaise. Mais aussitôt arrivé George est déterminé à retourner auprès de sa mère et de son grand-père Gerald dans l'est de Londres. Prévenue et folle d'inquiétude, Rita part à sa recherche... 

George est interprété par le jeune Elliott Heffernan pour la première fois au cinéma, tandis que sa mère est incarnée par Saoirse Ronan vue dans "Ammonite" (2021) de Francis Lee, "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson ou "The Outrun" (2024) de Nora Fingscheidt et retrouve après "Coup de Théâtre" (2022) de Tom George son partenaire Harris Dickinson vu dans "Sans Filtre" (2022) de Ruben Östlund, "Là où chantent les Ecrevisses" (2022) de Olivia Newman et "Iron Claw" (2023) de Sean Durkin. Citons ensuite Leigh Gill remarqué dans le dyptique "Joker" (2019-2024) de Todd Phillips, Erin Kellyman apparue dans "Solo : a Star Wars Story" (2018) de Ron Howard ou "The Green Knight" (2021) de David Lowery, Stephen Graham déjà habitué aux guerres mondiales après entre autre "Cheval de Guerre" (2011) de Steven Spielberg, "HHhH" (2017) de Cédric Jimenez et "USS Greyhound" (2020) de Aaron Schneider, et retrouve après "La Taupe" (2011) de Tomas Alfredson sa partenaire Kathy Burke surtout connue pour ses collaborations auprès de Gary Oldman dans "Sid et Nancy" (1986) de Alex Cox et "Ne pas Avaler" (1997) de Oldman, Paul Weller rocker fondateur du groupe The Jam pour son premier rôle au cinéma, Benjamin Clementine apparu dans "Dune" (2021) de Denis Villeneuve, puis enfin Hayley Squires aperçue dans "Moi, Daniel Blake" (2016) de Ken Loach, "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021) de Will Sharpe ou "Beau is Afraid" (2023) de Ari Aster... Le film débute dans l'enfer du Blitz comme pour pouvoir résumer en une image ce que le déluge des bombes peut faire. Mais ensuite on constate vite que le réalisateur a bizarrement préféré un film à l'esthétisme très et trop propret, c'est la guerre mais tout est lisse, sage, propre et aseptisé. Les vêtements sont tous impeccables, outre quelques ruines bien disposées rien ne semble dépassé jusque dans le maquillage des ouvrières toutes aussi coquettes que pour des danseuses de cabaret. La photographie n'est pas en reste, magnifique au point que chaque plan est une beauté plastique indéniable, malheureusement qui appuie aussi le côté pimpant de l'ensemble.

L'aventure à niveau d'enfant est évidemment touchant mais le réalisateur-scénariste se repose sur un récit cousu de fil blanc. Mais le pire n'est pas le côté enfant mais bien le côté adulte. Le scénario est construit en deux parties parallèles, alors que l'enfant tente de revenir vers Londres la maman travaille, firte et fait la fête. Mais le film se focalise essentiellement sur les personnages noirs en fait, le cinéaste se sert du blitzkrieg et de l'enfant pour dénoncer simplement le racisme et il ne fait pas dans la dentelle. Plus ou moins juste ou nécessaire quand il s'agit d'une scène ou deux mais l'accumulation crée surtout tous les clichés et les raccourcis du genre jusqu'à cette scène du drap ridiculement bien-pensante - logique de chercher ne serait-ce qu'un bout d'intimité dans cette situation ! Irritant, facile et caricatural. Mais il existe aussi des passages peu vraisemblables ou mal intégrés comme de chanter en pleine nuit alors qu'on vient de rappeler le couvre-feu ou la "révélation" des marionettes. C'est un film dont le véritable défaut est que le réalisateur hésite, ne semble jamais savoir vers quel genre allé ; conte initiatique, film de guerre, drame, on devinerait même qu'il a peut-être pensé à une comédie musicale, pourquoi pas ?! Finalement tout est donc le c.. entre deux chaises et on reste sur notre faim. 

Note :  

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09/20