Le projet part d'un scénario de Simon Moore, qui venait de signer "Faute de Preuves" film passé quasi inaperçu mais qui signera plus tard quelques séries TV ou le film "Traffic" (2000) de Steven Soderbergh, dont les droits ont été acquis par Tristar Columbia qui propose le film à Sharon Stone, nouvelle star qui a explosé grâce à "Basic Inctinct" (1992) de Paul Verhoeven justement produit par Tristar. La société de production offre à la nouvelle égérie de Hollywood de choisir ses partenaires et même le réalisateur. Sharon Stone précise : "Ils m'ont envoyé une liste de réalisateurs. Je leur ai envoyé la mienne. Elle ne comportait qu'un seul nom : Sam Raimi." Ce dernier était alors surtout connu pour la trilogie culte "Evil Dead" (1981-1993), et explique : "Je n'y croyais pas. J'avais envie de la rappeler et de lui demander si elle était sûr d'avoir appelé la bonne personne. Mais je ne l'ai pas fait." Par là même, la star choisit également ses partenaires et impose entre autre un certain Leonardo Di Caprio. Malgré un casting quatre étoiles dont des stars en devenir, avec un budget confortable de 32 millions de dollars le film sera une déception au box-office Monde amassant moins de 47 millions de dollars dont 700000 entrées France... 1881, la ville de Redemption est sous la coupe de Herod, au passé criminel et qui organise tous les ans un concours de duels avec une récompense énorme à la clef. Jusqu'à présent, Herod a toujours gagné mais cette année il y a pour la première fois Ellen, une femme mystérieuse, puis surtout malgré les réticences de Herod son fils The Kid sest également inscrit certain de battre son père...
La femme est évidemment interprétée par Sharon Stone qui impose également sa meilleure performance cette même année dans "Casino" (1995) de Martin Scorcese. Herod est incarné par Gene Hackman qui est alors en plein bouchon western entre "Impitoyable" (1992) de et avec Clint Eastwood, "Geronimo" (1993) de Walter Hill et "Wyatt Earp" (1994) de Lawrence Kasdan, puis retrouve pour l'occasion après "Mississippi Burning" (1988) de Alan Parker et "La Firme" (1993) de Sydney Pollack son partenaire Tobin Bell qui sera surtout culte des années plus tard dans la saga "Saw" (2004-2023). Citons ensuite le fils Herod joué donc par Leonardo Di Caprio choisit par Sharon Stone après avoir vu "Gilbert Grape" (1993) de Lasse Hallström, la star retrouvera le far-west avec "Django Unchained" (2012) de Quentin Tarantino et "The Revenant" (2015) de Alejandro Gonzales Inarritu, et retrouvera dans "Mensonges d'Etat" (2008) de Ridley Scott son partenaire Russell Crowe acteur australien de "Romper Stomper" (1992) de Geoffrey Wright qui joue là dans son premier film hollywoodien avant de retrouver lui aussi le western avec le remake "3h10 pour Yuma" (2007) de James Mangold et "Le Gang Kelly" (2019) de Justin Kurzel. Citons ensuite Lance Henrikssen qui est la même année dans un autre western avec "Dead Man" (1995) de Jim Jarmush et retrouve après "Rencontre du Troisième Type" (1977) de Steven Spielberg l'acteur Roberts Blossom qui lui-même retrouve après "Abattoir 5" (1972) de George Roy Hill et "Flashpoint" (1984) de William Tannen son partenaire Kevin Conway vu dans "Gettysburg" (1993) et sa suite "Gods and Generals" (2003) de Ronald F. Maxwell. Citons encore Keith David vu dans "The Thing" (1982) de John Carpenter ou "Platoon" (1986) de Oliver Stone et retrouvera dans "Armageddon" (1998) de Michael Bay l'acteur Mark Boone Junior apparu dans "Seven" (1995) de David Fincher, Pat Hingle remarqué en début de carrière dans "Sur les Quais" (1954) et "La Fièvre dans le Sang" (1961) tous deux de Elia Kazan et surtout connu par les plus jeunes comme policier dans la franchise "Batman" (1989-1997), Gary Sinise alors au sommet avec "Forrest Gump" (1994) de Robert Zemeckis et "Appolo 13" (1995) de Ron Howard, Raynor Scheine apparu dans "Beignets de Tomates Vertes" (1991) de Jon Avnet ou "L'Affaire Karen McCoy" (1993) de Russell Mulcahy et plus récemment dans "Horizon : une Saga Américaine" (2024) de et avec Kevin Costner, Woody Strode acteur remarqué dans "L'Homme qui tua Liberty Valance" (1962) de John Ford ou "Il était une fois dans l'Ouest" (1969) de Sergio Leone et vu juste avant dans "La Revanche de Jesse Lee" (1993) de Mario Van Peebles, Scott Spiegel qui retrouve Sam Raimi entre "Evil Dead" (1981) et "Spider-Man 2" (2004), Fay Masterson vue dans "L'Homme sans Visage" (1993) de et avec Mel Gibson puis plus tard dans "Eyes Wide Shut" (1999) de Stanley Kubrick, puis enfin Bruce Campbell acteur de Sam Raimi et surtout de la saga "Evil dead" (1981-2022)... Le film débute de façon très classique, l'arrivée en ville avec son saloon, ses cowboys, ses prostituées et on constate surtout la collection de clichés et les caricatures de tous les personnages qui font l'iconographie du western. Ainsi on a l'évadé sanguinaire, le tueur à gage classe, le pistolero mytho, le tueur dandy, le jeune puceau qui est plus fort que tout le monde... etc... Idem sur le scénario qui emprunte aussi beaucoup à la vengeance selon le western spaghetti, tandis que même Gene Hackman fait dans la redite juste après trois westerns.
Le scénario fait simple, plutôt redondant avec sa succession de duels sans suspense puisqu'on sait forcément qui va gagner pour atteindre la finale tant attendue. Le vrai et seul atout reste des acteurs solides qui assurent et assument des personnages certes caricaturaux mais bien croqués et qui renvoient clairement à la bande-dessinée comme "Blueberry" ou "Durango". Sam Raimi assume de son côté et choisit donc une mise en scène outrancière jouant la carte du pastiche avec quelques passages qui paraissent légèrement débiles ou risibles comme le plan de la foule de pistolets qui tirent des rafales, le trou qui permet de voir à travers le corps ou l'incroyable salto arrière du duel final. Les acteurs surjouent aussi tous, à tel point qu'il s'agit sûrement d'une indication et d'un choix du réalisateur. Ainsi au départ ce western est un simple poncif du genre d'un ennui au premier abord certain, mais si on voit ce film au bon degré, comme une BD fun le plaisir est déjà palpable. Résultat, Sam Raimi signe un western bancal auquel il manque un scénario plus ambitieux pour convaincre pleinement.
Note :