THE PENGUIN (HBO Max) – 15/20
Série de gangsters sombre et cafardeuse, The Penguin est un mix improbable entre les univers de Batman et des Sopranos. Mais ça marche. L’intrigue suffisamment élaborée est vite prenante, bien plus riche et mieux construite que celle de la jolie coquille vide qu’était The Batman, dont elle est dérivée. Elle hérite d’ailleurs de l’excellence de la direction artistique du film de Matt Reeves, également aux manettes de la série.
The Penguin offre une version fascinante de Ozwald Cobb, aka Le Pingouin, méchant culte des comics DC.
Elle raconte son ascension au cœur de la pègre de Gotham à coups de magouilles et de trahisons, mais éclaire aussi son passé et la tragédie familiale qui l’a construit enfant. Derrière les couches de latex et les postiches, Collin Farrel est phénoménal en Pingouin et campe un Oz complexe et monstrueux. A ses côté, Cristin Milioti existe pleinement en mafieuse héritière du clan Falcone, elle est formidable en contre-emploi.
Un spin-off qui, une fois n’est pas coutume dans le monde des super-héros, existe pour lui-même tout en enrichissant l’univers dont il est tiré. Si The Batman 2 parvient à se raccrocher à cette mythologie élargie, il pourrait s’avérer bien plus intéressant que le premier.
HIPPOCRATE S03 (Canal+) – 15/20
Elle commence très fort cette saison 3, avec Alyson livrée à elle même lors d’une consultation SOS Médecin traumatisante. Elle nous attrape tout de suite au collet et nous prévient, elle ne sera pas plus feel good que les autres saisons. Hippocrate creuse le constat d’un service des urgences à l’agonie et alerte encore sur l’état de décrépitude avancé de notre modèle de santé.
Au cœur de ce marasme, les personnages de soignants qui innervent la série de leurs fortes personnalités (campés par un casting toujours au top) s’arrangent avec les règles, traficotent et bricolent pour tenter de respecter leur serment comme ils le peuvent. Face au désœuvrement, ils donnent tout ce qu’ils sont en mesure de donner, et même plus. Cela donne des scènes d’une puissance inouï, et construit une intense dramaturgie. L’anti Grey’s Anatomy en somme (même si j’adore Grey’s aussi hein).
LES ENFANTS SONT ROIS (Disney+) – 14/20
La série prend énormément de libertés par rapport au livre. Elle introduit plus de personnages, développe des intrigues secondaires et dramatise à l’excès certaines situations pour le passage au petit écran.
Ce n’est pas très subtil, mais c’est efficace, même pour les lecteurs du roman qui accrocheront à ce thriller policier tendu et haletant. Le groupe de flics créé pour l’occasion fonctionne très bien, notamment la dynamique entre India Hair et Panayotis qui contrebalance le caractère sombre de Sara, joué avec conviction par Géraldine Nakache.
La série conserve ce qui fait la force du bouquin, cette plongée dans le monde des influenceurs, et en particulier de ces familles « »stars » » qui exposent des enfants qui n’ont souvent rien demandé à personne. Prenant et effrayant.